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Le beau donne t-il à penser?

Publié le 22/03/2005

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On sépare généralement le domaine du beau, de la sensibilité de celui de l’entendement, et de la connaissance. Kant depuis la Critique de la faculté de juger définit le beau comme une finalité sans concept, un libre jeu des facultés. Le beau apparaît donc comme un pur sentiment issu de la contemplation d’un objet et ne pas engendrer de connaissance ou de discours. Aussi ne faut-il pas confondre le beau et l’art, il ne s’agit pas de savoir si l’art donne à penser, mais de savoir si la perception par un sujet du beau peut amener l’individu à penser. On doit comprendre le beau à la fois comme quelque chose pouvant être le fait de la nature ou de l’homme. On se place avec ce problème dans une vision subjective et intellectualiste de l’art. Il faudra ainsi se demander si la contemplation du beau peut-elle dépasser la sphère de la pure sensibilité pour nous donner à penser ?

 

 

« sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance. Il ne s'agit pas d'une connaissance au sens habituelle du terme, comme on retirerait une connaissance d'une lecturede traité de logique, mais l'art reste du domaine de la culture, et il donne accès à une certaine spiritualité.

2) Le beau comme accès à la pensée.

On reproche souvent à l'art qu'il est illusion.

Au contraire, Hegel dira sonEsthétique que l'apparence est essentielle à l'essence.

Il n'y aurait pas de vérité s'il n'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui.

On a tendance aopposer le Monde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur etsensible de l'art d'illusoire.

Justement, il faut voir au-delà de la réalité pourtrouver la vérité.

Ce qui est réel est pour soi et en soi.

C'est la substance dela Nature et de l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister ensoi et pour soi.

Le monde est imparfait, chaotique.

L'art dégage la vérité desapparences et la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.Aussi notre relation habituelle aux choses est de l'ordre du désir.

Quand ondésire une chose, on ne laisse pas l'objet dans sa liberté.

Désirer une chose,c'est supprimer son indépendance, en faire usage et donc la détruire.

Maisl'art n'est pas de l'ordre du désir.

L'objet existe pour lui-même.

Lacontemplation esthétique ne satisfait que des intérêts spirituels.

Pour Hegel,le véritable donne à penser puisqu'il ouvre le domaine de la spiritualité.

Il n'estpas à confondre avec le simple plaisir des sens qui ne vise qu'à la satisfactiondu désir.

L'art, milieu entre sensible et intelligible, aura ne peut satisfaireentièrement l'esprit, la présentation de l'intelligible y sera toujoursdéfectueuse, et l'esprit ne sera pleinement satisfait que dans la religion carl'absolu ne pourra être présentée que dans la pensée pure. Hegel (1770-1831) a donné des leçons sur l'art à Berlin, pendant le semestre d'hiver 1820-1821, au cours des étés 1823-1826 et de l'hiver 1828-1829.

Peu de temps après sa mort, ses disciples les plus proches publient le textede ces leçons dans l'édition allemande de 1835.

Ce n'est qu'à partir de 1944 que ces leçons ont commencé à êtrepubliées en France.

La traduction la plus récente est celle de S.

Jankélévitch, sous le titre d'Esthétique (Flammarion,1979).

On peut y lire : « L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure. » Autrement dit, Hegel définit l'art comme la mise en forme sensible d'un contenu spirituel.

Toute œuvre d'art est une totalité finie conciliant l'idée oule message qui s'adresse à l'esprit avec la matière sensible qui en constitue l'expression nécessaire et qui s'adresseextérieurement à la vue ou à l'êtiie :« Elle (l'oeuvre d'art) doit être activité spirituelle, mais comporter en même temps un côté sensible et direct..

La productivité artistique exige l'indivision du spirituel et du sensible.

Nous disons des produits de cette activité qu'ilssont des créations de la fantaisie.

En eux s'expriment l'esprit, le rationnel, la spiritualité qui rend son contenuconscient à l'aide d'éléments sensibles. » Hegel s'oppose ainsi à l'art purement visuel évoqué par Lessing .

En le rapportant à des périodes de l'histoire spirituelle de l'humanité, il est amené à considérer que l'art, comme réalisationde l'absolu, est dépassé par la religion et la philosophie : « L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé. » L'art n'adoucit-il pas notre vie ? Ne charme-t-il pas agréablement nos loisirs ? En tant que création sans cesserenouvelée de l'imagination, l'art ne défie-t-il pas toute définition et tout traitement philosophique ou scientifique ? Hegel réfute ces objections.

L'art ne se réduit pas à un simple jeu fugitif, au service de nos plaisirs et distractions. Il ne se réduit pas à l'exaltation du sentiment, ni même à l'expression personnelle.

S'il est vrai que l'art agit sur notresensibilité, il n'en a pas moins une valeur intellectuelle.

Il nous fait pénétrer dans le domaine spirituel ; il révèle,sous forme sensible, l'absolu, et touche ainsi, comme la philosophie et la religion, aux plus hauts intérêts del'humanité :« La plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie.

Comme celles-ci,il est un mode d'expression du divin, des besoins et des exigences les plus élevés de l'esprit. » Cependant l'art « diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu'il possède le pouvoir de donner de ces idées élevées une représentation sensible qui nous les rend accessibles ». Si, dans toute œuvre d'art, l'esprit se matérialise et la matière se spiritualise, alors le but de l'art n'est pas d'imiter lanature.

Hegel s'oppose à ceux qui prétendent que, la beauté naturelle étant supérieure à la beauté artistique, l'artiste doit reproduire ce qu'il y a de beau dans la nature.

A quoi bon refaire une seconde fois ce qui existe dans lemonde extérieur? Une telle répétition est superflue.

De plus, l'art ainsi conçu restera toujours inférieur à la nature,car« Limité dans ses moyens d'expression, il ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l'apparence de la. »

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