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l'animal s'adapte à la nature, l'homme adapte la nature

Publié le 19/03/2004

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Le fer, par exemple, fut adapté aux divers travaux agricoles, industriels et autres : ici faux, bêche ou charrue ; là scie, tarière ou varlope ; chez le forgeron, matière première de toutes les fabrications. Munie de tout un arsenal d'instruments, l'humanité adapta la planète à ses besoins. Elle défricha le sol pour lui faire produire les denrées dont elle avait besoin, sélectionna les espèces animales et végétales pour obtenir un meilleur rendement. Après s'être revêtu de peaux de bêtes, l'homme adapta le poil des animaux et les fibres végétales à la fabrication de tissus dont il fait des habits. La caverne des troglodytes fut remplacée par des huttes puis par des maisons en pierre groupées en villages, afin de pouvoir mieux se défendre contre une attaque éventuelle et aussi en vue des relations sociales sans lesquelles il ne saurait y avoir d'existence vraiment humaine. Toutefois cette oeuvre d'adaptation fut, durant des millénaires, d'une lenteur extrême. Elle ne s'accéléra que lorsque des forces naturelles, domestiquées par l'homme, commencèrent à actionner des machines : force du vent, des rivières et des marées, jusque là inutiles ou même destructrices, que la technique humaine adapta à l'entraînement des meules de moulins et des métiers ; houille, pétrole qui dormaient, inertes, dans le sol, et dont la combustion aboutit à la création d'une immensité de force vive et d'énergie électrique, la plus adaptable des énergies. Mais l'homme civilisé conserve une certaine nostalgie de la nature vierge, telle qu'elle était avant qu'il l'adapte à ses besoins. Il trouve que trop souvent ses ouvrages d'art l'ont enlaidie. Pour satisfaire ce nouveau besoin, il prend des mesures de préservation de certains sites naturels, interdit le déboisement, ménage dans le voisinage des habitations des îlots de verdure ou même en crée artificiellement.

« richesse du sol invite à la culture et promet des récoltes abondantes...Il faut dire davantage : l'homme s'adapte beaucoup plus que l'animal à cause de son intelligence.

Sans doute, decertains animaux nous disons qu'ils sont fort intelligents, et c'est cette intelligence qui leur permet de s'adapter : lechien par exemple comprend à l'attitude et à la mimique de son maître, que ce n'est pas le moment d'aller solliciterune caresse...

Mais il ne comprend pas comme l'homme, en formant par abstraction des idées et des lois générales.C'est grâce à ce pouvoir de généralisation que l'homme constitue la science puis les techniques qui procurent uneaction si puissante sur la nature.

En définitive, il ne peut adapter la nature à ses besoins qu'en adaptant sestechniques aux lois naturelles : « on ne commande à la nature qu'en lui obéissant», en s'adaptant à elle.Nous pouvons terminer par une adaptation beaucoup plus complexe qui fait plus que toutes les autres la dignitéhumaine(on ne l'observe pas chez l'animal) : l'homme s'adapte à la nature d'être raisonnable et libre qui est la sienne et cellede ses compagnons d'existence.Le psychisme de l'enfant qui vagit dans son berceau est plutôt en retard sur celui d'un petit mammifère de mêmeâge.

Pendant des années encore il restera, malgré certaines apparences, foncièrement égoïste comme la bête.

Maispeu à peu il s'adapte au comportement intelligent et altruiste du milieu qui l'élève.

Cette œuvre d'éducation sera fortlongue, mais aboutira à une transformation bien plus profonde que celle de la nature que l'homme adapte à sesbesoins.C'est sous l'action de ses parents, de ses éducateurs, de son milieu, que l'enfant se transforme et s'adapte.

Nouspourrions dire que, en un certain sens, on l'adapte, ou que, dans ce cas, « s'adapter » doit être pris dans sonacception pronominale et non dans son acception réfléchie.

Mais si la remarque est valable du dressage despremières années, elle ne vaut pas de la véritable éducation qui doit se prolonger au-delà de la période scolaire.Après sa petite enfance, le petit de l'homme collabore à sa propre éducation, il s'éduque lui-même, il s'élève par sesefforts, assouplit son intelligence, fortifie sa volonté, contracte par une application suivie des habitudes quil'adaptent aux exigences d'une vie vraiment humaine.

C'est bien au sens réfléchi du verbe qu'alors, il s'est adapté. Conclusion. — En définitive, la faculté d'adaptation est commune à tous les êtres vivants, mais elle est d'autant plus grande que les êtres se situent plus haut sur l'échelle de la vie.

Très réduite dans le règne végétal, elle devientappréciable chez les animaux qui, dans une certaine mesure, adaptent leur comportement aux conditions extérieureset même adaptent ces données extérieures à leurs besoins.

Cette mesure toutefois reste assez étroite.

C'est aucontraire la face de la terre que, dans les temps modernes, après avoir satisfait ses besoins essentiels, l'hommeadapte à la satisfaction de désirs toujours insatiables.

Mais cette insatiabilité comme cette croissance du pouvoird'adapter la nature viennent de ce que l'homme s'est adapté lui-même au travail technique conditionné par lascience et par l'action collective.

La véritable adaptation est celle de l'être intelligent qui conçoit un but et, pourl'atteindre, adapte la nature et s'adapte lui-même.

Ce n'est pas sans raison qu'on a caractérisé l'intelligence commela faculté de s'adapter.

Cette faculté est en rapport direct avec l'intelligence.. »

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