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La volonté est-elle de nature sociale ?

Publié le 14/05/2012

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Resterait que le pouvoir d ·action volontaire soit une résultante brutale des motifs et des mobiles, de l'esprit et du désir, allant jusqu 'à s'annuler lorsqu ïls se compensent en sens contraire, ce qui expliquerait bien les suspensions de décision. Mais comment expliquer alors que deux personnes ayant les mêmes motifs et les mêmes mobiles se décident de façon diverse dans le même cas? Moi-même, en des circonstances semblables, je n'agirai pas toujours de la même manière. Il faut donc chercher ailleurs...

« 182 PSYCHOLOGIE Mais me voici au moment de la décision : après la longue délibération, un acte net, bref, simple : le oonflit est tranché en un sens ou en l'autre ...

Devant ce double aspect, une question se pose d'elle-même, la volonté est-elle une simple résultante d'agents physiologiques, psychiques ou sociaux ? Ou bien est-elle une force simple jouissant d'une certaine autonomie ? Nous pouvons laisser de côté la conception biologique de la volonté envisagée par RIBOT : ce n'est qu'un aspect spécial de l 'épiphénomisme : sa valeur est ici à tout le moins aussi illusoire que celle des divers points du système, qui fait ordinairement l'objet d'une réfutation de base et d'ensemble : le choix raisonné et motivé de la volonté est loin du réflexe, si perfectionné qu'on le dise.

Il reste à envisager les autres hypothèses.

1.

--'- LA VOLONTÉ ET LES AGENTS PSYCfliQUES.

Un jour de congé, à une date déjà proche de l'examen, un camarade vient m'inviter à une agréable partie de plaisir.

Je puis, évidemment, me décider à l'acceptation de la promenade ou à la sauvegarde d'une soirée d'étude bien utile.

Si mon acte de volonté se résout définitivement à être le résultat d'agents d'ordre psychique, il ne peut y avoir que deux suppositions : ou bien j'ai cédé à la voix de la sensibilité, au mobile du plaisir, à 1 'attrait du désir; ou bien j'ai écouté la voix de la raison, obéi à un motif réfléchi et fait un acte d'intelligence, quel que soit d'ailleurs le sens de mon choix.

La première conception est celle du sensualiste CoNDILLAC et se rap­ proche de celle des affectivistes WuNDT et RmNANO; la seconde est celle des intellectualistes à tout degré (SocRATE, PLATON, DEsCARTES, SPINOZA, HERBART).

A.

Or, le désir et les tendances affectives n'ous apparaissent avec des caractères tout différents de ceux constatés dans 1 'analyse d'un acte volon taire.

Le désir, en effet, est spontané et fatal, irréfléchi; il naît en nous sans nous, souvent malgré nous et nous attire vers un objet concret envisagé comme tel : il nous entraîne hors de nous; si nous y cédons, nous perdons plus ou moins notre autonomie.

Dans l'acte volontaire, nous sentôns fort bien qu'il sort de nous, que nous en sommes les auteurs libres et responsables, parce que d'abord réfléchi.

Ce qui nous décide, c'est toujours la notion abstraite de bien et nous nous sentons, en le posant, en pleine possession de nous-mêmes : il exprime vraiment notre « moi " qui se dompte ainsi pour ne pas céder à l'appel du désir; c ·est ce que W.

JAMES appelle prendre. »

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