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L'art est fait pour troubler, la science rassure

Publié le 27/02/2005

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Une telle expression, dans son rapport non seulement à I'artiste mais au public, a pour fonction de faire naître le trouble et de le communiquer en une sympathie symbolique. Ajoutons encore que l'individualité créatrice est le fait d'une hypersensibilité, toujours aiguisée par les circonstances, et nous comprendrons que le message, comme on dit, de l'artiste, n'est pas une incitation au repos.En face de cette fonction, pour ainsi dire affective, de l'art, comment la science peut-elle rassurer? C'est qu'au lieu de nous introduire dans le monde de la passion et des violences individuelles ou collectives, elle ramène au contraire à l'unité la diversité des sensations, subordonne les phénomènes à la loi. Bref, elle institue ou rappelle plus strictement l'ordre dans le chaos des apparences et, en quelque sorte, rejette d'abord à l'objet les impressions subjectivement éprouvées. En somme, par l'effort et la construction objective, la science apporte l'assurance d'un univers rationnel, lequel permet de prévoir l'action humaine et de pourvoir aux besoins. C'est par la science surtout que l'homme surmonte le sentiment d'écrasement qu'il pouvait éprouver en face de la nature et lui substitue la conscience d'une certaine familiarité. C'est par elle, selon le mot de Claude Bernard, que l'homme devient le contremaître de la création.Ainsi, quand on considère les origines de l'art, ce à quoi il se rattache en l'homme et, par ailleurs, les postulats de la science, les mécanismes de son progrès, il semble bien, en effet, que se justifie le mot de Braque, au moins sous cette forme : l'art trouble, la science rassure; ou : l'art fait la part du trouble, la science celle de l'assurance. Mais encore faut-il examiner si cet art qui trouble, n'est fait que pour troubler, si cette science qui rassure, le peut faire indéfiniment.

« INTRODUCTION : « L'art trouble, la science rassure » Braque La première chose qui nous vient à l'esprit est bien entendu de confirmer cette phrase de Braque, car la science a àpremière vue pour but d'expliquer les phénomènes qui nous entourent et ainsi justifier ce qui se produit autour denous.

Elle rassurerait alors.

A l'inverse, l'art nous plonge dans une autre dimension, dans la définition le but est deproduire un résultat non naturel et donc artificiel, et qui doit susciter par leur aspect une appréciation esthétiquepositive.

La beauté de l'œuvre a parfois quelque chose d'inexplicable qui nous égare, qui nous trouble pour reprendreBraque.

Nous devrions donc confirmer l'opinion de Braque ? Il convient de bien évaluer dans quelle mesure l'on peutdire que l'art trouble ou que la science rassure.

I> LA SCIENCE 1) La science en général Finalement, on ne va pas simplement se demander si la science rassure mais dans quelle mesure elle nous rassure ouéventuellement nous trouble car nous allons voir que cela peut-être le cas.

La science est parfois placée au cœurde doctrine.

C'est le cas du scientisme.

Cet exemple va nous permettre de montrer que la science n'est peut êtrepas si exacte que certains le prétendent.

Cette doctrine impliquait pour les adeptes de tout concevoir par desraisonnements scientifiques, y compris la pensée humaine, ou la poésie par exemple.

Cela les oblige à réfuter lanotion de pensée d'esprit, d'illusion, le sentiment… les poussant à réfuter leur existence feignant ne les avoir jamaisrencontrés.

Or, c'est bien la que nous voyons l'absurdité : la science nécessite l'usage de la pensée, de l'esprit etest donc forcément en partie intériorité et subjectivité.

Difficile alors de la considérer comme totalement exacte.

Ladéfinition que nous en donne le dictionnaire est la suivante : Ensemble des connaissances portant sur le donné,permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique etsusceptibles d'être vérifiées par l'expérience.

Cette dernière chose nous intéresse tout particulièrement.

Si on estsusceptible de le vérifier par l'expérience, cela montre bien que l'on n'est pas totalement certain de sa vérité.

Lapremière chose que nous observons donc est qu'il est difficile de parler d'une science exacte.Si la science nous rassure, cela est pour certain du au fait justement de son exactitude (en partie seulement) maissurtout du fait qu'elle tend à expliquer tout ce qui nous entoure, les causes et les effets des phénomènes que nouspouvons constater.

Or si cette science n'est pas totalement exacte, cela peut provoquer un certain trouble, certesmodeste.

D'autant plus qu'on peut remarquer des degrés d'exactitude pour les sciences : les mathématiques sontsans doute une science plus exacte que la biologie.

2) Une science qui évolue La science n'est d'ailleurs pas une science figée.

Elle évolue dans le temps se trouve parfois remise en cause par denouvelles découvertes.

Prenons un exemple.

Lorsque Copernic au XVIème siècle a fait sa thèse selon laquelle leSoleil se trouve au centre de l'Univers (héliocentrisme), et la Terre, que l'on croyait auparavant centrale, tourneautour de lui, ce ne fut pas sans causer beaucoup de trouble.

Cette vision fut d'ailleurs réfutée par la plupart desscientifiques de l'époque, mais aussi par les autorités générales.

Or, cette thèse a pu être vérifiée depuis grâce auxprogrès de la science.

Le trouble que Copernic a causé était considérable et ainsi on voit que la science, enremettant en cause nos préjugés, notre vision prédéfinie, elle nous trouble, nous poussant même parfois à refuserce qu'elle pourrait affirmer, même si elle parvient à le démontrer.

Il aura fallu des siècles pour que cette idée nousparaisse tout à fait normale, mais il ne faut pas douter que si une découverte d'une même ampleur était faiteaujourd'hui, bon nombre de personne ne voudront pas l'accepter car ils sont trop ancrés dans les préjugés.Et il faut aussi voir que si la science évolue, le monde qui nous entoure subit aussi des variations, qu'elles soient lerésultat des actions de l'homme, ou des effets de la nature elle-même.

Certaines découvertes sont finalementancrées dans une temporalité.

Par exemple en biologie, nous avons pu en quelque sorte établir la composition ducorps humain.

Mais, étant donné que nous avons aussi découvert qu'il y aurait une sorte d'évolution qui entrainedes modifications sur l'homme qu'elles soient morphologiques ou psychologiques, les découvertes que nous faisonsactuellement ne serons peut être pas valables dans plusieurs siècles.

On peut dire que la science s'inscrit dans unetemporalité qui confirme l'hypothèse que nous avons faite, selon laquelle la science ne peut être totalement exacte.Enfin dernier aspect qui peut causer un trouble sur l'évolution de la science.

Cette évolution s'est faites grâce à deschercheurs ; qui notamment par leurs découvertes en astrophysique la mettent devant une réalité irrationnelle.

Elledécouvre l'Univers, une infinité subjective.

Et elle laisse les hommes quelques peu déconcertés, incapables des'imaginer une telle chose.

Quoi de plus troublant que quelque chose que l'on ne peut concevoir.

La science flirte deplus en plus avec le domaine de l'irrationnel.

En fait, c'est la notion d'infini qui nous échappe le plus, que ce soit enmathématique, ou encore en biologie (l'infiniment petit) ou en physique, car cette notion n'est pas définie demanière concrète, nous ne pouvons nous en faire la représentation.

Et cela ne peut que créer le trouble dans celuiqui est face à cette incapacité.Comme le disait Victor Hugo : « La science cherche le mouvement perpétuel: elle l'a trouvé, c'est elle-même...

Toutremue en elle, tout change, tout fait peau neuve...

La science va sans cesse se raturant elle-même...

Elle est. »

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