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L'activité artistique est-elle assimilable au travail ?

Publié le 05/01/2005

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travail
Aussi bien les beaux-arts ne peuvent pas eux-mêmes concevoir la règle d'après laquelle ils doivent réaliser leur produit. Or puisque sans une règle qui le précède un produit ne peut jamais être dit un produit de l'art, il faut que la nature donne la règle à l'art dans le sujet (et cela par la concorde des facultés de celui-ci); en d'autres termes les beaux-arts ne sont possibles que comme produits du génie. »   Néanmoins l'inspiration de l'artiste ne supprime pas toute forme de travail 1.  Avant le « il m'en vient encore » de Picasso et de l'artiste inspiré, un dur labeur : l'imitation Picasso ne cessait jamais de peindre. L'inspiration lui aurait été continue. C'est ce que semble connoter cette expression : « il m'en vient encore ». Cependant l'inspiration ne remplace pas le travail préparatoire de tout artiste : le travail des techniques qui passe souvent par l'imitation, la répétition. Ainsi le jeune peintre va plagier les grands artistes que sont Picasso, Léonard de Vinci... Néanmoins l'art n'est pas simple travail d'imitation à partir d'un quelconque modèle, sinon il n'aurait que peu d'intérêt voire pas d'intérêt du tout. Néanmoins l'alliance d'une assimilation progressive et parfois laborieuse des techniques et de l'inspiration est ce qui fait vraiment l'artiste.

Lorsque nous parlons d’activité artistique, nous désignons l’activité par laquelle un homme travaille une matière (que ce soit celle des sons, des couleurs, de la pierre ou des mots) pour mettre au jour une forme qui matérialise un projet et une vérité intime. Nous ne confondons nullement l’activité artistique et l’activité de l’artisan, dans la mesure où elles semblent absolument distinctes : alors que l’activité artistique n’est régie par aucune règle transcendante, celle de l’artisan est toute entière déterminée par des normes extérieures, notamment par la finalité utilitaire qui est toujours celle des produits qu’il génère. Le terme « travail « désigne toute activité exercée en vue d’obtenir un résultat utile, c'est-à-dire servant valablement de moyen à la réalisation d’une fin. Plus spécifiquement, il est l’ensemble des activités accomplies par l’homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. Lorsqu’une chose est assimilable à une autre, cela signifie qu’elle peut à bon droit être considérée comme semblable. Ainsi, lorsque nous assimilons deux choses, cela signifie à proprement parler que nous les rendons « similaires «, à savoir que nous leur découvrons des caractères communs. Deux choses assimilables sont plus identiques que deux choses comparables. Alors que deux choses comparables ont une identité propre, avec des points de comparaisons qui autorisent leur rapprochement, deux choses assimilables sont deux choses que l’on peut confondre l’une avec l’autre, en raison de l’extrême proximité de leurs caractères propres. Ainsi, en nous demandant si l’activité artistique est assimilable au travail, nous nous demandons en vérité si l’activité artistique est entièrement comparable au travail, de sorte qu’à bon droit nous pouvons affirmer qu’il s’agit en vérité de la même chose. A première vue, il semble bien que l’activité artistique est assimilable au travail, car ces deux activités sont productrices, elles entraînent le passage à l’être d’un quelque chose qui sans elles ne serait jamais advenu. Néanmoins, peut-être existe-t-il des différences de nature et de finalité de ces deux activités qui interdit leur totale assimilation. La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si la comparaison de la nature respective de l’activité artistique et du travail autorise une identification de ces deux activités.

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« l'artiste peut-elle être considérée ( nous retrouvons ici le « peut-on dire » de notre question initiale) comme untravail ? Plan I.

L'artiste n'est ni ouvrier, ni artisan, il est inspiré. II.

Néanmoins l'inspiration de l'artiste ne supprime pas toute forme de travail. III.

Cependant le travail de l'artiste se distingue du travail aliénant – il est création. L'artiste n'est ni ouvrier, ni artisan, il est inspiréI. 1.

L'artiste n'est pas l'ouvrier Ceci peut paraître évident mais pourtant le langage quotidien peut parfois prêter à confusion.

On parletout autant de production sidérurgique, que de production artistique.

Cependant il faut distinguer.

Sil'ouvrier participe au processus de production, l'artiste lui crée une oeuvre.

En effet la productionartistique n'est pas la création artistique.

