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Le désir est-il seulement créateur d'illusion ?

Publié le 27/10/2005

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illusion
La peur de la mort a partie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère. De plus, si tout dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps qui se décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous. Dès lors, rien de notre être ne survit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ». Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée, la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort. Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégat d'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il faut penser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation, de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus de temps à commencer à se décomposer. Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation : « Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, et que la mort est absence de sensation. » En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source de toute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal, puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur. Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme un sensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation. La mort étant la disparition des sensations, il ne peut y avoir aucune souffrance dans la mort. Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la pensée individuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mort n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.
illusion

« En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la sourcede toute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de toutmal, puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicurecomme un sensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition dessensations, il ne peut y avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie dela conscience, de la pensée individuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisquelorsque nous existons, la mort n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais quec'est ici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dansla vie est une affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. De plus, Épicure distingue différents types de désirs:• Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme, qui s'appliquent aux objets susceptiblesde supprimer la douleur, tels la boisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim.• Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces derniers sont, par exemple, les mets délicats quipermettent de varier le plaisir.

Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transforment pas endébauche.

Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il ne devienne pas « un appétit violent des plaisirssexuels assorti de fureur et de tourment ».• Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, derichesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans lacrainte de la mort, notamment. Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent leplus souvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou dedouleur). Le désir est producteur de fantasmes« Ce qui caractérise l'illusion, c'est d'être dérivée des désirs humains» (Freud, L'Avenir d'une illusion).

Lapsychanalyse ne voit dans le désir qu'une simple machine à produire des fantasmes.

Pour Freud, le désirrecherche moins l'objet qu'il croit désirer que le fantasme inconscient dont celui-ci est le support.

Il traduit uncombat inconscient entre le Principe de plaisir et le Principe de réalité. Le désir est croyance illusoire au bonheur"Qui ne croit pas manquer d'un bien ne le désire pas", nous fait remarquer Platon dans Le Banquet.

Le désirest la recherche d'un objet que l'on imagine être source de satisfaction.

Mais, à peine assouvi, il s'empressede renaître.

Le désir n'est jamais repu parce qu'il n'a pas d'objet qui lui soit par avance assigné.

L'homme secrée l'illusion que l'objet de ses désirs pourra le satisfaire, le combler.

Mais sitôt prise, la proie prisée estméprisée.

Le désir entretient un rapport à la fois donjuanesque et désabusé avec ses objets.

Que l'on songeici à l'illusion amoureuse, à la décristallisation chez Stendhal...Schopenhauer montrera que la recherche du bonheur, le désir d'être heureux est l'illusion suprême qui résumetoutes les autres : l'individu s'imagine être une fin en soi, alors qu'il n'est qu'un moyen de l'espèce.

Et le mêmeauteur d'ajouter : « Il n'y a qu'une erreur innée : celle qui consiste à croire que nous existons pour êtreheureux.

» Les hommes oscillent entre souffrance et ennui.

Souffrance de ne pouvoir satisfaire leurs désirs.Ennui de les avoir satisfait... [Le désir produit des choses réelles, et toute oeuvre - celle du penseur, celle du technicien ou celle del'artiste - est l'oeuvre du désir.

C'est pourquoi le désir est toujours le principe moteur de toute existence humaine.] Le désir est producteur de sens et de valeurSi nous supposons un monde dans lequel aucun être conscient et désirant ne serait présent, qu'il soit hommeou Dieu, pourrions-nous accorder un sens à cet univers ? Pourrions-nous lui accorder une valeur quelconque ?Nous aurions affaire à un univers dans lequel tout se situerait sur le même plan, à un monde qui n'existeraitpas pour personne et qui pour cette raison ne serait l'objet d'aucune sélection, d'aucun choix par lequelcertains éléments de celui-ci prendrait plus de sens et de valeur que d'autres.C'est donc pourquoi sens et valeur ne peuvent être considérés comme des êtres en soi, existant par soi maiscomme la création, la production de la conscience et du désir.C'est pourquoi nous pouvons considérer avec Spinoza que : « Nous ne nous efforçons à rien, ne voulons,n'appétons ni ne désirons aucune chose, parce que nous la jugeons bonne ; mais, au contraire, nous jugeonsqu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons et désirons.

»(Éthique, Livre III, scolie de la proposition IX).

Le désir est à l'origine de toute évaluation et de toutevalorisation.. »

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