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L'amour de l'argent est-il la seul source de motivation des actions de l'homme ?

Publié le 07/01/2010

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amour

Introduction : En quoi l’amour de l’argent pourrait-il apparaître comme une source, voire la source, de motivation des actions humaines ? Quel est donc le pouvoir de l’argent pour lui conférer une aussi grande importance ? En effet, l’argent ne semble être créé que pour faciliter les échanges. Comme il était contraignant d’en rester au système de troc dans une société qui devenait de plus en plus étendue, il fallut inventer un moyen d’échange plus pratique qui permit la libre circulation des marchandises. Autrement dit, l’argent est un moyen utile pour nous procurer ce que nous voulons, ce qui semble pouvoir nous être utile. Ne dit-on pas, en effet, que dans n’importe quelle situation où nous puissions nous trouver, avec de l’argent, nous sommes à l’abri de tous les problèmes ?  Le fait même que nous soyons qualifiés avant tout de « consommateurs « reflète bien ce fait d’avoir toujours de l’argent à disposition afin d’acheter tout ce qui apparaîtrait comme consommable sur notre chemin. En plus de cela, le luxe qu’autorise la grande détention d’argent ne passe pas inaperçu. Le fait d’afficher de la richesse n’amène-t-il pas une reconnaissance sociale particulière ? Nous pourrions donc comprendre que, comme réservoir de puissance, source de pouvoir, l’argent motive beaucoup les hommes. Mais, l’argent est-il la seule manifestation de la puissance ? Rien ne dit que d’autres concepts (le pouvoir, les honneurs, la célébrité, l’originalité…) ne motivent pas les actions des hommes. Et quand bien même on nous rétorquerait que tout cela s’achète, l’argent ne reste-t-il pas un simple moyen en vue d’obtenir ce qui est véritablement la source de motivation des actions humaines ?

 

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« II/ Les passions (comme celle de l'argent) sont les véritables motifs des actions humaines . Seulement, comme le précisait la citation d'Aristote précédemment, cela n'est valable « seulement quandl'argent est le but de l'échange ».

Il existe donc bien un art de faire fructifier l'argent mais cela implique que l'argentsoit pris comme but ultime de l'action.

Or, l'argent, même s'il est une source de puissance, n'est pas nécessairementce que recherchent les hommes plus que tout.

Il existe en effet d'autres sources de puissance.

Le pouvoir, parexemple, peut être une motivation qui est facilitée davantage par la connaissance de relations que par l'argent.

Leshonneurs également peuvent être inclus dans ces catégories.

Si cela nécessite le courage et l'ambition, l'argentn'est pas pris ici comme source de motivation ultime.

Ainsi, nous pouvons ici suivre Hegel dans la raison dans l'histoire : « Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut, d'intentions égoïstes, en cesens que l'homme met au service de ces buts toute l'énergie de son vouloir etde son caractère, en leur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ouplutôt en leur sacrifiant tout le reste (…) Nous disons donc que rien ne s'estfait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont collaboré.

Cet intérêt,nous l'appelons passion lorsque, refoulant tous les autres intérêts ou buts,l'individualité tout entière se projette sur un objectif avec toutes les fibresintérieures de son vouloir et concentre dans ce but ses forces et tous sesbesoins.

» Ainsi, ce sont les passions qu'ont les hommes qui représentent leursource de motivation.

Que ce soit pour la connaissance, la conquête, unefemme ou un objet recherché, les hommes, dès l'instant où ils sontpassionnés, trouvent dans l'objet de leur passion la source de motivation detoutes leurs actions. HEGEL : rien de grand sans passion La passion est une ruse de la Raison, le moyen dont use la Raison absoluepour faire progresser l'Histoire vers sa propre réalisation en s'arrachant à sesdéterminations particulières.

Dans la passion, en effet, l'homme « se projettesur un objectif avec toutes les fibres intérieures de son vouloir et concentre dans ce but ses forces et tous ses besoins ».

Et c'est parce que le grand homme est passionné qu'il « ne sedisperse pas dans une multitude d'objectifs, mais est entièrement voué à la fin qui est sa véritable fin ».

Lespassions humaines constituent donc l'élément actif de l'histoire, celui qui met en branle les événements de portéeuniverselle.

Aussi peut-on dire que « rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion ». III/ L'amour de l'argent n'est pas identifiable avec le bien suprême L'argent ne semble donc pas être la véritable source de motivation parmi les hommes.

Même s'il peut êtreconsidéré comme une passion, une fin en soi, il n'en reste pas moins qu'il garde avant tout le rôle d'un moyen.

Or,l'accumulation de moyens en elle-même a-t-elle un sens si ce n'est pour être utilisée ? A moins de considérerl'argent comme un bien suprême, cela n'a aucun sens.

Or, comme nous l'avons vu en première partie, le fait deprendre l'argent comme un bien suprême est une déformation de l'échange.

Il nous paraît donc que cela est loin den'avoir que des qualités.

Nous reprendrons ici la suite de ces considérations dans la Politique d'Aristote : « Les caractères qui accompagnent la richesse sont étalés aux yeux de tous ; les riches sont démesurés et orgueilleux, setrouvant comme affectés par la possession de la richesse.

(…) Les riches sont efféminés et fanfarons, efféminés dufait de leur mollesse et de leur ostentation dans la prospérité, fanfarons et sans savoir-vivre parce que tout lemonde a coutume de s'affairer après ce qu'ils aiment et ce qu'ils admirent, et qu'ils attribuent à l'émulation desautres qui est l'objet de la leur (…) En bref, le caractère d'un riche est celui d'un insensé favorisé des dieux.

Il y ade plus cette différence entre les nouveaux riches et les anciens, en ce qui concerne le caractère, que lesnouveaux riches ont tous les vices des autres en plus grand et en pire.

C'est comme un manque d'éducation enrichesse que le fait d'être un nouveau riche.

» Ainsi, par ces inconvénients que la richesse apporte lorsqu'elle estprise comme unique source de motivation des hommes, celui qui cherche autre chose que cela ne peut que manquerson véritable but.

S'il est bon d'éviter la pauvreté, nous ne devons pas en conclure que la richesse devra êtrel'unique passion, qui viserait à ignorer toute autre passion possible.

Conclusion : -La richesse est l'objet d'une science propre : elle est donc hautement considérée.-Néanmoins, elle n'est qu'une passion parmi d'autres.-Passion qui n'a pas que des avantages.-L'amour de l'argent n'est donc pas la seule source de motivation des actions humaines : il y a nombre d'actionsaccomplies par amour simplement.. »

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