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l'avenir doit-il etre objet de crainte ?

Publié le 25/10/2005

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Il met enjeu un principe de dégradation et de mort inquiétant. Mais n'est-il pas aussi un aspect de la liberté et du pouvoir que l'homme peut avoir sur sa propre existence ? PISTES POUR LA DISSERTATION * L'avenir doit, nécessairement et obligatoirement, être objet de crainte : L'homme se projette vers l'avenir, objet nécessairement d'une appréhension. L'attitude de notre conscience vis-à-vis de l'avenir est celle de l'attente, marquée par l'instabilité et les incertitudes inquiétantes. Nous voyons se succéder les images les plus diverses. Or ces images ne correspondent à rien de donné. Le mouvement de pensée vers l'avenir ne correspond pas à un objet au sens strict du terme. C'est un fait que notre avenir, loin d'être donné, est incertain et ne forme pas un objet en tant que tel. Nous nous projetons vers une absence, nous tendons nécessairement notre esprit vers les dangers possibles liés aux incertitudes et à la temporalité. Aussi devons-nous nécessairement, dans cette optique, saisir l'avenir comme objet de crainte et d'appréhension.

« • Le dynamisme de la vie et l'expérience de la liberté dans le projet : À la crainte paralysante, à l'appréhension quinous glace, à l'impuissance pleine de tristesse, opposons une sagesse liée à l'avenir et au dynamisme de la vie.Faut-il toujours forger des craintes, tristesses nées de l'idée de l'avenir sur lequel portent tant de doutes ?La crainte est définie par Spinoza dans la partie III de l'Éthique et nous voyons bien que l'avenir ne doit pas être objet de crainte, car nous devons aimer la vie.

Or la crainte est négative ettriste : « La crainte est une Tristesse inconstante née de l'idée d'une chosefuture ou passée de l'issue de laquelle nous doutons en quelque mesure.

»(Spinoza, Éthique, III, Garnier-Flammarion, pp.

201-202).L'avenir ne doit pas, du point de vue du choix éthique ou moral, être objet decrainte, car la crainte est une tristesse liée à mon impuissance.

Dès lors, àcette crainte sans dynamisme, sans vie et sans joie, opposons un avenir liéaux possibles, à la liberté, au projet, et non plus en connexion avec la mort.Cet avenir ne doit pas être objet d'appréhension.

Si l'avenir se trouve enliaison avec la mort, s'il se rapproche d'un principe de dégradation et dechute, il est aussi ce par quoi l'homme se réalise et se fait : l'avenir ne se lie-t-il pas au projet ? Il est l'organe de ma liberté et de ma puissance.

Mettrel'accent sur la dimension de l'avenir, c'est souligner que la consciencehumaine se donne rendez-vous vers l'avenir, qu'elle est projet et liberté.Qu'est-ce que trouver l'avenir au sein de notre conscience ? C'est dévoiler lespossibles, l'action, le faire, l'entreprise humaine active et vivante.

L'avenir,c'est ce manque à remplir par notre action, le monde de possibles quis'agitent et pullulent devant moi.

L'avenir symbolise ma liberté et je n'ai pasde raison de le craindre.

L'avenir ne doit pas être objet de crainte, maisd'espérance liée à ma négativité et à ma liberté : à ma pratique vivante. Toutefois, les possibles ne se lient pas seulement à la joie et à l'espérance.

Quelle est en somme cette liberté quis'apparente à la vision et au choix de l'avenir ? • L'angoisse liée à l'expérience de la liberté : la crainte démobilise, pétrifie, remplit de tristesse.

L'angoisse, enrevanche, mobilise vers l'action.

Si l'avenir ne doit pas être objet de crainte, il peut et doit être objet d'angoisseactive, car l'angoisse est expérience de la liberté et de la responsabilité totale, comme le montre très bien Sartre.L'homme, sans excuses, sans normes préétablies, se projette vers l'avenir et les possibles.

Nous faisons ici unedécouverte terrifiante, mais magnifique, de notre liberté.

À la différence de la crainte ou de la peur, qui ont un objetdéterminé et ne sauraient guère se lier à l'avenir, l'angoisse est indétermination : elle se trouve en connexion avecl'infini de notre propre liberté se jetant, à travers l'avenir, vers les possibles.

Il faut décider seul, dans l'angoisse, cesentiment métaphysique, qui me rappelle que je suis condamné à la liberté.

La crainte consiste à redouter tel ou telobjet du monde, alors que l'angoisse est fascinée par les vertiges de l'avenir et par les possibles infinis.L'avenir peut et doit donc être objet d'angoisse puisque l'angoisse se lie à la liberté et qu'elle est l'épreuve propre àla réalité humaine.

L'angoisse dépasse la crainte, qu'elle contient et transcende.

Elle est la synthèse supérieure decette crainte et des possibles.

Par elle, je me découvre législateur et responsable à toute minute.

Par l'angoisse,j'accède à la contingence et aux possibles et je sais que je suis responsable de tout.

L'avenir se possibilise sanscesse.

Il est le jaillissement des possibles.L'angoisse, sentiment ontologique, me révèle ma liberté, et c'est la raison pour laquelle nous pouvons la réintégrerau sein d'une morale, et non pas, comme le voudrait une psychanalyse simpliste, dans le registre de lapsychopathologie.

L'angoisse ou la révélation des possibles. • Conclusion : l'avenir est donc l'autre face de ma liberté, et de mon pouvoir.

Il ne fait qu'un avec le projet par lequel je me transcende vers l'avenir, avec cette liberté qui découvre que rien ne l'arrête, même la mort, si bête etsi vaine, si parfaitement stupide.

L'avenir se donne à une morale de la création.

Je puis et dois m'en angoisser, maisnon pas le redouter.

Réagir • Éviter les considérations convenues sur la pollution de la planète.• Qu'est-ce qui, dans l'avenir, pourrait justifier la crainte ?• L'avenir est-il (relativement au moins) préparable ? CORRIGÉ. »

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