L'art peut-il se passer de règles ?

« qui est décrit dans La putain du diable de C Clément.

Cette auteure fait la comparaison entre la musique traditionnelle indienne et la musique symphonique occidentale et montre que les différences entre les deux sont flagrantes.

Les règles de création et de jugement varient donc en fonction des régions du globe ( position des spectateurs, durée d'un concert, improvisation ou exécution...

) mais elles sont partout présentes. Par ailleurs l'art a toujours connu des règles qui ont certes changé selon les époques mais n'ont jamais réellement disparues, par exemple ,en littérature chaque époque a été marquée par un courant différent qui laissait ensuite place à un autre.

Au XVII ième siècle le classicisme était le courant artistique principat.

Il fallait « plaire et toucher » selon Boileau alors que le courant réaliste considère lui au XIX ième siècle que la finalité de l'art est la représentation de la réalité dans toutes ses dimensions ( laideur comprise).

Le théâtre quant à lui obéit à la règle des trois unités jusqu'au XX ième siècle ( unité de temps, de lieu et d'action ) et si le théâtre de l'absurde les conteste c,est pour en inventer d'autres tout aussi contraignantes : ne pas respecter la règle des trois unités.

Inverser une règle, c'est encore respecter une règle ( celle de l'inversion de la règle ) on peut également ajouter que l'art utilise de nombreuses techniques qui sont autant de règles de production.

pour une réaliser une sculpture l'artiste doit travailler la matière d'une manière précise en suivant une technique particulière tout comme le danseur et le musicien.

Car si- Ray Charles improvise en plein concert, c'est qu'il a tout d'abord appris des gammes et des accords spécifiques de jazz qui sont les bases de sa création « spontanée )). Si l,on considère maintenant le problème du point de vue du jugement esthétique, on peut estimer que pour hiérarchiser les œuvres il faut poser un certain nombre de critères que l'on peut certes qualifier de dogmatiques mais qui évite cependant bien des confusions.

En effet, si l'on ne veut pas mettre une chanteuse de variété comme Lorie ( ou pire comme Justin Bieber ) sur le même plan que Mozart, il faut inventer des règles de hiérarchisation qui doivent être objectives Par exemple le film sur les quais de E Kazan a remporté huit oscars, ce qui montre la qualité de film puisque le jury est composé de professionnels du cinéma.

Même si ces règles de jugement sont contestables et que l'on peut toujours critiquer la légitimité des experts, l'art ne peut se passer de règles de jugement au risque de considérer que toutes les œuvres sont équivalentes au niveau de leur valeur esthétique. L'art ne peut donc pas se passer de règles puisque malgré.

les modifications de celles-ci, les règles régissent encore l'art aujourd'hui.

En effet même si certains artistes contemporains essaient de se détacher de certaines règles, il faut rappeler que d'autres s'en imposent.

Par exemple la fameuse école de l'Oulipo montre bien que les artistes n'ont pas fini d'inventer de nouvelles règles de création...

pour se libérer des anciennes.

Par ailleurs même les génies et les artistes contemporains suivent des techniques qui s'apparentent à des règles.

Un génie ne fait rien d'autre que de transgresser des règles académiques pour imposer les siennes.

Kant précise à ce propos « qu'à travers le génie la nature prescrit ses règles à l'art ».

Pour finir les règles de jugement semblent indispensables.

En effet, peut-on tout tolérer dans le domaine de l'art sous prétexte que chacun à le doit d,avoir des goûts différents ? Dans ce cas Le 11 Septembre n'est-il pas une œuvre d'art puisque ce spectacle nous fascine ? Poser des critères de jugement semble donc nécessaire même s'il faut bien avouer que la discussion sur leur nature et leur légitimité est souvent aporétique.. »