Devoir de Philosophie

L'Antarctique

Publié le 26/02/2010

Extrait du document

L'idée d'un vaste continent austral paraît avoir hanté de tout temps les géographes. De 1778 à 1775, au cours de son deuxième voyage autour du monde, le célèbre navigateur anglais Cook piqua à plusieurs reprises résolument vers le sud pour résoudre ce problème. En 1773, il franchit une première fois le cercle antarctique par 39° E. et fut arrêté parles glaces à 67° 10' S. En 1774, par 110° W., il parvint jusqu'à la latitude de 71° 15', devant "une immense plaine de glaces flottantes empilées et serrées les unes contre les autres de manière qu'aucun corps ne pouvait y pénétrer". L'année suivante, Cook découvrit la Géorgie du Sud et la terre Sandwich, et démontra qu'il fallait partout reculer au moins au sud du 60° degré les limites du continent antarctique hypothétique. De 1819 à 1821, le navigateur russe Bellingshausen (1778-1852) fit aussi le tour du continent antarctique en se maintenant à une latitude assez haute. Il découvrit l'île Pierre Ier par 69° S. et 91° W., et la terre Alexandre Ier par 69° 30' S. et 72° W. Sous le méridien de Greenwich, Bellingshausen réussit à atteindre 69° 51'; par 15° E., il fit une nouvelle pointe jusqu'à 68° 30'. La multitude d'oiseaux qui entourait ses navires lui fit penser que la terre n'était pas loin, mais il ne la vit pas. Des navigateurs poussés par la tempête au sud du cap Horn avaient eu la vision fugitive de quelques terres situées vers le 63° degré, mais ce ne fut qu'en 1819 que l'Anglais William Smith reconnut les îles Shetland du Sud, d'une façon assez précise pour les reporter sur les cartes ; elles étaient habitées par une telle quantité de phoques qu'en 1821 et en 1822, on en tua trois cent vingt mille. Au sud des Shetland, en 1820, l'Américain Palmer découvrit une suite de hautes montagnes "encore plus couvertes de glace et de neige que celles des Shetland", et qui étaient la pointe avancée de la terre que la plupart des géographes appelèrent dans la suite terre de Graham.

« En 1928, sir Hubert Wilkins entreprit une série de reconnaissances en avion dans l'Antarctique américain.

Il suivit lescôtes orientales de la terre de Graham, crut apercevoir un détroit coupant de l'est à l'ouest la terre vers 66° 30' delatitude, et plus au sud, à la limite des terres connues, une série d'îles et un détroit important qui paraissait séparerla terre de Graham du véritable continent antarctique. Or, quelques années plus tard, en 1936-1937, l'Anglais Rymill, en prenant pour bases les découvertes de Charcot surla côte occidentale de la terre de Graham, démontra que tout ce que Wilkins avait cru voir n'existait pas, et que laterre de Graham ne formait qu'un bloc se prolongeant jusqu'au 74 degré de latitude au moins.

Un fjord très allongésépare la terre de Graham de la terre Alexandre.

En 1940, une expédition commandée par l'amiral Byrd démontra quele fjord découvert par Rymill est un détroit et que la terre Alexandre est en réalité une île. Le secteur de l'océan Indien, ou secteur africain de l'Antarctique, a été pendant longtemps le moins connu.

En1831, le chasseur de phoques anglais Biscoë, par 66° S.

et 48° E., aperçut une terre montueuse, qu'il appela terreEnderby.

En janvier 1833, un autre phoquier, Kemp, aperçut une terre à l'est de la terre Enderby.

Ce furent pendantprès d'un siècle les seules indications portées sur les cartes dans ces parages. Dumont d'Urville, en janvier 1840, découvrit au sud de l'Australie, par 66° 30', la terre Adélie, et débarqua sur une îlevoisine du rivage.

La même année, l'Américain Wilkes aperçut dans le voisinage du cercle polaire, entre 175° et 100°E., une série de terres, dont il détermina si mal la position que plusieurs géographes doutèrent longtemps de leurexistence. En 1902, une expédition allemande, commandée par le professeur von Drygalski, choisit comme terrain d'études lesecteur antarctique situé au sud des Kerguélen et passa une année complète auprès de la terre Guillaume II, par66° 30' S.

et 90° E. L'expédition de l'Australien Mawson en 1911 fut dramatique.

Après avoir découvert une série de côtes entre lesterres Adélie et Guillaume II, l'expédition se sépara en deux groupes.

