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La violence est-elle toujours synonyme d'insécurité ?

Publié le 22/09/2011

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La violence, comme l’insécurité, sont des notions ambiguës. A commencer par leur définition. En effet, se demander ce qu’est, par exemple, la violence, c’est peut être répondre selon un parti pris. Qui définit la violence, quelles sont leurs causes, leurs effets, comment doit-on y répondre ? Toutes ces questions cachent des enjeux de normes, qu’ils soient politiques, culturels ou sociaux. Les graffitis dans les rues sont des signes de violence symbolique d’après les autorités, garants des normes dominantes, tandis qu’ils seront considérés comme un art urbain par leurs protagonistes, souvent jeunes. Les habitant-e-s du quartier touché ressentiront, peut être, un fort sentiment d’insécurité face à ces symboles qui souillent leurs maisons. En effet, les médias comme par exemple certaines enquêtes journalistiques diffusées à heure de grande écoute sur des chaînes nationales, pourraient alimenter la peur, l’angoisse du citoyenne envers ces « jeunes délinquants « qui sont justement associés à ces dits graffitis. Il convient donc de se situer, de savoir de quoi nous parlons. La violence n’est pas perçue de la même façon selon de quel côté nous nous situons. Il ne faudrait pas se laisser avoir par des discours moralisateurs, ni se faire éblouir par des tentatives de victimisation. La violence est un fait dans notre société, tout autant que l’insécurité. Mais il conviendra de définir la violence du mieux possible, selon une approche psychosociale, ainsi que de définir l’insécurité et le sentiment d’insécurité, toujours dans la même perspective. Tout au long de cet exposé, je tenterai de montrer dans quelle mesure ces deux notions sont très sujettes à la perception que s’en font les individus. Je tenterai de démontrer que la violence et l’insécurité sont liées mais ne signifient pas la même chose. Elles ne sont pas synonymes, mais plutôt complémentaires, la violence engendrant ou pouvant engendrer l’insécurité ainsi que le sentiment d’insécurité. 

« l’influence de ce sentiment (les rues désertes, la nuit où « tous les chats sont gris », les quartiers délabrés, etc.).De plus, les médias influencent ces représentations.

Dans l’article « Violence et sport scolaire » , l’auteur nousdonne une exemple de l’effet des médias sur la peur ressentie.

Ils nous explique que les phénomènes de violencessexuelles ont diminué mais qu’ils restent aujourd’hui très médiatisés et sont fortement punissables.

C’est ici que l’onpeut se poser la question de l’objectivité d’une peur.

En effet, comme nous le dit l’article ces violences ontdiminuées mais existent toujours, c’et un fait, il n’y a pas de société sans risques et sans dangers.

Par contre, lefait d’en parler, de médiatiser ce phénomène, de souligner les dangers encourus par des femmes lorsqu’elle sortenttard le soir, de montrer des images « chocs » à la télévision, de faire des émissions consacrées aux victimes quiacceptent de parler de leur malheurs (ce qui est une évolution, car il n’y a pas si longtemps, ce genres de violencessexuelles étaient relativement peu exprimées, voire tabous), accentue « l’effet de terreur », augmente la sensationque nous vivons dans une société dangereuse et gangrenée par toutes sortes de prédateurs sexuels.

Bien que cesévénements puissent être réels, ils sont parfois surévalués.

Une émission qui aurait pour titre « New York, la BigApple où règnent la mafia, les violeurs et le trafics de drogues », ne se focalisera sûrement pas sur l’évolutionimpressionnante qu’a traversé cette ville au cours des dernières années et où les agressions physiques, lesmeurtres, etc.

ont très fortement diminués.

Non, dans une émission de ce type, les caméras vont se tourner vers lerisque, vers les quartiers « mal famés » et insalubres, elles vont s’intéresser aux dealers, aux violeurs ainsi qu’auxvictimes qui pourront nous faire un récit de leur calvaire.

Le sentiment envers cette ville pourra être bien négatif, etles futur-e-s touristes risqueront bien de se sentir en danger, car ils se seront représenté New York comme une villeoù règnent la terreur.

« (...) la violence télévisée est une construction et une mise en scène d’images violentes quifaçonnent notre perception de la vie sociale comme réalité violente (...) Autrement dit, l’espace des médiasconstitue aujourd’hui une source essentielles qui détermine la perception sociale de la réalité des événements engénéral et de la violence, en particulier » .

Ce qui veut dire, que ce sentiment ne se fera pas seulement ressentirdans cette ville, ici New York, mais aussi partout où des symboles de violence et de précarité apparaîtront.

Ungraffiti, une bande de jeunes, un scooter renversé, peu de choses suffisent pour avoir peur et se sentir en danger. La violence existe, les interprétations varient et le sentiment d’insécurité, lié à ces interprétations varie lui aussi.Dans certains cas, comme en sport, des actes sont violents (bousculades, insultes, bagarres) mais sont tolérés carces risques sont connus à l’avance et accepté par les acteurs en jeu.

Dans ces cas –là, il n’y pas d’insécurité réelleni vécue.

Un-e jeune qui fait du hockey, accepte les risques car il a « signer un contrat » qui stipule que la violencesur le terrain fait partie du jeu.

Par contre, une jeune femme ou un jeune homme se promenant dans la rue n’ont riensigné du tout, ils ne considèrent pas que le fait de se balader en ville puisse les amener à perdre une dent ! Si dansle premier cas, le-la joueur-se en perd effectivement une, son sentiment d’insécurité n’augmentera pas, dans ledeuxième cas si ce cas de figure arrive, le-la jeune homme-femme risque bien de se sentir en danger lors de saprochaine sortie et de ressentir un fort sentiment d’insécurité. Il y a une véritable difficulté à définir les frontières de la violence.

Cette dernière n’étant pas perçues de la mêmefaçon selon les situations.

Toutefois, il est bien important de ne pas faire l’amalgame entre violence et insécurité.

Cesont deux choses bien distinctes qui ne sont pas synonymes.

Elles sont complémentaires et peuvent même existerl’une sans l’autre.

De plus, il y a des différences significatives entre insécurité réelle et vécue.

Le sentiment d’êtredans un environnement violent, bien que rien n’y se soit jamais passé, peut entraîner un sentiment d’insécurité plusou moins fort pour celui qui sera confronté à ce contexte.

Un contexte où il y aurait statistiquement des raisons dese sentir en danger, à l’inverse, où l’ont peut dire qu’il y a insécurité réelle, peut n’engendrer aucun sentimentd’insécurité.

Certains sports, par exemple, extrêmement violent dans leurs gestes ne développent pas chez lesjoueurs de sentiment d’insécurité.

C’est la représentation que l’on a, dans une situation sociale précise, de cetteviolence qui amène l’insécurité, ainsi que le sentiment d’insécurité. Il n’y a donc pas de fumée sans feu, il y a sentiment d’insécurité car il y a violence, mais ce nuage de fumée, seraperçu, selon les personnes, comme plus noir que pour d’autres. Bibliographie Le Petit Larousse Illustré, 2011 L’A.G.

de l’UNSS, « Violence et sport scolaire », UNSS, Paris. Fischer Gustave-Nicolas, Psychologie des violences sociales, Dunod : Paris, 2003. Guigou Brigitte, Heurtel Hélène et Kesseler Estelle, « Sentiment d’insécurité en Île-de-France : entre représentationset vécus », Institut d’aménagement et d’urbanisme, Paris, n° 453, 2008. Sabatier, 1993, p.13. »

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