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L'art doit-il plaire?

Publié le 04/01/2005

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ne se rapporte à aucune fin." II L'art n'est pas que sensible, il est vérité Pourtant le terme plaisir choque : en effet il est habituellement lié au désir et pour Hegel, et d'ailleurs pour Kant aussi, l'art exclut le désir. Dans Esthétique, Hegel affirme que l'esprit ne cherche pas dans le sensible de l'oeuvre d'art "ni la matérialité concrète[...] ni l'envergure d'un objet organique que réclame le désir." et "les relations de l'oeuvre d'art ne sont pas de l'ordre du désir" En effet, si une nudité représentée suscitait le désir, on penserait à autre chose et la contemplation laisserait place à une action intéressée, ce que la représentation rend impossible Ainsi, pour Hegel, les oeuvres d'art ne doivent pas être jugées par le point de vue des sens, mais celui de l'esprit. En fait, "beauté et vérité sont la même chose sous un certain rapport" Ainsi, le beau et l'art en général a une part sensible certes mais a plus à voir avec la vérité d'une Idée. Pour Schopenhauer, par exemple, l'art a pour mission de nous amener vers l'essence des choses, vers l'existence des Idées au sens platonicien. L'art n'est donc pas fait pour plaire. Loin de là, des oeuvres juste plaisantes ne nous apportent rien. La rencontre avec l'oeuvre d'art est plus une rencontre avec une vérité que nous pouvions ou ne voulions pas voir et pour cette raison ne donne pas forcément du plaisir au spectateur.

La question semble évidente et pourtant... Il s'agit de savoir si l'art a pour fonction de donner un plaisir à son spectateur. Dans un premier temps, il semble bien que ce soit le cas. L'art comme activité ne visant pas à l'utile, est une activité purement volontaire et si le spectateur ne prend pas plaisir à contempler l'oeuvre, pourquoi irait-il les voir? Kant définit le premier le beau comme "ce qui plaît universellement sans concept" mais pourtant le plaisir peut prendre plusieurs sens et Kant s'emploie à définir ce qu'est le plaisir esthétique. Cependant dans la notion même de plaisir se trouve le désir et Hegel montre bien que l'art a une mission plus sacrée que le simple plaisir et désir. Quelle est alors le but de l'art ? Une révélation de la Vérité? Ou alors une mise en question de notre propre expérience du Réel ?

« Ainsi, pour Hegel, les oeuvres d'art ne doivent pas être jugées par le point devue des sens, mais celui de l'esprit.

Hegel rompt avec Kant, pour qui labeauté naturelle tient une large part.

La contemplation de la belle natureaccordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'unêtre naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art,tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plusde plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrachede la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature etse pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire del'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faitepour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sensqui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence,car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à lareligion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère etHésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegeldéfinit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme.

La religion chrétienneest essentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert etqui est morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historiquea été fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualitéchrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit.Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en estl'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il estnaturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettrel'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.

En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle.

En fait, "beauté et vérité sont la même chose sous un certain rapport" Ainsi, le beau et l'art en général a une part sensible certes mais a plus à voir avec la vérité d'une Idée. Pour Schopenhauer, par exemple, l'art a pour mission de nous amener vers l'essence des choses, vers l'existencedes Idées au sens platonicien. L'art n'est donc pas fait pour plaire.

Loin de là, des oeuvres juste plaisantes ne nous apportent rien.

La rencontreavec l'oeuvre d'art est plus une rencontre avec une vérité que nous pouvions ou ne voulions pas voir et pour cetteraison ne donne pas forcément du plaisir au spectateur. III L'art comme remise en question L'art moderne repose sur une esthétique fondamentalement différente de celle des arts de la beauté.

Il ne s'agitplus non plus de donner une vérité à travers l'oeuvre d'art.

Les artistes modernes ne cherchent ni à éveiller unsentiment de beauté ou de plaisir, mais une réaction, quelle qu'elle soit. Il s'agit en effet de questionner les relations de l'homme et du monde, du sujet à l'objet.

En effet, à l'époque oùl'homme essaie de se rassurer en se perdant dans une multitude d'objets, l'artiste explore toutes les possibilitéspsychologique. Ainsi, l' Urinoir de Marcel Duchamp par son geste d'exposer un objet manufacturé "signé" nous réinterroge sur la notion même d'expérience esthétique et sur la définition même de l'art. Une autre expérience permet de s'interroger sur la notion d'art.

L'oeuvre de John Cage intitulée 4'33" est très. »

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