Langage et équivocité

« Le langage, en tant que tel, n'est jamais équivoque Les mots peuvent avoir plusieurs sens.

Lorsque le message est «équivoque», c'est parce que celui qui parle a voulu que son discours prête à confusion.

Il ne faut donc pas incriminer le langage quand seul le locuteur est responsable.

Le langage permet de dire le vrai S i quelqu'un utilise un mot de façon in- correcte (s'il emploie un mot pour un autre, par «A la vérité, dans toutes les langues, l'usage approprie par un consentement taci- te certains Sons à certaines idées et limite de telle sorte la signification de ce son, que quiconque ne l'applique pas justement à la même idée parle improprement.» John Locke, Essai sur l'entendement humain exemple), autrui le lui fera bien vite remarquer.

Il a place pour l'er- reur, mais le langage autorise l'exactitude.

Même des mots pluri- voques peuvent n'avoir qu'un seul sens lorsque le message est correc- tement construit.

Les signes du langage n'ont pas de valeur absolue L es mots n'ont qu'une valeur re- lative.

Un mot ne prend une valeur particulière que par le réseau de re- lations qui le situent par rapport aux autres mots.

C'est donc toujours dans la parole vivante d'un homme qui s'exprime que les mots prennent un sens.

Et, si l'équivo- cité suscite la méfiance, c'est qu'elle est le symp- tôme d'une intention de dissimuler.

Ce n'est pas le lan- gage qui trompe, c'est l'homme L e sens d'un texte n'est pas dans le sens de chaque mot, mais dans les relations entre les mots, qui rendent ma- nifeste l'intention qui anime le discours.

Lorsque l'intention n'est pas claire, lorsque le dis- cours est ambigu, il ne faut pas en faire reproche au langage: l'homme en est seul responsable.

Le langage est un instrument de communication capable de clairement le vrai.

Cependant, l'instrument permet aussi de dis et de tromper.

Et le reproche n'est pas à faire au langage, mais à celui qui l'utilise.. »