L'un, commandé par Mawson, hiverna sur laterre Adélie, qui est la région la plus venteuse du globe, et où l'existence fut très pénible.

Au cours d'un raid dereconnaissance, Mawson perdit ses deux compagnons et arriva par miracle à regagner tout seul les quartiersd'hivernage.

Le deuxième groupe, commandé par Wild, hiverna sur la terre Mary au voisinage de la terre Guillaume IIet reconnut plus de quatre cents kilomètres de côtes nouvelles.

En 1929-1930, le Norvégia retrouva la terreEnderby et la terre Kemp, et découvrit la terre Martha, qui joint ces terres à la terre Coats.

L'aviateur Riiser-Larsenréussit à débarquer sur ces terres.

Mawson, de son côté, en 1929-1930, compléta la carte entre la terre Adélie etla terre Enderby.

Ainsi, la jonction est à peu près continue et sans lacunes importantes entre les différentes terresdu secteur de l'océan Indien. Ni le secteur américain, ni le secteur africain de l'Antarctique n'offraient des conditions favorables pour atteindre lepôle Sud lui-même.

En 1840, l'Anglais Ross, avec les navires Erebus et Terror, attaque l'Antarctique au sud de laNouvelle-Zélande.

Vers le cercle polaire, il rencontre les glaces, à travers lesquelles il n'hésite pas à lancer sesnavires.

Il découvre bientôt une mer complètement dégagée d'obstacles, qui lui permet d'atteindre 78° de latitudesud, en longeant les rivages escarpés de la terre Victoria.

La véritable route du pôle est trouvée.

Non pas qu'ellesoit facile, car les navires de Ross ont été arrêtés par une barrière de glace de plus de cinquante mètres dehauteur, qui s'appuie près du rivage de la terre Victoria sur un volcan en activité, le volcan Erebus.

En 1900,Borchgrevinck reprend la route de Ross, retrouve la mer libre derrière un cordon de banquise et atteint la grandebarrière de glace.

Il ne paraît pas possible d'y installer un établissement et l'expédition hiverne au nord de la terreVictoria. En 1902, une expédition anglaise, sous le commandement de Scott, séjourne pendant pris de trois ans au voisinagedu volcan Erebus.

En suivant les chaînes de montagnes qui continuent vers le sud la terre Victoria, Scott réussit àatteindre sur la barrière de glace la latitude de 82° 17'.

L'année suivante, il escalade les glaciers de la terre Victoriaet atteint, à trois mille mètres d'altitude, un plateau de glace immense, analogue à l'inlandsis qui recouvre leGroenland.

En 1909, Shackleton parvint à planter le pavillon britannique par 88° 22', à cent soixante-dix kilomètres àpeine du pôle, à une altitude de trois mille trois cents mètres. Au retour de Shackleton, Scott repart, afin de conquérir définitivement cette fois le pôle Sud.

Le succès paraissaitassuré.

Mais une entreprise en apparence aussi facile devait tenter un autre explorateur avide de gloire, leNorvégien Amundsen.

C'était un rival redoutable qui n'avait fait rien d'autre toute sa vie que des explorationspolaires.

Il hiverna sur la Barrière même à six cents kilomètres à l'est des quartiers d'hiver de Scott, près de la terreÉdouard VII que celui-ci avait découverte au cours de sa première expédition.

Le 19 octobre 1911, Amundsen partvers le pôle avec quatre compagnons, quatre traîneaux et quarante-huit chiens.

Le 16 novembre, par 85° delatitude, il arrive au pied des montagnes, en fait aussitôt l'escale par un glacier assez facile.

Le 14 décembre, à troismille soixante-dix mètres d'altitude, Amundsen atteint le pôle Sud.

Le 25 janvier, il est de retour à ses quartiersd'hiver.

Son voyage a duré quatre-vingt-dix-neuf jours.

Tout ce qu'il avait calculé d'avance a été réalisé à un jourprès.

Les moyens les plus simples, les plus classiques, des traîneaux, des skis, des chiens, ont suffi à assurer lavictoire. De son côté, Scott part le 2 novembre, deux semaines après Amundsen, à la tête d'une véritable caravane : deuxtraîneaux automobiles, dix traîneaux tirés par dix poneys, des attelages de chiens.

Le 10 décembre, Scott arrive aupied des glaciers.

L'escalade, ralentie par de fréquentes tempêtes, demande onze jours.

Le 3 janvier 1912, Scott. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles