Devoir de Philosophie

Le design: Une chose peut-elle être, à la fois, utile et belle ?

Publié le 02/10/2018

Extrait du document

d) Le beau n'est pas le bon • Si l'agréable est ce qui plaît dans la sensation. le bon est, selon Kant, «Ce qui, au moyen de la raison, plaît par simple concept\". Dans le bon il y a toujours le concept d'un but, le rapport de la raison à un vouloir (tout au moins possible) ; par suite une satisfaction causée par l'existence d'un objet ou d'une action, c'est-à-dire quelque intérêt\" (id., § 4). • En résumé «On nomme agréable ce qui donne du plaisir ; beau ce qui plaît simplement; bon ce qui est estimé (approuvé), c'est-à-dire ce à quoi l'on attribue une valeur objective\" (id., § 5). Mais seule la satisfaction procurée par le beau est désintéressée et libre, car ici aucun intérêt ni des sens, ni de la raison ne nous oblige à donner notre assentiment\" (id.). Ainsi donc, tandis que l'agréable et le bon ont un certain caractère d'utilité dans la mesure où ils sont liés à la faculté de désirer et ont donc l'utilité de satisfaire le désir, le beau, lui, n'a strictement aucun caractère d'utilité, puisqu'il ne répond à aucun désir ni aucune nécessité. 

« SUJETS 1.

Un objet serait-il beau parce qu'utile ? • L'idée qu'un objet puisse être dit beau parce qu'il est utile nous paraît aujourd'hui assez étrange.

L'appréhension moderne de la beauté et de l'art dissocie en effet nettement la beauté de l'utilité.

Mais une telle conception n'est pas universelle et n'a pas toujours prévalu.

Dans !'Antiquité grecque, par exemple, la beauté d'un objet était souvent associée à son utilité, le beau étant saisi comme «convenable", comme «correspondant à sa destination)>, et donc comme «Utile».

C'est une telle vue que l'on retrouve dans des ouvrages de Platon, tels que !'Hippias et le Gorgias, où Socrate explique que les belles choses sont dites belles en raison soit de leur utilité, soit du plaisir qu'elles procurent, soit des deux à la fois.

Écoutons Socrate : •«SOCRATE -Autre question: les choses qui sont befles, qu'il s'agisse de corps, de couleurs, de figures, de sons ou de manières de vivre, est-ce sans motif que tu les appef/es bef/es ? Par exemple, pour commencer par les corps, ceux que tu appefles beaux, ne les désignes-tu pas en considération de leur utilité selon ce qui est propre à chacun, ou bien par rapport au plaisir, si leur vue peut réjouir les regards ? Hors de cela, peux­ tu indiquer quelque autre motif qui te fasse dire qu'un corps est beau ? POLOS.

- Aucun.

SOCRATE.

- Et de même les autres choses, les figures et les couleurs, n'est-ce pas pour un certain plaisir, ou pour une utilité, ou pour ces deux motifs à fa fois, que tu les qualifies de befles ? POLOS.

- Oui.

SOCRATE.

- De même encore pour les sons et tout ce qui concerne fa musique? POLOS.

- Oui{.

..

] Voici enfin, Socrate, une bonne définition du beau, maintenant que tu le définis par le plaisir et f'utifité.»(Gorgias, 474 d -475 a-trad.

A.

Croiset.) 2.

La beauté est en réalité inutile a) Émanciper la beauté de l'utilité • Quand Polos dit que le beau se définit par «le plaisir et l'utilité" il emploie pour désigner cette seconde caractéristique le mot grec agathon, qui signifie au sens large bon et bien.

Chez les Grecs de !'Antiquité, en effet, le «beau" (ka/os) est fréquemment identifié avec le bien et a souvent un sens purement éthique (le bien et le beau seront même complètement identifiés par les Stoïciens).

Il désigne alors une haute qualité morale, 49. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles