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L'AFFECTIVITÉ ÉLÉMENTAIRE

Publié le 22/05/2012

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On a coutume de dire que le plaisir est lié à la satisfaction de nos tendances et la douleur à leur non-satisfaction, ce qui signifierait une finalité de la vie affective. Mais cette finalité est bien douteuse et le parallélisme du plaisir et de la douleur superficiel.

1. LE PLAISIR ET LA DOULEUR

A - Psychologie du plaisir.

Aristote remarquait déjà que le plaisir semble lié à l'activité qui satisfait nos tendances ; • le plaisir achève l'acte • disait-il, c'est-à-dire qu'il accompagne l'actualisation de nos puissances. Dans le même sens Pradines soutient que seuls les sens du besoin (goût et odorat) sont naturellement susceptibles de fournir du plaisir. Les sens inaffectifs (vue et ouïe) deviendraient secondairement capables de plaisir esthétique: « Le plaisir de l'art s'ajoute à des sens dont l'usage naturel exclut le plaisir et s'exclut des sens dont l'usage naturel est d'en donner «. L'extension de la notion de tendance conduit à étendre la notion de plaisir ; mais si on veut conserver un sens précis au mot plaisir, il faut le définir par la satisfaction des sens ou des appétits (tendances animales). Ainsi compris le plaisir est ordinairement lié, comme l'avait vu Platon, à la douleur, le besoin ou désir étant un état désagréable....

« L'AFFECTIVITÉ ÉLÉMENTAIRE 89 -B - Le problème de la douleur.

La douleur, selon M.

Pradines, n'est pas exactement le contraire du plaisir car elle n'est pas directement liée aux tendances.

Elle n'est pas une sensation spécifique (thèse de Max von Frey) ; elle ne résulte pas d'une sensation trop intense (thèse de Go/dscheider et Richet); elle ne s'explique pas non plus par la sélection naturelle (thèse de Darwin).

Elle est en réalité « la rançon de l'intelligence n, la condition sans laquelle la sensibilité représentative n'aurait pu se substituer à la sensibilité affective, réflexogène : " une tactilité dix mille fois plus fine entraînait une réactivité réflexe dix mille fois plus forte : la possibilité de toucher un corps brûlant ou déchirant avant qu'il ne nous brûle ou déchire créait en nous un effroyable surcroît d'aversion contre la lésion ou la brûlure "· -C - Psychologie de la douleur.

Il n'y a sans doute pas de douleur morale pure, c'est-à-dire sans douleur corporelle, mais il est rare aussi que la douleur soit purement physique.

Elle s'accompagne toujours de certaines pensées (sentiment d'humiliation, crainte de la mort, etc.) ; elle dépend en partie de l'attention qu'on lui prête ; enfin et surtout noMs prenons rarement, en face de la douleur, l'attitude naturelle qui consisterait à la fuir.

Tantôt la douleur est recherchée colnme la condition d'un plaisir (Cf.

Gide) ; tantôt elle est considérée comme une occasion d'éprouver sa force (ascétisme) ; tantôt elle est acceptée ou même recherchée comme une épreuve envoyée par Dieu et elle prend alors valeur de purification.

De toute façon l'homme est peu capable de souffrir simplement et il l'est peut-être d'autant moins qu'il est plus intel- ligent.

· Il.

LES ÉMOTIONS A - Psychologie.

L'émotion est une désadaptation qui se caractérise tantôt par l'excitation (joie, colère) tantôt par la dépression (tristesse, peur) des fonctions mentales, mais toujours par la diminution du contrôle volontaire de l'action et de la pensée.

Larguiers des Bancels l'a définie «un raté de l'instinct "• James y voit un "triomphe de l'automatisme désorienté n et M.

Pradines la conçoit comme un " déroutement n, une dérégulation, une régression du plan de l'intelligence au plan de l'auto­ matisme : "la riposte grossière de l'émotion se substitue à la parade avisée du sentiment "· Comme la douleur, l'émotivité serait la rançon de l'intelligence : " l'émotion nous fait retomber en dessous de la condition de l'animal, mais elle est aussi le fruit inévitable du pro-. »

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