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L'athéisme est-il une religion ?

Publié le 27/02/2008

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Pour autant ne pourrait-on envisager une véritable pensée « a-thée », sans dieu, qui s'inscrirait donc soit dans la visée irréligieuse, soit dans la visée 'agnostique ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.  Proposition de Plan : 1) L'athéisme semble ne pas pouvoir matériellement être considéré comme une religion dans la mesure où il est la négation de l'existence de Dieu. "La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas." (Stendhal, cité par Nietzsche dans "Ecce homo") a) Pour l'athéisme Dieu n'existe pas, il est un rêve éveillé, une croyance absurde, une projection en imagination d'un homme infini : il est un fait purement humain. b) Il est une illusion qui empêche les hommes de penser, d'exercer leur raison, il est une contrainte pour la progression de la raison : une folie. c) L'athéisme est donc une pensée rationaliste qui prétend, en niant l'existence de Dieu, libérer la raison. Problème : La croyance en l'existence de Dieu assure la société du respect majoritaire de la morale religieuse. La religion a une fonction politique qui d'une part fait expérimenter (dans des rites communs, des fêtes communes) la communauté entre les croyants, d'autre part garantie la moralité même de ceux qui ne sont pas en état d'en comprendre la nécessité. Elle offre la perspective d'un « arrière monde » qui menace des pires supplices ceux qui ne rempliront pas les critères moraux au jour du jugement dernier.




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« 2) L'athéisme est parfois la négation nominale de Dieu et son remplacement par une autre formed'être suprême. « Nos athées sont des gens pieux.

» (Max Stirner, L'Unique et Sa Propriété ) a) Rousseau, par exemple, et à sa suite Robespierre pendant la révolution française, ont intronisé un athéismefondée sur le culte civile rendu à l'être suprême et transcendant qu'est pour eux, la Nature.

C'est le déisme.Cette attitude qui a pour but explicite de permettre à une société d'athées de fonctionner on la retrouveégalement dans les appels fréquents des anarchistes malgré leur « ni dieu, ni maître » à la morale publique(Proudhon y sacrifie mais également Bakounine avec son catéchisme du révolutionnaire .) b) Cette visée intronise une forme de religion civile dont le but principal est de conserver la paix civile enréintroduisant la morale dans la cité, sans pour autant réintroduire Dieu et son représentant terrestre : le Roi,le maître. Problème : Cette religion civile, à laquelle Robespierre croyait de tout son coeur, lui a fournit la justificationnécessaire pour déclencher ce que l'histoire a appelé la Terreur.

Avec son idéalisme récurent, Robespierre a cruque la religion civile devait elle aussi détenir un juge pour renforcer sa crédibilité.

La chasse fut donc ouverteaux mauvais citoyens, aux citoyens qui péchaient contre la République naturelle et qui furent pour beaucoupdécapités « sans raison », au nom d'une croyance.

Dans les sociétés marxistes du 19ème siècle, c'est le cultede la personnalité qui joue ce rôle pacificateur.

L'athéisme dans la réalité des faits se trouve contraint deretrouver le chemin d'un culte de l'Homme et des Hommes, qui en fait des juges de moralité et aboutit à uneviolence sans borne dans la réalité. Transition : Ne faudrait-il alors envisager de chercher une forme de pensée athée qui ne soit pasdéiste et idéaliste ? 3) L'athéisme n'est pas une religion quand il se tient entre agnosticisme et attitude irréligieuse. a) L'athéisme ne peut s'imposer comme religion civile, sans se dégrader dans la violence matérielle.

La solutionmoderne c'est la laïcité, c'est-à-dire la liberté de culte ou de non culte, la neutralité de la raison politique surla question religieuse. b) L'athéisme (ici compris étymologiquement comme pensée sans Dieu) pour rester rationnel ne peut êtrequ'une façon individuelle de considérer Dieu, en aucun cas une profession de foi politique, une religion. c) Deux grands courants de pensées modernes peuvent se réclamer de l'athéisme ainsi compris: l'agnosticismereligieux qui, prenant en compte la neutralité de la raison sur cette question établie par Kant (dans L a Critique de la Raison Pure ) affirme ne pouvoir décider honnêtement cette question de leur point de vue rationnel ; Les irréligieux, d'autre part, affirment ne pas être concernés par la question religieuse, ne pas en voir le problème,y voir un faux problème, tant ils sont exempt de toute idée de Dieu ou de tout sentiment religieux.. »

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