La production d'un artiste n'est pas le fruit de l'artiste mais lefruit de techniciens.

Ainsi il est nécessaire de distinguer l'activité même de l'artiste qui est création de laproduction de l'ouvrier.

Une distinction essentielle surgit, celle de l'oeuvre et celle de la production.L'oeuvre est un produit qui a pour finalité de se fixer dans le monde (et / ou de plus en plus dans lamémoire avec le land-art) dans la durabilité alors que la production, elle, se fixe bien plutôt sur laconsommation massive et immédiate.

Blédina produit des petits pots pour bébés mais Zola crée l'Oeuvre qui est une oeuvre littéraire. H.

ARENDT, Condition de l'homme moderne , Calmann-Lévy, p.142 « Les idéaux de l'homo faber, fabricateur du monde : la permanence, la stabilité, la durée, ont été sacrifiés àl'abondance, idéal de l'animal laborans.

Nous vivons dans une société de travailleurs parce que le travail seul,par son inhérente fertilité a des chances de faire naître l'abondance ; et nous avons changé l'oeuvre entravail.

» L'ouvrier à la différence de l'artiste participe au processus de production.

En effet il ne crée pas l'objet enson entier, il participe à la production.

Ex : le travail à la chaîne.

L'ouvrier va peindre la portière droite detoutes les voitures qui passent sur la chaîne alors que l'artiste lui est l'instigateur de l'objet en question.Moins que la production ce qui lui importe c'est la conception.

Ainsi même si l'image traditionnelle del'artiste est le peintre, son chevalet, et sa palette, de plus en plus il devient plus concepteur queproducteur.

Ainsi les land-arts et certaines formes d'art contemporain qui porte plus sur le planconceptuel que sur le plan de la réalisation.

En effet ce n'est pas M.

Duchamps qui a produit l'urinoire,mais c'est lui qui avec Fontaine entre autres a préparé ce qu'on appelle l'art conceptuel. De plus l'ouvrier produit en grande partie pour recevoir en contre-partie son salaire ce qui lui permettra devivre.

L'artiste en revanche crée pour créer.

C'est ce qu'on appelle l'art pour l'art.

En effet le processusde création apparaît comme désintéressé.

En effet même si parfois il arrive à l'artiste de gagner beaucoupd'argent, l'idée qu'on se fait de l'artiste est plus celle d'un créateur désintéressé dans son principe mêmes'il s'intègre parfois dans l'économie.

D'où l'image de l'artiste maudit, vivant dans la plus grande pauvreté. 2.

L'artiste n'est pas non plus l'artisan . A nouveau il va être nécessaire d'affiner nos distinctions.

Pour l'instant nous disions de l'artiste qu'il créaitdes oeuvres.

Cependant il faudrait préciser que si l'artisan produit des oeuvres, l'artiste lui produit desoeuvres d'art.

Quelle est la différence entre l'artisan et l'artiste ? L'artisan, en fait, serait le juste milieuentre l'artiste et l'ouvrier.

L'artisan posséderait une technique qui reposerait sur le savoir faire, seraitconfronté à une contrainte relative, produirait en son entier un objet mêlant à la fois utilité et esthétisme,et s'adressait à l'homme de goût.

L'artiste lui en revanche ne viserait pas l'utilité, viserait l'esthète, neconnaîtrait pas de contraintes extérieures outre celles qu'il s'impose de lui-même, et son art plusprécisément son oeuvre d'art ne serait pas le fruit d'un savoir faire. 3.

La source de l'artiste et de son oeuvre d'art : l'inspiration et le génie Pour l'inspiration, nous renvoyons au texte de Platon, L'Ion « Ce n'est pas en effet par art, mais par inspiration et suggestion divine que tous les grands poètesépiques composent tous ces beaux poèmes ; et les grands poètes lyriques de même.

Comme lesCorybantes ne dansent que lorsqu'ils sont hors d'eux-mêmes, ainsi les poètes lyriques ne sont pas enpossession d'eux-mêmes quand ils composent ces beaux chants que l'on connaît ; mais quand une foisils sont entrés dans le mouvement de la musique et du rythme, ils sont transportés et possédés commeles bacchantes, qui puisent aux fleuves le lait et le miel sous l'influence de la possession, mais nonquand elles sont de sang-froid.

C'est le même délire qui agit dans l'âme des poètes lyriques, comme ils. »

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