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L'art peut-il révéler des verités que la parole est incapable d'exprimer ?

Publié le 27/02/2008

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C'est au début du vingtième siècle que le logicien et philosophe Wittgenstein a exposé un système qui propose cette fois-ci non pas de faire la critique de l'art mais de l'esthétique c'est-à-dire du discours sur l?art. Pour Wittgenstein en effet toutes les propositions de logique sont des propositions tautologiques (cela signifie qu'elles ne renvoient à rien d'autre qu'à elles-mêmes, elles ne désignent rien d'extérieur sur le plan empirique). Or les propositions d'esthétique ne sont pas non plus autre chose que des propositions de logique. Tout comme ces dernières elles peuvent être ramenées à des représentations formelles (remplacées par des variables propositionnelles liées à l'aide de connecteurs logiques) et exprimées à l'aide de tableaux de vérité. De plus elles possèdent tout comme les propositions de logique des catégories (le Beau, le Sublime) qui peuvent s'apparenter aux valeurs de vérité que sont le vrai et le faux dans les énoncés de logique formelle. Les énoncés de l'esthétique n'ont donc pas de sens, ils sont purement autodésignatifs et ne parlent que d?eux-mêmes. Issue d'une compréhension particulière de la logique comme système de propositions tautologiques, la critique wittgensteinienne de l'esthétique conduit à une conclusion dont il faut bien saisir la signification profonde : l'auteur du Tractatus ne dit pas que l'esthétique profère des non-sens, des énoncés contradictoires mais qu'elle est dénuée de sens parce que sur le fond elle ne désigne pas d'objet extérieur mais se contente tout comme la logique, les mathématiques et l'éthique de s'autodésigner. L'esthétique ne dit rien au sens fort de dire comme désigner objectivement les choses, elle ne parle que d'elle même et des valeurs qu'elle a déjà posées a priori. L?art ainsi est plus de l?ordre de la monstration que de la démonstration.    II.

« mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter.· La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir.Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes.Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur œuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux.

b.

C'est au début du vingtième siècle que le logicien et philosophe Wittgenstein a exposé un système qui propose cette fois-ci non pas de faire la critique de l'art mais de l'esthétique c'est-à-dire du discours sur l'art.

PourWittgenstein en effet toutes les propositions de logique sont des propositions tautologiques (cela signifie qu'elles nerenvoient à rien d'autre qu'à elles-mêmes, elles ne désignent rien d'extérieur sur le plan empirique).

Or lespropositions d'esthétique ne sont pas non plus autre chose que des propositions de logique.Tout comme ces dernières elles peuvent être ramenées à des représentations formelles (remplacées par desvariables propositionnelles liées à l'aide de connecteurs logiques) et exprimées à l'aide de tableaux de vérité.

De pluselles possèdent tout comme les propositions de logique des catégories (le Beau, le Sublime) qui peuvents'apparenter aux valeurs de vérité que sont le vrai et le faux dans les énoncés de logique formelle.

Les énoncés del'esthétique n'ont donc pas de sens, ils sont purement autodésignatifs et ne parlent que d'eux-mêmes.

Issue d'unecompréhension particulière de la logique comme système de propositions tautologiques, la critique wittgensteiniennede l'esthétique conduit à une conclusion dont il faut bien saisir la signification profonde : l'auteur du Tractatus ne dit pas que l'esthétique profère des non-sens, des énoncés contradictoires mais qu'elle est dénuée de sens parceque sur le fond elle ne désigne pas d'objet extérieur mais se contente tout comme la logique, les mathématiques etl'éthique de s'autodésigner.

L'esthétique ne dit rien au sens fort de dire comme désigner objectivement les choses,elle ne parle que d'elle même et des valeurs qu'elle a déjà posées a priori.

L'art ainsi est plus de l'ordre de lamonstration que de la démonstration.

II.

l'indicible sentiment face à une œuvre d'art, et son caractère multiforme.

a.

Le mystère de la beauté interroge celui de l'union de l'âme et du corps, le mystère du connaître, de l'espérance, le mystère de l'amour, de la présence, de l'être.

Selon Gabriel Marcel « Quand je dis qu'un être m'est donné comme présence ou comme être (cela revient au même, car il n'est pas un être pour moi s'il n'est uneprésence), cela signifie que je ne peux pas le traiter comme s'il était simplement posé devant moi ; entre lui et moise noue une relation qui, en un certain sens, déborde la conscience que je suis susceptible d'en prendre ; il n'estplus seulement devant moi, il est aussi en moi ; ou plus exactement, ces catégories sont surmontées, elles n'ontplus de sens.

» On pourrait croire, en lisant par exemple tel traité de scolastique sur le statut de l'art humain, quetoute œuvre, à condition d'être belle, participerait de la Beauté considérée comme qualité transcendantale et ainsitravaillerait à « exprimer » le divin, tout simplement.

Et telle serait la teneur « théologique » de toute créationartistique.

On ne peut ramener tout le sacré à l'être en tant que tel.

L'expression de l'intelligible dans le sensible ne. »

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