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L'artiste apprend-il à voir ce que, d'ordinaire, nous ne voyons pas ?

Publié le 27/02/2008

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En fait, Kant définit la production artistique comme une finalité sans fin, c'est-à-dire que l'?uvre d'art n'a pas d'autre but que elle-même. De même, le philosophe allemand caractérise la réception de l'art comme désintéressée, comme pure contemplation esthétique qui ne vise aucune satisfaction d'un désir, ou d'un bien moral. - Schopenhauer voit dans le tableau, une scène certes quotidienne mais extraite de son contexte habituel. Les choses représentées ne sont plus en relation avec d'autres choses, elles ne peuvent nous servir et n'excitent pas notre volonté. Dès lors, nous ne voyons plus les objets tels que nous les voyons tous les jours. Nous pouvons enfin voir ce qu'ils sont réellement, pour eux-mêmes, dans leur essence et non plus dans leur relation avec notre intérêt. La représentation coupe l?objet de son milieu habituel et nous le met à distance. Ainsi, si la vision que nous propose l?artiste nous surprend, ce n?est pas forcément par l?originalité mais en raison de la banalité de notre regard, encrassé par les conventions communes, que Nietzsche appellent durement « vulgaires ». Le monde que nous voyons dans la représentation est un monde soustrait à la logique utilitaire. En effet, dans les sociétés dites marchandes, l'utilité et l'efficacité tendent à devenir les valeurs principales, où les loisirs sont investis de la même valeur marchande que le travail comme l'affirme Baudrillard, alors le seul fait que des activités puissent être inutiles permet de remettre en question le fonctionnement des sociétés "capitalistes".

« " rendre visible " ou " créer le visible ".

Ainsi, l'art fait que nous ne sommes plus dans un rapport utilitaire au mondeet aux choses.

Un rapport utilitaire aux choses qui nous entourent nous conduit à ne saisir le monde que sous uncertain aspect.

L'art nous révèle le monde autrement, nous le dévoile autrement.

C'est dans une telle perspectiveque Heidegger, philosophe allemand du XXème siècle, assimilera l'art à la vérité.

Il ne faut pas alors entendre lanotion de vérité dans son sens logico-mathématique, le terme de vérité renvoie à son sens premier de dévoilement,alèthéia en grec.

Ce n'est donc pas ainsi à partir de la question du beau que le problème de l'art peut être saisi :une œuvre d'art n'est pas nécessairement belle ; ce n'est pas non plus sa fidélité à ce qu'elle représente ou saperfection dans la représentation qui fait une œuvre d'art.

L'œuvre d'art serait ce qui dévoile, ce qui convertit ettransforme notre regard sur le monde en nous le donnant à voir autrement que dans notre rapport quotidien.

Quiprendrait le temps de regarder un fruit par exemple ? Notre préoccupation est de le manger et, comme tel, il estlittéralement invisible, il se dérobe à toute valeur esthétique.

Or, dans la nature morte, nous prenons le temps decontempler ces mêmes choses qui nous laissent indifférents hors de l'œuvre et l'invisible se fait visible, il donne àvoir ce que nos préoccupations immédiatement pratiques nous masquent. L'artiste ne porte pas d'importance aux apparences de la nature mais "il scrute d'un regard pénétrant les choses quela nature lui a mises toutes formées sous les yeux." L'artiste doit donc essayer de retrouver l'essence des choses etde les rendre sensible sans la trahir, il lui faut remonter "du modèle à la matrice"( Théorie de l'art moderne).

Ilsemblerait donc que le regard de l'artiste puisse pénétrer plus profondément dans la nature, justement parce qu'ilprend le temps de véritablement l'observer.

Hegel va plus loin en affirmant que c'est la réalité qui est l'illusion et l'artla manifestation de la vérité.

: "nous appelons réalité [...] l'ensemble des objets extérieurs et les sensations qu'ilsnous procurent" mais cet ensemble "n'est pas un monde de vérité, mais un monde de mensonge." L'artiste nous apprend à voir différemment - Si l'artiste doit apprendre à véritablement regarder la nature, le but de son œuvre est aussi de donner à voirautrement le monde au spectateur.

L'œuvre d'art de l'artiste doit par suite nous apprendre à notre tour à voir leschoses que d'habitude nous ne voyons pas.

Quand nous allons dans un musée, nous n'avons plus affaire au mondetel que nous le connaissons.

Nous entrons pour regarder.

Il faut en effet réaffirmer que l'art n'a aucune utilité,contrairement aux autres choses de notre vie.

En fait, Kant définit la production artistique comme une finalité sansfin, c'est-à-dire que l'œuvre d'art n'a pas d'autre but que elle-même.

De même, le philosophe allemand caractérise laréception de l'art comme désintéressée, comme pure contemplation esthétique qui ne vise aucune satisfaction d'undésir, ou d'un bien moral.- Schopenhauer voit dans le tableau, une scène certes quotidienne mais extraite de son contexte habituel.

Leschoses représentées ne sont plus en relation avec d'autres choses, elles ne peuvent nous servir et n'excitent pasnotre volonté.

Dès lors, nous ne voyons plus les objets tels que nous les voyons tous les jours.

Nous pouvons enfinvoir ce qu'ils sont réellement, pour eux-mêmes, dans leur essence et non plus dans leur relation avec notre intérêt.La représentation coupe l'objet de son milieu habituel et nous le met à distance.

Ainsi, si la vision que nous proposel'artiste nous surprend, ce n'est pas forcément par l'originalité mais en raison de la banalité de notre regard,encrassé par les conventions communes, que Nietzsche appellent durement « vulgaires ».Le monde que nous voyons dans la représentation est un monde soustrait à la logique utilitaire.

En effet, dans lessociétés dites marchandes, l'utilité et l'efficacité tendent à devenir les valeurs principales, où les loisirs sont investisde la même valeur marchande que le travail comme l'affirme Baudrillard, alors le seul fait que des activités puissentêtre inutiles permet de remettre en question le fonctionnement des sociétés "capitalistes".- Enfin, l'artiste ne respecte pas les conventions nécessaires dans la vie quotidienne.

Une chaise sert à s'asseoir,pourtant dans l'art, elle peut avoir une autre fonction.

Les surréalistes par exemple, nous exhortaient à détruire lesconventions et la logique pour atteindre une réalité supérieure en alliant le rêve et la veille.

Ainsi Magritte parexemple dans ces tableaux peignaient des objets que nous ne voyions jamais ensemble dans la réalité.L'artiste en essayant de faire éclater le monde des conventions de perception, nous amène à nous interroger sur lespropres possibilités de notre perception et donc de l'expérience artistique, mais aussi de notre relation au monde.. »

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