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L'ART CONTEMPORAIN

Publié le 31/05/2011

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La spécificité même de l'objet est contestée, récusée par les «ready-made« de M. Duchamp, c'est-à-dire l'exposition d'objets usuels auxquels on adjoint une signature. Le dérisoire, dans ce cas, veut également obliger le spectateur à « regarder « autrement son environnement quotidien et déplace l'idée de l'art de l'objet vers la vision. On assistera plus tard à l'idée de « Non-Art «, l'Art se confondant avec les autres activités, ou à des manifestations visant à faire de l'Art un moment vécu, auquel participe le spectateur. Dans tous les cas, il s'agit de lui retirer la dimension sacrée dont toute une conception antérieure l'a chargé.

« ART MODERNE ET ART CONTEMPORAIN I.

Art d'aujourd'hui, art moderne et art contemporain Les « avant-gardes », militaires ou artistiques, semblent toujours courir un risque : celui de se couper du gros des troupes.

L'« art contemporain », descendant éclectique des avant-gardes du début du XXe siècle, paraît ainsi avoir poussé jusqu'à un point culminant la logique de la création affranchie de toute contrainte esthétique traditionnelle, au prix de parfois tant dérouter qu'il peut devenir tout simplement indifférent, là où on le suppose infiniment subversif.

Une telle appréciation, qui peut refléter une partie des réactions du grand public, demande toutefois d'être auscultée attentivement, et en premier lieu en nous demandant ce que recoupe exactement l'expression « art contemporain ». En toute logique, l'art contemporain devrait se confondre avec l'art d'aujourd'hui : après tout, celui-ci nous est bien contemporain.

Mais il n'en va pas ainsi dans l'acception des mots.

Ecouter Radiohead, Offspring ou Placebo n'est pas écouter de la musique contemporaine, mais de la musique d'aujourd'hui, qui, dans l'emballement chronologique des modes, sera très vite la musique d'hier : pour un auditeur de la musique pop-rock d'aujourd'hui, la musique de Pink Floyd remonte à la préhistoire.

De même regarder une œuvre produite la semaine dernière, voire le jour même, ne garantit en rien de regarder une œuvre contemporaine, surtout s'il s'agit d'une peinture ou d'une sculpture.

En fait, derrière le mystère apparent de l'emploi du qualificatif « contemporain » à l'égard de l'art se cachent un fait et un problème.

1.

L'art contemporain : une délimitation difficile Le fait est tout simple : l'« art contemporain », nous explique par exemple la critique d'art Catherine Millet, est une expression, qui s'est imposée surtout à partir des années 1980 pour les arts plastiques (on parlait avant d'« avant- garde », d'« art actuel », d'« art vivant ») et qui désigne l'art plastique tel qu'il est reconnu par un certain nombre d'institutions particulièrement influentes, au premier rang desquelles la critique d'art, mais encore les musées, les galeries, le marché de l'art, les commandes publiques d'œuvres d'art.

Posant la question directement à un certain nombre de grands musées dans le monde la question « Considérez-vous que tout l'art produit aujourd'hui est "contemporain"? », Catherine Millet obtint ainsi des réponses très instructives.

Le Philadelphia Museum of Art répondit : « Oui » au sens purement chronologique, mais « Non » au sens où le musée tend à se focaliser sur « le travail nouveau le plus aigu ».

Le Centro per l'arte contemporanea Luigi Pecci de Prato en Italie répondit encore plus clairement que les formes artistiques pouvaient être divisées en « traditionnelles » (la peinture, la sculpture, les installations fixes) et « expérimentales » (la performance, l'art conceptuel, l'art électronique, par exemple).

L'art contemporain a donc globalement le sens de l'art qui se revendique lui-même comme étant en rupture avec des formes dites traditionnelles, et, surtout, qui est reconnu comme tel : les mauvaises langues diront que si vous faites clignoter un néon dans un box de béton brut en sous-sol de votre immeuble, 1. »

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