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L'art ne s'adresse-t- il qu'à la sensibilité?

Publié le 28/03/2005

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  C-      Les oeuvres d'art répondent à des critères de composition, comme autant de principes, que l'ont peut objectivement décrire (la façon de peindre de Van Gogh ou encore le style d'écriture de Proust).  Wölfflin parlait pour la peinture de « principes optiques », et en distinguait seulement deux dans toute l'histoire cet art, d'où découlaient par la suite tous les styles artistiques individuels.   II - L'oeuvre d'art a un sens, une dimension intelligible A-     Cependant, tous ces critères de composition expriment quelque chose. La forme est inséparable du fond, qui la justifie. La forme artistique est une « forme symbolique » pour reprendre l'expression de Panofsky : il ne s'agit pas seulement de savoir ce que la forme présente, mais ce qu'elle représente. Les traits d'une peinture, l'harmonie d'une musique, etc.  ont une dimension intelligible.  B-      Les deux sens du terme « sens » ont pour écho deux sens du terme « vision » : au sens propre, la vision, l'oeil est l'organe récepteur. Mais au sens figuré, la vision, c'est la vision artistique, la vision créatrice de forme. Ici, la vision est intellectuellement déterminée, en tant que toute organisation de forme a une signification.

Que ce soit un tableau, une sculpture ou un spectacle de danse, une oeuvre d'art est toujours un objet ou un évènement  sensible, quelque chose qui se donne aux sens.  Mais n'est-il que cela ? Le caractère artistique d'un objet se donne-t-il à une approche purement sensible de celui-ci? N'y-a-il qu'une couche sensible dans une oeuvre d'art, ou alors y-a-t-il une autre dimension par-dessous ?

Cela nous amène à jouer sur l'ambigüité du terme « sens «, qui renvoie à la notion de sensibilité, mais aussi à celle de signification. En effet, le sens désigne un organe d'appréhension immédiate, un organe d'appréhension du monde matériel. Mais on désigne aussi par sens la signification des choses, c'est-à-dire la dimension intelligible à laquelle renvoient ces choses, qui dépasse le cadre purement sensible.

Problématique : l'oeuvre d'art a-t-elle plusieurs dimensions ? Dans une oeuvre d'art, y'a-t-il du sens sous le sensible ? L'art n'est-il que de la forme, où y'a-t-il toujours un fond sous-jacent ?

 

« Analyse du sujet Si une oeuvre d'art est d'abord évaluée en termes de plaisir, c'est en fait qu'elle semble souvent destinée à être ressentieet évaluée à partir des sensations qu'elle suscite et des sentiments qu'elle conduit son spectateur à éprouver.

Leproblème du fait de savoir si l'art ne s'adresse qu'à la sensibilité est donc ici celui de la rationalité ou de la rationalisationpossible de l'oeuvre d'art.

Cela signifie qu'il faut analyser si une oeuvre d'art est exprimable autrement que par dessentiments qui viennent d'un rapport sensoriel à l'oeuvre, c'est-à-dire serait exprimable par des idées et, par conséquent,explicable par des mots. Le paradoxe se situe donc dans le fait qu'une oeuvre d'art est à la fois purement esthétique mais provoque en nous uneréflexion et une analyse qui s'affranchissent du pur rapport esthétique. Plan rédigé 1.

Il est essentiel de partir du fait qu'une oeuvre d'art s'adresse à la sensibilité.

L'art mis en oeuvre est une chose que l'onregarde, qui est donnée à voir et ce par l'intermédiaire des sens (a).

Cet abord sensoriel est à l'origine des sentiments,c'est-à-dire de la valeur émotive que suscite l'oeuvre chez celui qui la contemple (b).

À cet égard, il paraît possibled'expliquer une oeuvre d'art à partir de ce qu'elle représente, en décrivant par des mots les choses desquelles l'oeuvred'art s'inspire, et en subordonnant l'émotion à la nature de ce qui est créé, c'est-à-dire en fonction du type de réalité quise donne à voir dans l'oeuvre (c). 2.

Ce point de vue est cependant réducteur dans la mesure où tout art n'est pas représentatif de choses réellesclairement identifiables ou reconnaissables par le spectateur (a) et, quand bien même il le serait, l'art fonctionne pluscomme une transposition d'une réalité intériorisée que comme une représentation d'un réel, c'est-à-dire comme uneréalité transformée par le regard d'un artiste au point de condamner tout possibilité de comparer l'oeuvre à quoi que cesoit (b).

Dès lors, il n'est peut-être possible d'expliquer une oeuvre d'art qu'à partir de métaphores ou d'imagesimparfaites qui ne sont pas absolument explicites mais qui tentent d'user de nouvelles image pour susciter une émotionanalogue sans pouvoir jamais décrire ce qui est mis en oeuvre (c). 3.

Enfin, à bien y regarder, il semble même que le fait de vouloir donner une explication de l'art revient à chercher àl'identifier à du connu et à du « déjà vu », c'est-à-dire à des idées ou des sentiments qui préexisteraient dans lespectateur (a).

Or, le propre de la création est sans doute d'être unique et inassimilable à quoi que ce soit d'autre.

L'artest donc peut-être fondamentalement irrationnel, inexplicable (b).

Dès lors, l'art s'adresse à la sensibilité mais non pastant en un sens sensoriel qu'en un sens sentimental, c'est-à-dire qu'une oeuvre d'art nous transporte en fonction denotre personnalité et de nos impressions subjectives, sans que de tels sentiments soient explicables à partir du type desensations immédiatement perçues.. »

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