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langage est le signe de la pensée, Descartes

Publié le 15/09/2014

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langage
De tous les arguments qui nous persuadent que les bêtes sont dénuées de pensée, le principal, à mon avis, est que bien que les unes soient plus parfaites que les autres dans une même espèce, tout de même que chez les hommes, comme on peut voir chez les chevaux et chez les chiens, dont les uns apprennent beaucoup plus aisément que d'autres ce qu'on leur enseigne; et bien que toutes nous signifient très facilement leurs impulsions naturelles, telles que la colère, la crainte, la faim, ou d'autres états semblables, par la voix ou par d'autres mouvements du corps, jamais cependant jusqu'à ce jour on n'a pu observer qu'aucun animal en soit venu à ce point de perfection d'user d'un véritable langage c'est-à-dire d'exprimer soit par la voix, soit par les gestes quelque chose qui puisse se rapporter à la seule pensée et non à l'impulsion naturelle. Ce langage est en effet le seul signe certain d'une pensée latente dans le corps ; tous les hommes en usent, même ceux qui sont stupides ou privés d'esprit, ceux auxquels manquent la langue et les organes de la voix, mais aucune bête ne peut en user; c'est pourquoi il est permis de prendre le langage pour la vraie différence entre les hommes et les bêtes.
DESCARTES
Explication : Descartes appelle "véritable langage" celui qui exprime quelque chose se rapportant "à la seule pensée", par opposition avec celui qui signifie quelque disposition du corps. Le coeur de l'argumen­tation est dans cette opposition. Qu'est-ce qui relève de la pensée pour Descartes ? Qu'est-ce qui relève du corps ? La pensée est la conscience que l'on a de ses sensations, mouvements, idées, volontés. Elle est la capacité de se représenter ce que l'on vit et pense.

langage

« Ce texte affirme que "les bêtes sont dénuées de pensée".

Mais il est consacré à l'argument qui peut nous en persuader.

L'argument prin­ cipal qui montre avec certitude l'absence de pensée chez les animaux, c'est leur incapacité à "user d'un véritable langage".

Cette idée peut susciter des objections car elle consacre une différence fondamentale entre l'homme et l'animal.

C'est pourquoi Descartes, en un premier temps, prend en compte deux objections.

La première est qu'il y a des degrés de perfection parmi les indivi­ dus d'une même espèce animale, comme parmi les hommes.

Ceci est confirmé par l'exemple de chiens ou de chevaux qui par dressage re­ çoivent plus facilement que d'autres l'enseignement qu'on leur donne.

Ainsi certains pourraient-ils acquérir notre langage ; ce qui semble être confirmé par les faits.

La deuxième objection consiste à reconnaître la capacité des ani­ maux à communiquer et à exprimer leurs "impulsions naturelles", c'est-à-dire les dispositions de leur corps ou ce que Descartes appelle "passions".

Et ceci par divers moyens: la voix ou des gestes.

Ces deux objections n'invalident en rien la thèse qui va suivre.

El­ les annoncent cependant, par contraste, deux aspects de la thèse : d'abord que la différence entre l'homme et l'animal n'est pas question de degré dans la perfection des individus ; ensuite que le véritable langage n'a pas comme unique fonction la communication, et qu'il ne dépend pas des moyens de la communication.

La thèse est alors énoncée: aucune bête n'a jamais atteint un degré de perfection tel qu'il use d'"un véritable langage".

Explication: Descartes appelle "véritable langage" celui qui exprime quelque chose se rapportant "à la seule pensée", par opposition avec celui qui signifie quelque disposition du corps.

Le coeur de l'argumen­ tation est dans cette opposition.

Qu'est-ce qui relève de la pensée pour Descartes? Qu'est-ce qui relève du corps? La pensée est la conscience que l'on a de s_es sensations, mouvements, idées, volontés.

Elle est la capacité de se représenter ce que l'on vit et pense.

Au contraire, ce qui est du corps s'analyse strictement au moyen de mécanismes.

La capa­ cité qu'ont les animaux de signifier peut s'expliquer mécaniquement, par instinct naturel ou, s'ils ont été éduqués à nos langues, par acqui­ sition de réflexes conditionnés par dressage.

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