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La violence relève- t-elle nature ou de la culture ?

Publié le 19/10/2005

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Quand les hommes qui le peuvent l'éprouvent, ils sont toujours à louer et non à blâmer ; mais, quand ils ne le peuvent pas et veulent le faire de toute manière, là sont l'erreur et le blâme. »   Mais le passage de l'état de nature à l'état de culture ne garantit en rien la suppression de la violence : Machiavel utilise par exemple le vocabulaire de la nature pour rendre compte de l'existence de la violence politique ; autrement dit, le passage à l'état de culture ne modifie pas la nature humaine mais lui donne simplement un autre cadre. Il devient alors difficile d'assigner à la violence une appartenance à un état précis de l'homme.     * Violence et culture   Max Weber   « Mais qu'est-ce donc qu'un groupement politique du point de vue du sociologue ? Qu'est-ce qu'un État ? Lui non plus ne se laisse pas définir sociologiquement par le contenu de ce qu'il fait. Il n'existe en effet presque aucune tâche dont ne se soit pas occupé un jour un groupement politique quelconque ; d'un autre côté il n'existe pas non plus de tâches dont on puisse dire qu'elles aient de tout temps, du moins exclusivement, appartenu en propre aux groupements politiques que nous appelons aujourd'hui États ou qui ont été historiquement les précurseurs de l'État moderne. Celui-ci ne se laisse définir sociologiquement que par le moyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu'à tout autre groupement politique, à savoir la violence physique. Tout État est fondé sur la force disait un jour Trotski à Brest-Litovsk. En effet, cela est vrai.

On appelle « violence « tout usage arbitraire de la force – physique ou morale – pour soumettre un autre, ou lui nuire. Il y a peut-être une place cependant pour un concept de violence non arbitraire mais organisée et officielle, dans le cadre d'un Etat : on peut s'interroger par exemple sur le concept de « violence politique «.

« Relever de «, c'est à la fois se rapporter à et dépendre de : il faudra ainsi définir un domaine d'appartenance du phénomène de la violence, parmi deux domaines possibles : la nature et la culture.

L'opposition de la nature et de la culture est traditionnelle en philosophie, elle fait référence à deux états supposés possibles de l'homme : l'état de nature serait l'état dans lequel l'homme se trouverait à l'état brut, non encore modifié par la civilisation ou la vie organisée en communauté, il serait l'état de l'homme compris comme espèce animale. L'état de culture au contraire désigne l'état dans lequel l'homme se trouve après son regroupement en sociétés, regroupement qui lui-même suppose une certaine rationalité ou une certaine inhibition des pulsions naturelles. Le sujet demande de rapporter la violence à l'un ou à l'autre de ces deux états possibles.

 

Si la violence est naturelle, alors elle relève de l'animalité et il est tout à fait normal que la violence existe entre les hommes. Elle serait l'effet de leur existence même et l'homme serait naturellement méchant. Pourtant, la violence humaine n'a rien de comparable avec les combats que connaissent les animaux, car l'homme se réjouit parfois du mal qu'il peut faire subir, ce qui montre que la violence est avant tout l'affaire de la volonté. L'homme peut prendre l'initiative de la violence, afin de réduire autrui dans un état de servitude. Ainsi les hommes doivent-ils être conscients pour être violents, ils doivent dépasser le stade de la nature qui les porte peu aux conflits, si ce n'est pour survivre. La violence est donc culturelle au sens où elle est le propre de l'homme dès lors où il entre en société, dès lors qu'il se socialise. Il faut alors vous demander comment la société parvient à régler les rapports entre individus. Car si la violence n'est pas une fatalité de la nature, il est possible de l'éviter.

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« dit, le passage à l'état de culture ne modifie pas la nature humaine mais lui donne simplement un autre cadre.

Ildevient alors difficile d'assigner à la violence une appartenance à un état précis de l'homme. * Violence et culture Max Weber « Mais qu'est-ce donc qu'un groupement politique du point de vue du sociologue ? Qu'est-ce qu'un État ? Lui nonplus ne se laisse pas définir sociologiquement par le contenu de ce qu'il fait.

Il n'existe en effet presque aucunetâche dont ne se soit pas occupé un jour un groupement politique quelconque ; d'un autre côté il n'existe pas nonplus de tâches dont on puisse dire qu'elles aient de tout temps, du moins exclusivement, appartenu en propre auxgroupements politiques que nous appelons aujourd'hui États ou qui ont été historiquement les précurseurs de l'Étatmoderne.

Celui-ci ne se laisse définir sociologiquement que par le moyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu'à toutautre groupement politique, à savoir la violence physique.

Tout État est fondé sur la force disait un jour Trotski àBrest-Litovsk.

En effet, cela est vrai.

S'il n'existait que des structures sociales d'où toute violence serait absente, leconcept d'État aurait alors disparu et il ne subsisterait que ce qu'on appelle, au sens propre du terme, l'« anarchieLa violence n'est évidemment pas l'unique moyen normal de l'État, cela ne fait aucun doute, mais elle est son moyenspécifique.

De nos jours la relation entre État et violence est tout particulièrement intime.

Depuis toujours lesgroupements politiques les plus divers - à commencer par la parentèle - ont tous tenu la violence physique pour lemoyen normal du pouvoir.

Par contre il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui,dans les limites d'un territoire déterminé - la notion de territoire étant une de ses caractéristiques -, revendiqueavec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.

Ce qui est en effet le propre denotre époque, c'est qu'elle n'accorde à tous les autres groupements ou aux individus le droit de faire appel à laviolence que dans la mesure où l'État le tolère : celui-ci passe donc pour l'unique source du droit à la violence.

» Une interrogation sur les rapports entre violence et Etat permettra enfin de mieux définir le rapport culturel entrel'homme et la violence.

Cela pourrait ouvrir sur une interrogation générale sur la nature humaine : est-ellenécessairement violente, au point que même les régulations apportées par la nature ne puissent contrevenir à cetteviolence ? Conclusion Si la violence pourrait apparaître comme une pulsion animale que le passage de l'homme à l'état de culture pourraitréguler, il semble cependant que les relations de l'homme à la violence soient plus complexes, et qu'il existe mêmeune forme de violence proprement culturelle.

Il faut donc peut-être choisir finalement de maintenir l'alternative entrenature et culture ouverte pour ce qui est de la question du domaine d'appartenance de la violence, et distinguerplusieurs types de rapport possibles entre la nature humaine et la violence. SECONDE CORRECTION L'homme peut se définir come l'abstraction résultant de la synthèse des différentes caractéristiques appartenant àtous les individus du genre humain.

Ce n'est jamais l'homme que nous rencontrons, mais des êtres humains quiappartiennent à cette catégorie abstraite : l'homme. La violence suppose la volonté d'infliger un dommage physique ou moral à la personne d'autrui.

Au sens le plus large,il y a violence chaque fois que les personnes ne reçoivent pas le respect qui leur est dû.

Les manifestations de forcedestructrice, aussi bien que les forces de l'ordre sont des violences, même si elles interviennent dans des cadresinstitutionnels différents. Se demander si l'homme est violent peut s'entendre en deux sens : elle fait référence à l'état de nature, c'est-à-direau postulat d'un mode de vie de l'homme antérieur à la société.

Et elle fait référence à une nature, c'est dire à uneessence définissant, en l'occurrence, l'homme.

Se demander si l'homme est naturellement violent, c'est donc sedemander s'il est violent dans l'état de nature, et s'il l'est par essence. I.

L'homme, pacifique dans l'état de nature et rendu violent par la société. »

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