l'art donne-t-il tout les droits ?
Publié le 22/10/2005
Extrait du document
Ce sujet pose la question fort intéressante et problématique
du statut de l'art par rapport à la société sous l'angle de la loi.
1) Les lois sont universelles, et l'art est affaire humaine.
Le principe de la loi est incompatible avec une exception. Ce qui fonde la
loi, dans le contexte de l'Etat moderne, c'est la volonté de chacun de
déposer une partie de sa liberté, contre la certitude de ne pas subir celle
d'autrui. Pour que ce contrat soit valable, il faut qu'aucune exception à
l'engagement universel de respecter la loi ne soit tolérée. Lorsqu'une loi
convient de punir absolument toute injure à caractère raciste, le fait de
permettre à certains de le faire n'est pas un affaiblissement de la loi,
mais la fin de sa valeur universelle, et donc la fin de sa valeur de loi.
L'art étant une forme d'expression, une activité humaine, elle est soumise à
la loi de la même façon. Lorsque Sade, dans ses écrits, glorifiait le
meurtre et le viol, blasphémait sans limite, il était criminel envers la
société et a été puni par la monarchie absolue comme par le pouvoir
révolutionnaire.
2) L'art est une démarche individuelle et esthétique, elle n'a rien à faire
avec les lois.
Proust, dans "Contre Sainte-Beuve", considère que l'on ne comprend rien à
l'art si l'on ne sépare pas le moi créateur du moi vivant dans le monde.
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