Devoir de Philosophie

Le développement de la technique peut-il être un facteur d'esclavage ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

technique
L'opinion commune porte des jugements contradictoires sur le développement technique. Elle s'émerveille devant certaines réalisations spectaculaires, mais elle en redoute telle ou telle retombée. Elle pense que le progrès technique peut libérer l'homme, mais elle craint les machines qui pourraient, sinon se révolter contre leurs auteurs, du moins finir par les soumettre à leur logique. Le problème se pose donc de savoir si l'humanité est, ou non, menacée par ses propres inventions. Le développement technique, au lieu d'avoir pour conséquence une libération des hommes, peut-il être un facteur d'esclavage ? 
  • 1) Le projet d'une technique libératrice
  Le développement technique  Un intérêt manifeste : acquérir "des connaissances fort utiles"  ... et libérer l'homme 
  • 2) La technique aliénante
  Les révolutions industrielles  L'homme esclave de la technique  Un asservissement « hors du travail « ?
 
  • III) La technique : moyen ou fin?
  La technique, ensemble de moyens.  Des moyens qui deviennent des fins?  Penser l'essence de la technique pour s'en libérer?

technique

« III) La technique : moyen ou fin? La technique, ensemble de moyens. Au sens strict, le mot technique désigne toujours un ensemble de procédés, qui permettent de réaliser un but ; maisils ne définissent pas ce but.

C'est à la politique ou à la morale de décider quelles seront les fins au servicedesquelles des techniques pourront être mises en oeuvre.

« Un calculateur électronique peut servir uneadministration capitaliste et une administration socialiste ; un cyclotron est un outil très efficace en temps deguerre, mais il peut aussi servir en temps de paix » (Marcuse, L'Homme unidimensionnel, Minuit, p.

177).

L'esclavage,s'il existe, ne serait pas le fait de la technique, mais le résultat d'une forme particulière prise par le développementtechnique, dans un système économique déterminé, au cours de l'histoire, bref d'un mauvais usage, possible maisnon nécessaire, de techniques en elles-mêmes foncièrement neutres. Des moyens qui deviennent des fins? Dans Misère de la philosophie (coll.

10-18, p.

414), Marx affirme que « le moulin à bras vous donne la société avecle suzerain; le moulin à vapeur vous donnera la société avec le capitalisme industriel ».

H.

Marcuse observe que ceténoncé controversé « conteste cette neutralité de la technique ».

Mais que « cet énoncé est modifié ensuite dansla théorie marxiste elle-même : c'est le mode social de production et non la technique qui est le facteur historiquefondamental.

Cependant, quand la technique devient la forme universelle de la production matérielle, elle circonscritune culture tout entière ; elle projette une totalité historique - un "monde" » (L'Homme unidimensionnel, ibid.).Autrement dit, le rapport de la technique avec les différents plans de la vie sociale n'a pas la simplicité qu'onimagine parfois.

La technique n'est ni totalement indépendante des formes d'esclavage qu'une société produit, ni lacause directe de celle-ci.

C'est l'étude de ces rapports qu'il conviendrait d'analyser encore. Penser l'essence de la technique pour s'en libérer? Il s'agit en fait de voir que le développement de la technique a non seulement profondément modifié notre manièrede nous situer dans le monde et notre manière d'être, mais encore que ces modifications procèdent d' une essencede la technique, qui n'est en elle-même rien de technique.

Par essence de la technique, Heidegger désigne le faitque, dans le monde dominé par la technique, on envisage la réalité d'abord dans la dimension de l'utilité (dans lemonde dominé par l'essence de la technique, le fleuve est réserve d'énergie, avant d'être fleuve, l'homme force detravail, etc.).

Cette manière d'être au monde n'est, pour lui, que l'accomplissement d'une histoire de lamétaphysique occidentale dont le fond est l'histoire de l'être et la manifestation la conception dominante de lavérité. Dans son analyse de la technique, Heidegger , très au-delà de la bonne conscience écologique, met en lumière une certaine relation d' « arraisonnement » : à force de vouloir se rendre « maître et possesseur de la nature », comme le disait Descartes , l'homme met, selon la riche métaphore heideggerienne, la nature « à la raison » : Heidegger parle aussi d' « arraisonnement » , comme si la technique abordait la nature en pirate ; Qu'est-ce à dire ? Dans sa conférence titrée « La question de la technique », Heidegger part de la question suivante : « quelle est donc l'essence de la technique moderne pour que celle-(ci puisse s'aviser d'utiliser les sciences exactes de la nature ? » Pour répondre à cette question, il faut inverser le rapport traditionnel entre science et technique.

En apparence, latechnique suit les sciences exactes de la nature ; en réalité, la relation est presque inverse : c'estl'application technique qui renforce un certain aspect de ces sciences naturelles : « La physique moderne n'est pas une physique expérimentale parce qu'elle applique à la nature des appareils pour l'interroger,mais inversement : c'est parce que la physique –et déjà comme pure théorie- met la nature en demeurede se montrer comme un complexe calculable et prévisible de forces que l'expérimentation est commise àl'interroger », ajoute Heidegger .

Et peut-être en effet peut-on aller jusqu'à dire que lorsque la science travaille, elle a déjà en vue les applications techniques, qui peut-être alors l'orientent dans ses travaux :c'est bien ce que veut dire Heidegger quand il dit que c'est pour appliquer son « questionnement », sa mise à la question, que la physique est expérimentale.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles