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« La vraie admiration est historique », a dit Renan. Il pense que nous n'admirons bien une oeuvre que si nous connaissons son « encadrement », c'est-à-dire « son époque ».

Publié le 15/09/2014

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renan

— QU'EST-CE QUE L'ADMIRATION ?

Avant toutes choses, il est prudent de bien préciser ce qu'il faut enten­dre par « admiration «.

A.  Etymologie. — Le substantif « admiration « dérive de l'adjectif latin miros qui qualifie ce qui est étonnant, étrange, merveilleux. Nous trou­vons la même nuance dans le verbe mirari qui signifie s'étonner, être surpris. C'est donc la singularité, le caractère inouï d'un fait qui provo­que la miratio. Voilà le sens premier.

Mais il est une acception secondaire qui prédomine dans l'adjectif mirabilis et dans les composés admirari et admiratio : ce n'est pas une surprise quelconque qui provoque l'exclamation : mirabile ! mais la sur­prise que cause le beau, le grand, le sublime.

 

B.   En français. — Les deux significations du miror latin subsistent dans notre verbe « admirer « et dans le substantif « admiration «, mais on peut constater une évolution sémantique notable.

renan

« 1G INTRODUCTION Si ces œuvres paraissaient de nos jours, elles mériteraient à peine d'être remar­ quées " (Ib1d.

p.

192-193).

" On (la critique vulgaire) fait de la science des littératures comme ferait de la botanique un fleuriste amateur qui se contenterait de dresser et d'admirer les pétales de chaque fleur, La belle et grande critique, au contraire, ne craint pas d'arracher la fleur pour étudier ses racines, compter ses étamines, analyser ses tissus.

Et ne croyez pas que pour cela elle renonce à la haute admiration.

Elle seule, au contraire, a le droit d'admirer; seule elle est sûre de ne pas admi'rer des bévues, des fautes de copistes; seule elle sait la réalité, et la réalit.é seule est admirable.

" (Ibid., p.

201-20.2.) hTRODUCTION.

- cc Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre >>, dit le proverbe.

Jouirions-nous d'une célébrité mondiale, nous ne pourrions avoir aux yeux de ceux qui nous voient a,ssujettis aux hum­ bles besoins de l'humaine nature le prestige que nous vaut, au dehors, un éloignement qui nous confine dans le mystère.

Cette remarque semble bien expliquer la tendance commune à juger le présent médiocre ou fran­ chement mauvais, tandis que le passé était 1 'âge d'or : le pas,sé n'est admirable que parce qu'il nous reste presque inconnu.

Contre cette philosophie de l'admiration, RENAN semble s'être prononcé avec énergie.

D'après lui, ce n'est pas l'ignorance mais la science qui conditionne une admiration véritable : « Le savant seul a le droit d'ad­ mirer '" (L'avenir de la science, p.

29~.) « L'admiration, pour n'être point vaine et sans objet, doit être historique, c'est-à-dire érudite.

Chaque œuvre est belle dans son milieu; et non parce qu'elle rentre dans l'un des casiers que l'on s'est formés d'une manière plus ou moins arbitraire.

" (P.

294.) Qui a raison P RENAN ou la sagesse vulgaire exprimée par le proverbe P J.

- Qu'EsT-CE QUE L'ADfüRATION p A rnnt tontes choses, il est prudent de bien préciser ce qu'il faut enten­ dre par « admiration '" A.

Etymologie.

- Le substantif « admiration " dérive de l'adjectif latin mirus qui qualifie ce qui est éto·nnant, étrange, merveilleux.

l"fous trou­ vons la même nuance dans le verbe mirari qui signifie s'étonner, être surpris.

C'est donc la singularité, le caractère inouï d'un fait qui provo­ que la miratio.

Voilà le sens premier.

,ais il est une acception secondaire qui prédomine dans l'adjectif minzbilis et dans les composés admirarli et admiratio : ce n'est pas une surprise quelconque qui proYOque ! 'exclamation : mi rab ile ! mais la sur­ prise que cause le beau, le grand, le sublime.

B.

En français.

- Les deux significations du miror latin subsistent dans notre Yerbe. »

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