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L'anneau de Gygès

Publié le 19/03/2015

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aussi bien l'âme forte qui n'a cure des pouvoirs tentateurs que l'âme faible qui cède vite à leur vertige. La ruse d'un Gygès se cachant ne changerait donc rien d'essentiel. Avant Platon, Hérodote raconte une autre histoire de Gygès, sans recourir au merveilleux. Gygès, sur incitation de son roi, se cache pour voir la reine nue, plus belle et plus désirable qu'aucune autre. Surprenant le regard de l'étranger et la complicité de son mari, la reine de Lydie est blessée dans sa pudeur. Elle exige de Gygès qu'il lave l'affront par le meurtre du roi et qu'il s'unisse alors à elle. Nouvelle version du jeu tragique du regard et de la dissimulation. Gygès se cache à nouveau et comble les voeux de la reine : il monte sur le trône. La ruse a tenu lieu d'anneau et les passions humaines se sont donné libre cours. C'est encore la conscience, et elle seule, qui cède, ou ne cède pas, à la ten­tation.

 

Caïn fratricide ne peut se rendre invisible à l'oeil qui le fixe obstinément pour lui rappeler sa faute. Il peut bien fuir tout regard extérieur, et fermer les yeux pour ne plus voir. L'oeil ter­rible du remords le fixe à tout jamais. Même loin des témoins qui la virent d'abord, une faute commise l'est pour l'éternité. Hugo : « L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn« (La Cons­cience).

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