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L'avenir doit-il être objet de crainte ?

Publié le 15/06/2014

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L'avenir doit-il être objet de crainte ?

Plan

Introduction

I - La mort différée

II - Suspendre la crainte à propos de l'avenir individuel

III - L'avenir collectif

Conclusion

Introduction

Il faut jouir du moment présent : lorsqu'on répète l'expression à la façon d'un dicton, on oublie le sens qu'elle avait chez les épicuriens, et l'on préfère la compléter d'un « car on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve «... Ce à quoi il est toujours possible de répliquer qu'au contraire, chacun peut deviner son avenir : ce sera, à plus ou moins long terme, sa propre mort. Serait-ce alors le caractère inéluctable de celle-ci qui donne à l'avenir un caractère peu engageant ? Ou est-ce ce qui risque de la précéder : ce laps de temps indéfini entre le présent et la fin de tout avenir, dont on peut ignorer de quoi il sera fait. Mais y a-t-il dans cette ignorance une raison suffisante pour que l'avenir soit objet de crainte ?

« Dans de telles conditions on constate l'élaboration de « solutions » destinées à faire de l'avenir individuel antérieur à la mort une existence sans crainte.

C'est par exemple la sagesse stoïcienne, recommandant l'indifférence à l'égard de tout ce qui n'appartient pas à ma volonté, en même temps qu'elle affirme une organisation de l'ensemble des événements par un logos cosmique : dès lors que tout est bien, auc un mal réel ne peut me concerner, à la seule condition que je sache distinguer ce qui relève de mon intimité propre et ce qui lui demeure extérieur.

Plus radicalement encore, l'épicurisme montre, en se fondant sur son matérialisme intégral, que rien ne su rvit à la mort physique ; du même coup, tout objet de crainte concernant l'avenir disparaît, puisque ma situation se ramène à une tautologie : tant que je vis, je ne suis pas mort - et il ne reste qu'à savourer au présent les plaisirs modérés que demande l a nature.

À l'inverse, la plupart des systèmes religieux recommandent au croyant de se préparer à la mort, mais c'est pour que la vie posthume de l'âme puisse être envisagée comme une durée heureuse : s'abstenir du péché, être charitable, se consacrer à d es exercices de méditation spirituelle, négliger le corps lui -même ont, selon les croyances, un objectif constant, qui consiste à assurer un passage bénéfique dans l'au -delà.

Dans ce dernier, le dogme chrétien d'un jugement dernier et d'un pardon final des péchés par Dieu ne fait que confirmer le caractère globalement positif de l'avenir le plus lointain.

III - L'avenir collectif Toutefois, si l'individu parvient ainsi à se rassurer pour ce qui le concerne et pour ce qui dé pend de lui, reste la question des actions que peuvent accomplir les autres - l'ensemble de la société.

C'est dans ce domaine que l'incertitude fait retour : le mal peut aussi se manifester indépendamment de mon vouloir, dans des décisions ou des comporte ments collectifs dont je serais la victime parmi d'autres (guerre, bouleversement politique ou social).

De ce point de vue, la stabilité apparente d'une situation présente ne garantit pas son prolongement : la dimension historique n'est ni répétition ni st agnation, et les changements qu'elle implique peuvent être mal orientés.

Alors, l'avenir peut être craint, échappant à ma volonté ou à mes possibilités de le modeler. Aussi des philosophies de l'histoire ont -elles entrepris d'affirmer l'orientation général e de l'histoire vers le bien final.

Dans une version directement chrétienne (Bossuet) ou plus philosophique (Hegel), il s'agit d'admettre qu'il n'y a de mal qu'apparent, et que, par -delà cette apparence, les événements convergent en fait, soit vers la réal isation des décrets de la Providence bénéfique, soit vers une rationalisation synonyme de Bien.. »

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