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En général quand une chose devient utile elle cesse d être belle ?

Publié le 01/03/2005

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 b.     L'inutilité est un critère définitoire de la beauté Allant plus loin, nous dirons même dans ce développement que si une chose cesse d'être belle en devenant utile, c'est parce que l'utilité est par définition l'inverse de la beauté, et que cette dernière consiste précisément dans l'inutilité. En effet, pour tout un courant de la pensée artistique, l'art est non utile, c'est-à-dire qu'il n'est jamais destiné à remplir une fonction de moyen, mais il est également inutile, au sens où il ne remplit aucune sorte de fin. Telle est la théorie de l'art pour l'art énoncée par Théophile Gautier dans la Préface de Mademoiselle de Maupin : l'homme de lettre nomme une pluralité de choses utiles (par exemple, les latrines...) pour arriver à l'idée que la beauté consiste exclusivement dans le non utile. L'utile est le laid, l'inutile est la beauté, par conséquent l'art n'a d'autre nature que l' inutilité et doit se garder d'être instrumentalisé, c'est-à-dire abaissé à des fins utiles : par exemple, l'art doit se garder de remplir des fins politiques, sociales... Par conséquent, nous dirons qu'il est parfaitement vrai qu'une chose cesse d'être belle lorsqu'elle devient utile, dans la mesure où la beauté et l'utilité sont radicalement incompatibles, au point que la beauté n'est pas autre chose que l'inutilité. II.               L'existence d'objets au croisement du beau et de l'utile a.      Le design produit des objets qui marient esthétisme et utilité Cependant, la thèse que nous venons de soutenir est menacée par des arguments tirés d'exemples nombreux. En effet, il semble que certains objets remettent en cause une distinction trop définitive entre beauté et utilité, de sorte qu'une chose pourrait fort bien ne pas cesser d'être belle en devenant utile. Pensons au design, qui produit des objets au croisement de l'esthétisme et de l'utilité : par exemple, des sièges qui se fondent harmonieusement dans un décor, en épousant le corps de l'homme, de sorte que nous n'hésitons pas à les qualifier de « beaux ».

Lorsque nous posons une question qui concerne quelque chose qui se passe « en général «, nous posons une question qui fait appel à notre expérience de cette chose, qu’elle soit directe ou médiatisée par l’expérience d’autrui. Une telle question nous invite donc à nous tourner vers une situation telle qu’elle se produit normalement, dans la plupart des cas, c'est-à-dire à réfléchir aux cas les plus fréquents beaucoup plus qu’aux cas minoritaires ou exceptionnels.
 
Une chose utile est une chose qui sert valablement de moyen à la réalisation d’une ou plusieurs fins. A l’inverse, une chose inutile est soit une chose qui ne sert pas efficacement de moyen à la fin qu’un agent veut lui voir accomplir, soit une chose qui ne sert à strictement aucune fin.

« c'est parce que l'utilité est par définition l'inverse de la beauté, et que cette dernière consiste précisément dansl'inutilité.

En effet, pour tout un courant de la pensée artistique, l'art est non utile, c'est-à-dire qu'il n'est jamaisdestiné à remplir une fonction de moyen, mais il est également inutile, au sens où il ne remplit aucune sorte de fin.Telle est la théorie de l'art pour l'art énoncée par Théophile Gautier dans la Préface de Mademoiselle de Maupin : l'homme de lettre nomme une pluralité de choses utiles (par exemple, les latrines…) pour arriver à l'idée que labeauté consiste exclusivement dans le non utile.

L'utile est le laid, l'inutile est la beauté, par conséquent l'art n'ad'autre nature que l' inutilité et doit se garder d'être instrumentalisé, c'est-à-dire abaissé à des fins utiles : parexemple, l'art doit se garder de remplir des fins politiques, sociales… Par conséquent, nous dirons qu'il estparfaitement vrai qu'une chose cesse d'être belle lorsqu'elle devient utile, dans la mesure où la beauté et l'utilitésont radicalement incompatibles, au point que la beauté n'est pas autre chose que l'inutilité.

II.

L'existence d'objets au croisement du beau et de l'utile a.

Le design produit des objets qui marient esthétisme et utilité Cependant, la thèse que nous venons de soutenir est menacée par des arguments tirés d'exemples nombreux.

Eneffet, il semble que certains objets remettent en cause une distinction trop définitive entre beauté et utilité, desorte qu'une chose pourrait fort bien ne pas cesser d'être belle en devenant utile.

Pensons au design, qui produitdes objets au croisement de l'esthétisme et de l'utilité : par exemple, des sièges qui se fondent harmonieusementdans un décor, en épousant le corps de l'homme, de sorte que nous n'hésitons pas à les qualifier de « beaux ».Cette adéquation entre le beau et l'utile a été notamment mise en évidence par Mallarmé, qui se délectait à écriredans des journaux de mode, et par Proust, qui décrivait soigneusement les robes de ses personnages dans « A la recherche du temps perdu ».

Ces deux exemples mettent en évidence que la mode, qui produit ces objets foncièrement utiles que sont les vêtements, ne laisse pas de créer également des objets qui sont à bon droitqualifiés de beaux.

b.

Le beau et l'utile ne sont pas radicalement opposés Ces différents exemples montrent qu'il existe des objets à la croisée du beau et de l'utile, qui nous forcent à penserces deux concepts non dans un rapport d'altérité radicale, mais au contraire de possible adéquation.

En effet, noustiendrons en définitive qu'une chose ne cesse pas d'être belle lorsqu'elle devient utile, puisque ces deux qualitésd'un objet ne se contredisent pas.

La beauté appartient aussi bien aux objets utiles qu'aux objets qui ne prétendentnullement l'être, comme les œuvres d'art.

Mais ces dernières, en définitive, ne seraient-elles pas également utilesdans une certaine mesure ? Nous verrons ce qu'il en est dans une dernière partie, où nous montrerons qu'une chosene cesse pas d'être belle lorsqu'elle devient utile, puisqu'une chose belle est toujours utile d'une certaine manière.

III. Le beau ne se conçoit jamais sans une dimension d'utilité a.

Pour une distinction entre inutilité et non utilité Nous commencerons par une distinction dont nous avons fait l'économie jusqu'ici : celle entre le non utile et l'inutile.En effet, il y a bien lieu d'en faire une, car le non utile, c'est ce qui ne sert pas valablement de moyen à une ouplusieurs fins, tout en étant capable de servir à d'autres fins par ailleurs ; alors que l'inutile est susceptible de neremplir aucune sorte de fins, de caractériser des objets sans valeur ni destination.

De ceci il sort que le non utile estde l'inutile partiel, et l'inutile de l'inutile absolu.

a.

Une chose belle répond toujours à une finalité. »

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