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L'avenir doit-il être objet de crainte ?

Publié le 17/01/2022

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POUR DÉMARRER
 
 
La dimension future du temps, la suite des événements qui ne se sont pas encore produits, mais doivent advenir, sont-ils nécessairement et obligatoirement pensés comme source d'une appréhension, d'un sentiment par lequel nous les considérons comme dangereux, nuisibles, etc ? C'est en réalité sur notre attitude vis-à-vis de l'existence que ce sujet nous interroge en profondeur. Plus que la crainte, l'avenir doit susciter en nous l'angoisse.
 
 CONSEILS PRATIQUES
 

 Définissez avec précision tous les termes. N'oubliez pas que la crainte porte sur un sujet précis, comme la mort par exemple, alors que l'avenir (qui contient cette mort) est cependant, par principe, le champ des incertitudes, dans lequel peuvent s'exercer ma liberté et s'inscrire mes projets. L'avenir ne doit pas être objet de crainte, mais d'angoisse liée aux possibles et aux projets.

  • A. L'avenir doit nécessairement être objet de crainte.
- L'avenir comme privation d'être.
- La seule certitude de la mort.
  • B. En étant lié aux projets et aux possibles, l'avenir ne doit pas être
objet de crainte.
- Le dynamisme de la vie.
- L'expérience de la liberté dans le projet.
  • C. Angoisse et liberté étant inséparables, l'avenir est davantage objet
d'angoisse que de crainte.
- L'angoisse comme expérience de la liberté.
- La responsabilité.

« PLAN A.

L'avenir doit nécessairement être objet de crainte.- L'avenir comme privation d'être.- La seule certitude de la mort.B.

En étant lié aux projets et aux possibles, l'avenir ne doit pas êtreobjet de crainte.- Le dynamisme de la vie.- L'expérience de la liberté dans le projet.C.

Angoisse et liberté étant inséparables, l'avenir est davantage objetd'angoisse que de crainte.- L'angoisse comme expérience de la liberté.- La responsabilité. Problématique : L'avenir n'étant pas donné, il est difficile d'en faire un objet réel ; or c'est justement parce qu'il ne renvoie pas à de la réalité qu'il peut susciter la crainte.

L'avenir se définit comme la dimension future du temps,privée d'existence.

Il met enjeu un principe de dégradation et de mort inquiétant.

Mais n'est-il pas aussi un aspectde la liberté et du pouvoir que l'homme peut avoir sur sa propre existence ? PISTES POUR LA DISSERTATION • L'avenir doit, nécessairement et obligatoirement, être objet de crainte : L'homme se projette vers l'avenir, objetnécessairement d'une appréhension.

L'attitude de notre conscience vis-à-vis de l'avenir est celle de l'attente,marquée par l'instabilité et les incertitudes inquiétantes.

Nous voyons se succéder les images les plus diverses.

Orces images ne correspondent à rien de donné.

Le mouvement de pensée vers l'avenir ne correspond pas à un objetau sens strict du terme.

C'est un fait que notre avenir, loin d'être donné, est incertain et ne forme pas un objet entant que tel.

Nous nous projetons vers une absence, nous tendons nécessairement notre esprit vers les dangerspossibles liés aux incertitudes et à la temporalité.

Aussi devons-nous nécessairement, dans cette optique, saisirl'avenir comme objet de crainte et d'appréhension.

Car l'avenir est privation d'être : il se présente à moi non pointcomme une plénitude, mais comme un non-être dangereux, ayant une existence imparfaite ou obscure.

Je doiscraindre le temps comme avenir car il me révèle mes impuissances et mes limites : je bute contre un obstacleétrange, insaisissable, un vide fait, pétri, d'impuissance et d'étrangeté.

L'avenir ne me signale-t-il pas monimpuissance ? Tout en lui est déséquilibre, attente vide, effort arc-bouté dans la vacuité.

Je dois nécessairementcraindre cet avenir marqué par le non-être.

C'est ce que note justement Ferdinand Alquié : « Le corps ne se tendalors que vers l'absence, l'esprit doit se nourrir d'images imprécises, et non de souvenirs ou de sensations [...] Sanscesse freinée et mise en réserve, notre énergie frémit et s'impatiente, esquisse des mouvements et, par là, nousdéséquilibre.

» (F.

Alquié, Le Désir d'éternité, PUF, p.

36).Une autre raison fait que le temps doit être nécessairement objet de crainte et d'appréhension.

En effet, le tempsse manifeste à moi dans l'irréversibilité des changements.

Il est le caractère qu'ont les changements d'êtreirréversibles.

Dès lors, que représente l'avenir et pourquoi doit-il être nécessairement objet de crainte ? L'avenir medévoile ma mort, en lui inscrite.

La corruption temporelle pénètre mon avenir.

La mort est par l'avenir au centre dema vie et je dois nécessairement (par l'effet même de la nature des choses) la saisir comme objet de crainte.Ainsi l'avenir suscite la crainte car il peut contenir l'incertitude et le danger, mais aussi parce qu'il est lié à la seulecertitude que je possède : la certitude du néant, la certitude de la mort.

Ce que promet, à coup sûr, l'avenir, c'estla mort car l'avenir contient ma fin et chaque minute du temps me conduit vers cette fin.

Comment penserais-jel'avenir sans penser à ma mort ? Toute pensée de l'avenir anticipe cette mort et se tourne vers elle.

Je suis un être-pour-la-mort et cette dernière structure mon existence.

L'avenir doit donc nécessairement être objet de crainte etd'appréhension.

Mais le terme de crainte recèle une certaine ambiguïté parce que la crainte porte sur un objetprécis.

D'autre part, l'avenir doit nécessairement, selon la série des causes, être objet d'appréhension ; mais il ne ledoit pas nécessairement, selon l'ordre de l'obligation.

Il nous faut donc passer à un autre type de thématique ettenter de comprendre l'avenir à travers une pratique libre, à travers l'expérience de la liberté dans le projet. • Le dynamisme de la vie et l'expérience de la liberté dans le projet : À la crainte paralysante, à l'appréhension quinous glace, à l'impuissance pleine de tristesse, opposons une sagesse liée à l'avenir et au dynamisme de la vie.Faut-il toujours forger des craintes, tristesses nées de l'idée de l'avenir sur lequel portent tant de doutes ?. »

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