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Le désir chez Platon

Publié le 20/08/2011

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platon
 Platon (422–347 av. J.-C.) nous donne une vision dialectique(progression) du désir. Il le nomme épithymia, qui signifie appétit ou désir sensible. Cette concupiscence est considérée par le grec comme une des trois parties de l'âme (avec le nôus, la tête et le thymos, le cœur) et il l'a situe au niveau du ventre de l'homme ! Elle est définie comme essentiellement manque (cf. le Banquet). C'est un mouvement de l'âme qui a pour finalité première la satisfaction de la vie animale de l'homme : la faim, la soif et la sexualité constituent les principaux désirs sensibles.

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« avoir expliqué que les désirs illégitimes peuvent être réprimés par la raison en état de veille, il va les faire apparaîtresur la scène du rêve.

Dans le rêve, la « partie bestiale » prend les commandes de l'âme pour réaliser les désirsillégitimes « en imagination ».

Pourquoi Platon associe-t-il les désirs illégitimes au rêve? Est-ce à des fins rhétoriquesou pour marquer un trait essentiel de ces désirs? Platon distingue d'abord les désirs non nécessaires légitimes et illégitimes jusqu'à « Mais de quels désirs parles-tu ? ».

Il décrit ensuite comment les désirs illégitimes se réalisent dans le rêve. I : Les désirs illégitimes Plaisirs et désirs nécessaires et non nécessaires 1. L'expression « plaisir et désirs non nécessaires » suppose que l'on distingue ces plaisirs et désirs de plaisirs et désirsnécessaires (Platon a fait cette distinction en République 558d ).

Les plaisirs et désirs nécessaires sont ceux liés aux besoins vitaux : manger, boire, dormir...

Au contraire, les plaisirs et désirs non nécessaires sont ceux dont lasatisfaction n'est pas indispensables à la survie (comme manger des mets raffinés).

Cela n'empêche pas qu'ils soient« innés », c'est à dire naturels, forts et nombreux comme semble l'indiquer l'expression « plus forts et plusnombreux ».

Les plaisirs non nécessaires pèsent donc fortement sur l'âme. Désirs non nécessaires légitimes et illégitimes 2. Les désirs « illégitimes » sont ceux qui s'opposent à la loi.

La « loi » dont il s'agit n'est pas la loi positive (la loiécrite) mais la loi naturelle.

La loi naturelle est celle qui est prescrite par la raison, c'est pourquoi c'est « avec l'aidede la raison » que l'on peut contrôler les désirs illégitimes.

Cependant, lorsque Platon dit que les désirs illégitimespeuvent être « réprimés par les lois », les lois dont il s'agit peuvent être des lois positives à condition qu'elles soientinstituées dans un gouvernement selon la raison.

Or La République, dont est extrait ce texte est un dialogue dans lequel Platon met en scène la construction en idée d'une cité rationnelle. Les sages et les autres 3. Platon distingue deux types de personnes : ceux qui dominent leurs désirs non-nécessaires par la raison et lesautres.

Les premiers sont les sages ou les philosophes, c'est à dire ceux chez qui la raison domine le reste de l'âme.Cela est possible selon l'idée que la raison peut exercer une force capable de s'opposer aux désirs et imposer sa loi.Platon précise qu'elle est aussi aidée les « désirs meilleurs ».

L'âme apparaît donc comme le lieu d'un combat entredes forces antagonistes, le lexique de la force (« affaiblis », « forts ») décrit les mouvements des désirs.

Ce combatde l'âme est une bataille pour conquérir un territoire, pour prendre toute la place de l'âme.

C'est pourquoi c'est aussiune purgation, il s'agit d'« extirper » les désirs mauvais pour faire place aux bons, c'est à dire ceux qui sontconformes aux lois de la raison.

Les non philosophes sont ceux chez qui ce sont au contraire les désirs illégitimes quidominent.

Cette conception dynamique du désir permet à Platon de penser le désir selon une évolution possible versla sagesse ou son contraire, la tyrannie. II : Les désirs libérés par le sommeil Le sommeil de la raison et l'éveil de la partie bestiale de l'âme 1. Le sommeil permet à Platon de décrire l'empire des désirs illégitimes non seulement chez les non philosophes, maisaussi chez les philosophes eux mêmes.

L'âme est divisée en deux principes antagonistes : la raison et la « partie bestiale » .

La raison est « faite pour commander l'autre » , cette expression signifie qu'elle a une fonction, c'est à dire qu'elle est joue un rôle précis, et ce rôle est défini comme celui de dirigeant.

La partie bestiale n'a quant à elleaucune fonction, elle est décrite comme un animal sauvage : « la partie bestiale et sauvage (...) part en quête de satisfactions à donner à ses appétits ». Le fait qu'elle soit « gorgée de nourriture et de vin » marque aussi qu'elle est l'effet d'une ivresse non nécessaire, d'une débauche qui n'a rien d'animal mais amplifie l'aspect bestial de cetteâme qui court après son appétit.

Cette absence de fonction et cette soumission aux pulsions expriment l'idée qu'àl'inverse de la raison, la partie bestiale est sans lois. Le rêve 2. Platon décrit le rêve comme l'éveil de la partie bestiale de l'âme qui « secoue » le sommeil ( « après avoir secoué le sommeil » ).

L'état de sommeil délivre la partie bestiale du contrôle de la raison et des contraintes de la réalité.

C'est pourquoi elle est « délivrée et affranchie de toute honte et de toute prudence » .

La honte et la prudence sont liées à la raison : la prudence est une vertu qui consiste à agir avec raison et la honte est un sentiment lié à la pudeurqui s'installe dans l'âme avec la vie raisonnable.

La partie bestiale est aussi délivrée des contraintes de la réalité :c'est « en imagination » qu'elle réalise tous ses désirs, c'est à dire en dehors de la réalité où les contraintes sociales et légales lui empêcheraient de se défouler.

Platon marque le paradoxe de ces désirs qui « s'éveillent pendant le sommeil » , l'expression exprime à la fois leur nature paradoxale et leur aspect nocturne, dangereux.

Le fait de donner le rêve comme lieu propre des désirs illégitimes permet de les placer sur le terrain de l'incohérence, de. »

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