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Le choix est-il nécessairement synonyme de liberté ?

Publié le 29/01/2004

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La liberté est-elle toujours la conséquence du choix ? Les passions ne constituent-elles pas des mauvais choix ? Nous libèrent-elles ? Y a-t-il un choix quand on a deux alternatives, ou deux alternatives doivent-elles remplir certaines conditions pour qu'on soit en présence d'un vrai choix ? Les hommes n'ont-ils pas souvent l'illusion de faire des choix, alors qu'ils ne sont pas libres, ou en tous cas qu'ils sont fortement déterminés par leur culture, leur éducation, etc. ? Référence utile : Sartre, L'existentialisme est un humanisme. Si notre culture et notre éducation nous conditionnent et restreignent notre liberté, en même temps elles nous forment l'esprit en nous dispensant la connaissance et l'apprentissage de la rationalité. Elles apparaissent donc à la fois comme un obstacle et une condition de la liberté, ce qui constitue une problématique. La logique à l'oeuvre dans les événements nous échappe, car ils proviennent de données initiales qui nous demeurent inaccessibles et dont les conséquences ne nous plaisent pas toujours.

« -Descartes développe également une théorie de la décision, dans lesMéditations métaphysiques , selon laquelle l'homme, contrairement à l'âne de Buridan, peut choisir entre deux options également possibles, même si aucuneraison ne pousse à choisir l'une plutôt que l'autre.

Cette "libertéd'indifférence" permet à l'homme d'éprouver positivement en lui sa liberté dechoix. « [...] L'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequel setrouve la volonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autrepar la perception du vrai ou du bien ; et c'est en ce sens que je l'ai priselorsque j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté est celui où nous nousdéterminons aux choses pour lesquelles nous sommes indifférents.

Mais peut-être d'autres entendent-ils par indifférence la faculté positive de sedéterminer pour l'un ou l'autre de deux contraires, c'est-à-dire de poursuivreou de fuir, d'affirmer ou de nier.

Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'ellefût dans la volonté.

Bien plus, j'estime qu'elle s'y trouve, non seulement dansces actes où elle n'est poussée par aucune raison évidente d'un côté plutôtque de l'autre, mais aussi dans tous les autres ; à tel point que, lorsqu'uneraison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralement parlant, nousne puissions guère choisir le parti contraire, absolument parlant, néanmoins,nous le pouvons.

Car il nous est toujours possible de nous retenir depoursuivre un bien clairement connu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est bien d'affirmer par là notre libre arbitre.

» DESCARTES L'homme est infiniment libre et il peut à chaque instant faire l'expérience de cette liberté qui est l'image de Dieu ennous.

La liberté se vit, s'éprouve, mais ne se prouve pas.

Elle est si grande que chacun peut décider de ne paschoisir :Descartes appelle cela la liberté d'indifférence.

Et nous pouvons l'entendre en deux sens :1.

Je suis indifférent parce que je ne penche pas plus d'un côté que de l'autre (ex.

de l'âne de Buridan).

C'est unedéfinition négative de l'indifférence : « je ne sais pas ».

C'est-à-dire je n'ai pas de raison de choisir l'un plutôt quel'autre.

Je ne peux pas justifier mon choix.2.

Je suis indifférent au début, c'est-à-dire j'ai « la faculté de poursuivre ou de fuir, d'affirmer ou de nier ».

Cettedéfinition est positive.

J'affirme l'infini de cette liberté en me libérant de mon ignorance.

Plus je connais, plus jechoisis, plus je suis libre.

Montaigne disait : « La vraie liberté, c'est pouvoir toute chose sur soi.Résumons-nous : être indifférent c'est ne pas avoir de préférence, d'intérêt.

C'est un état de neutralité.

Cet étatpeut être synonyme de liberté.

Descartes distingue deux sortes d'indifférence et de ce fait deux sortes de liberté :1.

Je suis indifférent : je suis indéterminé, tel l'âne de Buridan qui ne sait choisir entre son avoine et son eau et quimourra de faim et de soif.

Ma liberté est ici synonyme d'impuissance.2.

Je suis indifférent : je suis tout-puissant.

Ma volonté peut se déterminer indépendamment des mobiles.

Ma libertéest ici synonyme de pouvoir de se déterminer sans autre raison que le vouloir lui-même. II.

La liberté de mes choix est une fiction, dès lors que l'on admet que le sujet de la volonté n'est pastransparent à lui-même. - Critique leibnizienne de la liberté d'indifférence cartésienne : la situation décrite par Descartes est tout simplementimpossible, car il y aura toujours des raisons qui nous pousseront à choisir l'une des deux options plutôt que l'autre,même si ces raisons sont imperceptibles à la conscience.

Nous sommes donc déterminés dans notre choix par desraisons imperceptibles à la conscience. - Nietzsche : la liberté est une fiction forgée par la Volonté de puissance présente dans la nature pour tromper leMoi.

Nos choix sont intégralement déterminés par les forces obscures du Soi, qui contiennent les raisons cachées denos choix.

Ainsi, la volonté apparemment libre de rechercher la vérité, chez le philosophe, constitue selon Nietzscheune illusion forgée par la Volonté de puissance pour se retourner contre elle-même.

Tout choix est déterminé pardes forces qui dépassent autant qu'elles fondent la conscience que le Moi peut avoir de lui-même et de sa proprecertitude. III.

La liberté est cela même qui ne peut être prouvée, puisque la démonstration ne s'applique qu'aumonde des phénomènes, par essence opposé à celui de la liberté. - Kant : avoir une certitude, c'est avoir une connaissance assurée ; or, la connaissance est essentiellementproduite par l'entendement, qui produit des concepts a priori , universels et nécessaires, à travers seulement peuvent être appréhendés les phénomènes de la nature.

Nous n'avons de connaissance, donc de certitude, que dece qui est nécessaire et déterminé : la liberté ne saurait être certaine.. »

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