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L'appartenance à une minorité culturelle est elle un frein à l'émancipation et à l'intégration ?

Publié le 27/02/2008

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§  Le sujet pose le problème de l'intégration des minorités au sein d'une société communautaire. En effet, si la communauté est cet universel, ce tout qui doit subsumer les parties, alors qu'en est-il des individus en eux-mêmes et pour eux-mêmes ? §  La question des minorités culturelles peut alors rejoindre la question de l'individualisme moderne, qui pose la question de savoir si l'individu peut être autonome et émancipé, libre, tout en appartenant à une société. §  Le problème est alors de savoir si l'individualité ne peut se développer et s'épanouir en dehors d'un champ où elle est pour elle-même et en elle-même. De même, une minorité culturelle ne s'émancipe-t-elle pas au mieux lorsqu'elle est retirée en elle-même, dans une totale compréhension de ses propres valeurs ? §  Peut-on adhérer et s'intégrer à un groupe, un tout, tout en conservant ses particularités individuelles ? §  L'intégration des minorités culturelles dans une société suppose-t-elle la perte par ces minorités de leurs particularités afin de se conformer au tout ou les minorités peuvent-elles être intégrer tout en conservant leur particularités, ces particularités se faisant alors le signe de leur émancipation en même tant que de leur appartenance à une collectivité ?

« voir des vices que des crimes, et préférez trouver moins de grandes actions, à la condition derencontrer moins de forfaits ; si, au lieu d'agir dans le sein d'une société brillante, il vs suffit de vivreau milieu d'une société prospère ; si enfin l'objet principal du gouvernement n'est point, suivant vous,de donner au corps entier de la nation le plus de force ou de gloire possible, mais de procurer àchacun des individus qui le composent le plus de bien être, et de lui éviter le plus de misère, alorségalisez les conditions et constituez le gouvernement de la démocratie ». § La 1 ère logique de l'individualisation et donc de la minorité est celle de l'atomisation du social : elle fait oublier à chaque homme ses aïeux et ses descendants, chacun s'habituant à se considérer tjsisolément et comme auto-suffisant.

L'univers de l'Ancien régime était holiste, communautaire,l'individu n'y existait que comme membre d'un corps, mais chaque corps d'individus avait commeavantage de former un véritable contre-pouvoir essentiel face au pouvoir central, dont l'absoluité dedroit se trouvait ainsi limitée.

Comment trouver au sein d'un univers individualiste des crans d'arrêts àla décomposition du tissu social, des contre-pouvoirs opposables à l'Etat ? § Une autre évolution possible de l'individualisme vient radicaliser le processus d'atomisation du social :elle conduit au relativisme.

Si l'individualisme s'exprime dans la critique des traditions, la conséquencelimite de ce mouvement est l'émergence d'une culture au sein de laquelle l'authenticité, le fait d'êtresoi-même dans sa singularité, devient la valeur qui supplante toutes les autres.

Dans cetteperspective, l'expression compte davantage que le contenu exprimé, le fait d'avoir des opinionsdavantage que les opinions exprimées, il y a valorisation des particularismes en tant que tels. III) Les minorités culturelles comme synthèse d'émancipation ou indépendance et d'intégration. § L'affirmation identitaire des individus, telle l'appartenance à un groupe minoritaire, est le signe de leurautonomisation par rapport au modèle culturel dominant, c'est une des conséquences du processusd'autonomisation des individus caractérisant les sociétés démocratiques modernes.

L fait des'individualiser devient donc une marque d'émancipation et d'autonomie.

L'appartenance à un groupechoisi est une façon de construire son individualité en faisant sienne une communauté.

En ce sens, lademande d'une reconnaissance des spécificités culturelles de la part de groupes minoritaires est laconséquence du « polythéisme des valeurs », selon l'expression de M.

Weber, qui caractérise lessociétés modernes : il existe aujourd'hui une pluralité irréductible des systèmes de valeur, qui va depair avec la disparition de l'homogénéité culturelle qui caractérisait les sociétés traditionnelles.

Celane représente pas en soi un problème pour l'intégration. § La diversité culturelle n'exclue pas plus le partage de valeurs communes à l'ensemble des membres dela société, comme les valeurs démocratiques.

Les revendications identitaires, qu'elles soient le fait degroupes d'appartenance où de communautés d'origine, s'expriment généralement au nom du respectdes libertés individuelles.

Le processus d'intégration passe donc parfois par une reconnaissance de ladiversité culturelle, en particulier dans les situations où la préservation de l'identité de chaque groupeest une condition nécessaire. CONCLUSION.

§ Il apparaît de prime abord que toute intégration se fasse par un passage par une forme de conformitéau tout auquel on veut appartenir.

Dès lors, toute intégration supposerait perte des particularités etd'identité. § Mais il apparaît alors nécessaire pour les minorités de revendiquer leur identité personnelle et leurindépendance, ce qui apparaît poser un frein à toute intégration à une collectivité, un tout. § Enfin, si l'identité est indispensable à l'émancipation de l'individu elle apparaît compatible avec uneforme de communauté qui reconnaît les particularismes comme tels.

Diversité culturelle etappartenance à une communauté deviennent alors compatibles.. »

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