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L'ART Série ES, Groupe I et série L, Groupe II, juin 1997

Publié le 30/08/2014

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L'ART

Série ES, Groupe I et série L, Groupe II, juin 1997

 

Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée.

À quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n'observions pas en nous, jusqu'à un certain point, ce qu'ils nous disent d'autrui. Au fur et à mesure qu'ils nous parlent, des nuances d'émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps, mais qui demeuraient invisibles : telle, l'image photographique qui n'a pas encore été plongée dans le bain où elle se révèlera. Le poète est ce révélateur. Mais nulle part la fonction de l'artiste ne se montre aussi clairement que dans celui des arts qui fait la plus large place à l'imitation, je veux dire la peinture. Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes.

BERGSON.

Analyse du sujet

·  Texte qui prétend répondre à la question classique de la fonction des oeuvres d'art.

·  La thèse de Bergson est simple : l'oeuvre élargit notre conception des choses et de nous-mêmes en nous révélant des éléments qui y demeuraient implicites.

·  On peut être attentif au fait qu'il considère comme ayant la même portée les textes et les oeuvres visuelles : la seule différence est que, dans ces dernières, s'affirme plus clairement le pouvoir de révélation de l'oeuvre, en même temps que sa capacité (second thème sous-jacent dans le texte) à devenir progressivement une vision commune, c'est-à-dire partagée par tous.

Plan

Introduction

I.             — L'art comme nouveauté relative

II.          — L'oeuvre comme révélatrice de l'implicite

III.        — Généralisation d'une « vision du monde « Conclusion

« Plan Introduction 1.

-L'art comme nouveauté relative Il.- L'œuvre comme révélatrice de l'implicite III.- Généralisation d'une« vision du monde» Conclusion CORRIGÉ [Introduction] La réflexion philosophique sur l'art fait partie de la philosophie dès ses débuts, et l'une des questions qu'elle pose avec constance concerne la capacité, à première vue paradoxale, que possède une œuvre d'apporter des éléments nouveaux et d'être malgré cela progressivement adoptée par un public.

C'est ce double problème que Bergson cherche à résoudre ici, en définissant l'œuvre comme explicitation d'un «contenu» jusqu'alors inaperçu.

[1 - L'art comme nouveauté relative] L'art, d'après Bergson, nous montre des choses qui ne nous frappaient pas explicitement.

Ces choses peuvent être aussi bien intérieures qu' exté­ rieures : elles concernent notre esprit ou la nature.

Une telle définition suppose que les «choses » révélées bénéficiaient néanmoins d'une existence implicite.

L'art n'est donc pas créateur au sens strict : il révèle ce que nous ne percevions pas encore.

À quoi était due cette incapacité à percevoir ce qui, pourtant, était là d'une certaine façon? Le texte ne le dit pas.

On peut admettre que c'est en raison d'une absence d'attention de notre part, c'est-à-dire du fait que notre attention était prise par autre chose - par le monde auquel nous sommes habitués, par nos tâches quotidiennes qui en définissent les élé­ ments d'un point de vue simplement utilitaire ou fonctionnel, par nos habitudes.

[Il -L'œuvre comme révélatrice de l'implicite] L'implicite que révèle l'œuvre doit pourtant éveiller en nous des échos qui le rendent acceptable : s'il était absolument nouveau, il ne pourrait, semble-t-il, nous concerner et nous laisserait indifférents.

Puisque l'œuvre peut nous toucher, c'est donc qu'elle éveille en nous ce qui y demeurait. »

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