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L'art est-il subversif ?

Publié le 01/08/2010

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            L’art est ce qui relève du domaine de l’esthétique donc du sensible. Par subversion on entend un décalage par rapport à l’ordre, à la morale ou encore aux règles établies d’une société donnée. C’est bien sur la valeur de l’art et ce qu’il véhicule qu’il s’agit de s’interroger. Néanmoins, il faut bien voir que cette question entraîne avec elle la définition même de l’art c’est-à-dire son essence ? S’il s’agit de comprendre en quoi et pourquoi l’art pourrait être subversif, il s’agit aussi de veiller à ne par réduire la richesse du concept lui-même. Ainsi s’il convient de s’interroger sur la subversion artistique c’est bien du concept même d’art qu’il est question.

            Si l’art est subversif (1ère partie), cela n’en constitue pas son essence (2nd partie), la subversion n’apparaissant alors que circonstancielle ou civilisationnelle (3ème partie).  

 

« II – L'art moral et le beau a) En effet, comme Kant le note à la fin de la Critique de la faculté de juger , le beau a une valeur morale.

Plus exactement aux paragraphes 80-91 le beau est symbole de la morale et ceux parce que la morale procède d'unereconnaissance d'un être supérieur et le beau suivant un jugement réfléchissant peut nous conduire à la preuvemorale de l'existence de Dieu.

La beauté nous révèle par un principe téléologique l'existence d'un monde ordonné.

Etd'une certaine manière, il ne s'agit ni plus ni moins d'un retour de l'argument de la preuve téléologique de Dieu.

Eneffet, comme le note la remarque finale de l'ouvrage : l'argument morale pousse la faculté théorique à abandonnerd'elle-même ses prétentions. b) Tout assentiment se fonde sur des faits, et tous les faits relèvent du concept de la nature (qui prouve sa réalitédans les objets des sens) ou du concept de la liberté.

La Critique de la Raison Pure a montré l'invalidité théorique des preuves de l'existence de Dieu.

Cependant la preuve physico-théologique convainc, mais c'est parce que lapreuve morale vient insensiblement suppléer à sa faiblesse.

Seule la preuve morale produit donc la conviction, et ellefonctionnerait encore sans considération d'une nature organisée, qui ne fait que la confirmer.

La téléologie moralevient donc confirmer la théologie morale, dans laquelle la théologie est nécessaire en tant qu'elle fonde la religion,elle-même nécessaire pour l'usage pratique.

C'est pour cette raison que, si une théologie éthique est indispensable,une éthique théologie est impossible, puisque c'est la morale qui fonde la théologie.

Et c'est bien parce que le beaua le privilège d'être directement sensible que nous pouvons fonder sur lui une théologie éthique. c) Or le beau chez Kant , dans la Critique de la faculté de juger se définit par une construction progressive : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire.

» Par cette définition que Kant aproduit il faut voir alors que le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée et jugée comme universelle.

Le beaun'est donc pas l'utile, le bon, l'agréable, ni même nécessairement le parfait.

Or seul ce sentiment dedésintéressement permet de comprendre cette exigence d'universalité.

Le beau proprement dit nous éloigne de nosdésirs.

Il est lié à une satisfaction désintéressée : « le goût est la faculté de juger un objet ou un mode dereprésentation par la satisfaction ou le déplaisir d'une façon toute désintéressée.

On appelle beau l'objet de cettesatisfaction.

» En ce sens alors l'universalité esthétique est universalité sans concept.

Quand je juge un objet beau,j'attribue à chacun le sentiment que j'éprouve devant l'objet.

Cette universalité est de droit et non de fait.

Cetteuniversalité n'est pas logique : « Est beau ce qui plaît universellement et sans concept ».

Est beau donc ce qui estl'expression d'une harmonie entre l'entendement et l'imagination : il s'agit d'une finalité sans fin, car le beau est àlui-même sa fin : « La beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans lareprésentation d'une fin.

» Transition : Ainsi l'art dans sa recherche du beau a aussi une vertu moralisatrice.

Il devient alors difficile de faire de lasubversion l'essence de l'art au risque sinon de réduire le concept.

Il convient alors de comprendre pourquoi ce artdevient subversif. III – Pourquoi la subversion ? a) Si l'on peut dire que l'art est subversif c'est aussi dans son évolution et dans son rapport à l'œuvre.

Or plusspécifiquement, à travers la lecture de Hegel et de son Esthétique que l'art permet aux hommes de mettre en lumière leurs sociétés c'est bien parce que l'art manifeste l'Idée dans son extériorité.

En ce sens, on pourrait que sil'art est subversif c'est qu'il a changer de sens ou qu'il exprime une subversion propre à notre époque.

L'esprit tendainsi conscience de lui-même.

L'esprit absolu correspond à la prise de conscience de l'existence de l'Idée, ou Raison,à l'œuvre dans le monde.

L'Esprit prend conscience de lui-même sous trois formes essentielles : l'art, la religion, laphilosophie.

Or « La plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie.Comme celles-ci, il est un mode d'expression du divin, des besoins et exigences les plus élevés de l'esprit.

» Lespeuples ont déposé dans l'art leurs idées les plus hautes ce qui constitue souvent un moyen pour comprendre leurreligion et dès lors de se comprendre eux-mêmes.

Or aujourd'hui, notre attitude envers elles est plus froide etréfléchie : « Sous tous ces rapports, l'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé.

Dece fait, il a perdu pour nous tout ce qu'il y avait d'authentiquement vrai et vivant, sa réalité et sa nécessité dejadis, et se trouve désormais relégué dans notre représentation.

Ce qu'une œuvre d'art suscite aujourd'hui en nous,c'est, en même temps qu'une jouissance directe, une jugement portant aussi bien sur le contenu que sur les moyens. »

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