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Le bonheur peut-il être du ressort de l'Etat ?

Publié le 27/02/2008

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Le bonheur est une recherche individuelle de quiétude, de satisfaction durable. Son contenu varie selon les individus, ainsi qu'au sein même de chaque individu. La politique est l'action de gouverner un Etat. Elle repose sur des principes valables pour tous, elle est recherche du bien général. Dès lors comment rendre compatible le privé et le public, l'individuel et le collectif ? La nature du bonheur autorise-t-elle de penser ce bonheur come fin de l'Etat ?  Le bonheur semble s'opposer a toute fin universelle, mais en même temps comment vivre ensemble en renonçant au bonheur?

« permettant a chacun de rechercher le bonheur, une question se pose : comment respecter la liberté d'autrui ?comment avoir le souci du bien commun et, en même temps, vivre en cherchant a satisfaire un désir particulier ?Est-ce compatible ? Transition : Politique et bonheur doivent rester dans leurs sphères respectives.

L'homme est libre de rechercher son bonheur mais avec la restriction du respect de la liberté d'autrui.

Est-ce possible ? Le bonheur n'est ni la fin du politique, ni la fin de la morale L'Etat commande à l'homme de "ne pas porter atteinte à la liberté générale et a la liberté d'autrui", donc d'œuvrerpour l'intérêt général.

Or la recherche du bonheur concerne les intérêts subjectifs.

Ainsi, est-ce véritablement lesens que doit prendre l'action de l'homme ? N'est-ce pas une finalité de l'existence contradictoire avec celle qui sepropose le respect de la liberté d'autrui ?Deux principes peuvent me déterminer a agir.

Soit j'agis par intérêt personnel, principe d'amour de soi, et je satisfaitmes désirs, mes penchants.

Cherchant ainsi le bonheur, je peux le trouver, mais son action est dirigée par un intérêtégoïste dont on voit mal la compatibilité avec le respect d'autrui.

L'homme peut sans le vouloir ne pas respecterautrui, simplement parce que dans sa course au bonheur, seul son intérêt a du sens.

Mais si j'agis en tant qu'êtreraisonnable, alors mes actions guidées par l'autonomie de ma volonté, c'est a dire que j'agis librement selon les loisde la raison.

Ainsi mon action est morale, le respect d'autrui, de ses droits et de sa liberté est garantie, mais qu'enest-il du bonheur ? Si l'homme doit soumettre ses penchants a sa raison et si le bonheur est l'expression de cespenchants, il y a une contradiction manifeste.

Ce qui a valeur pour tout n'est pas obligatoirement ce qui a valeurpour un seul.

Le respect d'autrui implique que je le considère comme une personne, un "être raisonnable", que jereconnaisse l'humanité en chaque homme.

Or la morale qui s'attache au bonheur est une morale de l'intérêt.

Eneffet, respecter autrui ce n'est pas ne pas lui faire ce que l'on ne voudrait pas qu'il nous fasse, car dans cetteperspective, l'homme devient un calculateur dosant son respect a l'aune de ce qu'il supporte.

La morale du bonheurest une expression de l'asservissement de la raison à l'intérêt.

Si mon bonheur prend la figure de la réussiteprofessionnelle par exemple, je ferais tout pour y parvenir, voire a n'importe quel prix, puisque mon bonheur endépend.

La liberté et les droits d'autrui sont bafoués.

Si je prend en compte les droits d'autrui, ma recherche debonheur est entravée.Ainsi, non seulement la finalité de l'Etat n'est pas la bonheur, mais si l'homme se donne comme finalité le bonheur,cette finalité entre en contradiction avec le devoir de respect de la liberté et des droits d'autrui.

Si politique etbonheur sont incompatibles, morale et bonheur le sont également. Conclusion La finalité de l'Etat ne doit pas être le bonheur, mais les conditions du bonheur.

Ce qui présuppose que l'Etatgarantisse la liberté politique.

La liberté de l'homme est a ce prix.

Mais le prix de la liberté de l'homme semble encoreplus élevé, car la liberté nous détourne du bonheur.

Le bonheur n'est ni la finalité de l'Etat, ni celle de l'homme.. »

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