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Le desir est-il synonyme de souffrance ?

Publié le 13/07/2009

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desir

Pour Schopenhauer, la vie humaine est de loin la plus douloureuse. Car, outre de souffrir, l'homme a conscience de sa souffrance. La conscience redouble le caractère pénible de notre existence.

 

 

 

 

 

Le désir est une tension vers un objet ou un personne que l'on se représente comme source possible de satisfaction. Mais ne désirons nous pas ce dont nous manquons? ce manque ne nous pousserait-il pas souffrir forcement? D'un autre coté, l'espoir de la satisfaction et du plaisir possible peut nous rendre heureux et être lui même source de plaisir. D'ailleurs ne dit-on pas que l'Homme aime désirer? Dans ce cas l'absence de désir ne serait-il pas lui même source de souffrance?

 

 

desir

« En admettant que l'homme ne peut s'empêcher de désirer, on peut être tenté de répondre « oui » à la question : «Le désir n'est-il qu'une souffrance pour l'homme ? » Mais on peut aussi soutenir le contraire : c'est parce qu'il estinassouvissable, irréductible, que le désir peut me donner la force nécessaire pour m élever au rand d'homme libre etheureux, que ce soit par son accomplissement ou par sa domination.Pourquoi donc cette question ? Qu'est-ce qui la motive ? Simplement que la souffrance, la frustration générée parun désir peut sembler évidente, mais qu'elle ne l'est pas en fait.

Le désir n'est-il vraiment que source de souffrancepour l'homme ? Ou peut-il, par quelque manière que ce soit, faire de moi un homme libre ?Nous examinerons tout d'abord la thèse selon laquelle le désir est porteur de souffrance par son incapacité à êtreassouvi et par l'imagination vagabonde de l'homme.Puis nous réfléchirons sur le désir comme véritable puissance intérieure conduisant peut-être à la liberté intérieureet au bonheur.Enfin, tout en restant dans les limites de notre problématique, nous déborderons la question en nous penchant sur ledésir comme échappatoire à la souffrance par l'expérience du désir amoureux. Le désir, puisqu'il ne peut être assouvi, semble faire de l'homme une créature condamnée, condamnée àl'insatisfaction et par conséquent malheureuse.Pour Schopenhauer, le désir est une force brute, aveugle et bien sûr inassouvissable, mais aussi tristementsalvatrice car nous protégeant d'un fléau tout aussi douloureux, l'ennui : « La vie est comme un pendule qui oscille entre souffrance du désir et souffrance de l'ennui » (Schopenhauer). Schopenhauer qui, plus que tout autre, a voué sa vie à la philosophie, estl'homme d'une intuition unique, d'un seul livre fondamental : « Le mondecomme volonté et comme représentation ».Schopenhauer affirme lui-même que son « système philosophique se formadans sa tête, en quelque sorte sans sa volonté, comme un cristal dont tousles rayons convergent vers le centre ».La célébrité tardive et posthume de Schopenhauer est due, non à l'armaturethéorique de son système philosophique, mais à son fameux pessimisme quis'exprime, en particulier, au livre IV du « Monde » à travers ses propos sur lamorale et qu'on ne saurait mieux caractériser que par cette phrase : « La vien'admet point de félicité vraie, elle est foncièrement une souffrance auxaspects divers, un état de malheur radical.

» En effet, l'homme qui ne désire plus rien n'est-il pas condamné à s'ennuyer ?De plus, la jouissance ressentie lors de l'accomplissement d'un désir n'est-ellepas toujours trop brève, laissant place à un autre désir, une autre frustration?...

Ainsi le désir serait source de souffrance, que ce soit par sa présence(frustration), son absence (ennui), ou son accomplissement.Les stoïques, convaincus eux aussi de la souffrance engendrées par le désir,soutiennent que le bonheur réside dans la maîtrise des désirs (plusparticulièrement des désirs passionnels, aveugles), c'est-à-dire dans une vie en accord avec son jugement.

Mais undésir rationnel est-il encore un désir ?On sait que l'homme ne peut s'empêcher d'imaginer, et pour Spinoza, c'est cette imagination qui est a l'origine dusentiment de manque : le manque est irréel, c'est notre imagination qui interprète en terme négatif notre désir, c'estpar elle que nous vivons notre attente comme une privation… Or n'est-ce pas le désir qui est à l'origine de notreimagination ? Mais le désir ne peut-il pas être interprété autrement que comme souffrance ? Ne peut-il pas aussi être une forcepositive ?Si l'on en croit Spinoza, nous sommes « une pure négativité ».

Qu'est-ce que cela signifie ? Et quelle est l'origine decette thèse ?...

Pour Spinoza, être conscient c'est désirer.

Donc, en tant qu'être conscient, l'homme est un purdésir, mais un désir contradictoire car un désir de rien.

Ainsi nous sommes une pure négativité… Mais en tant quepur désir, chaque homme est animé par un désir fondamental : être lui-même, s'affirmer comme homme libre. C'est pourquoi nous pouvons considérer avec Spinoza que: "«Nous ne nous efforçons à rien, ne voulons, n'appétonsni ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne; mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose estbonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons et désirons.»Nous ne désirons pas une chose parce que nous la jugeons bonne mais nous la jugeons bonne parce que nous ladésirons.

Le désir produit ses objets et n'est pas produit par eux.

Spinoza opère une véritable révolutioncopernicienne en invalidant la thèse (platonicienne) d'une objectivité absolue des valeurs.

Les choses ne sont pasbonnes en elles-mêmes, pour elles-mêmes, mais relativement à notre désir et à notre constitution.Pourquoi les hommes intervertissent l'ordre des choses ? Pourquoi tiennent-ils la représentation d'une fin jugéebonne comme cause première du désir ? Réponse: comme pour l'illusion du libre-arbitre, par ignorance des causes dudésir.

L'illusion est le fruit d'une conscience partiale, partielle qui se croit totale.. »

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