Devoir de Philosophie

Le devoir d'après Kant

Publié le 14/08/2014

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kant

4           Thème: la conscience de la faute commise.

4           Thèse: rien ne peut faire taire en nous la conscience de la faute.

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée :

«Un homme peut travailler avec autant d'art qu'il le veut à se repré­senter une action contraire à la loi qu'il se souvient avoir commise, comme une erreur faite sans intention, comme une simple imprévoyance qu'on ne peut jamais entièrement éviter, par conséquent comme quelque

5 chose où il a été entraîné par le torrent de la nécessité naturelle, et à se déclarer ainsi innocent, il trouve cependant que l'avocat qui parle en sa faveur ne peut réduire au silence l'accusateur qui est en lui s'il a conscience qu'au temps où il commettait l'injustice, il était dans son bon sens, c'est-à-dire qu'il avait l'usage de sa liberté. Quoiqu'il s'ex‑

10 plique sa faute par quelque mauvaise habitude, qu'il a insensiblement contractée en négligeant de faire attention à lui-même et qui est arrivée à un tel degré de développement qu'il peut considérer la première comme une conséquence naturelle de cette habitude, il ne peut jamais néan­moins ainsi se mettre en sûreté contre le blâme intérieur et le reproche

 

15 qu'il se fait à lui-même. C'est là-dessus aussi que se fonde le repentir qui se produit à l'égard d'une action accomplie depuis longtemps, chaque fois que nous nous en souvenons.«

NOTIONS CONCERNÉES

 

           Le devoir.

           La conscience.

           L'illusion.

           La mémoire.

           Le temps.

           La justice.

           La volonté.

           Le bonheur.

           La liberté.

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« 0 Les clés du sujet BIEN LIRE LE TEXTE '1> Le vocabulaire du texte, peu technique, n'en doit pas moins être expliqué avec rigueur.

La «loi» dont il est question ici est ainsi la loi morale, et non pas la loi positive, la loi au sens politique ou juridique du terme, encore moins la loi naturelle.

De même, un terme comme «expliquer» doit être pris au sens fort de l'explication causale (il est à noter que Kant a souligné ce terme dans la Critique de la raison pra­ tique d'où est extrait ce texte, même si ce soulignement a été omis dans la version ici présentée aux candidats au baccalauréat).

Il conviendra également de veiller aux termes repris plusieurs fois («naturel» dans «nécessité naturelle» et« conséquence naturelle») ou à ceux qui relèvent d'un même registre («blâme intérieur», «reproche», «repentir»).

'1> Thème: la conscience de la faute commise.

'1> Thèse: rien ne peut faire taire en nous la conscience de la faute.

'1> Plan du texte : - lignes 1 à 6: énoncé d'une hypothèse : la nécessité naturelle nous semble pouvoir excuser nos fautes; - lignes 6 à 9: objection: nous ne pouvons supprimer de nous-mêmes la conscience de notre liberté; - lignes 9 à 13: reprise de l'hypothèse de départ: la mauvaise habitude nous semble pouvoir expliquer nos fautes; - lignes 13 à 15: reprise de l'objection précédente: nous ne pouvons jamais nous prémunir contre les reproches que nous nous adressons à nous-mêmes; - lignes 15 à 17: conclusion: la conscience de la faute produit le repentir.

RECHERCHER L'INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE '1> Ce texte est particulièrement représentatif de la philosophie morale de Kant.

Y sont opposées, à propos du thème de la faute, l'explication déterministe, naturaliste, de nos actes et la conscience irrépressible du devoir et de la liberté.

Pouvons-nous réduire nos fautes au produit de circonstances antécédentes qui pourraient les expliquer, les excuser, et ainsi nous innocenter? Ou au contraire, la conscience de la faute n'est­ elle justement pas celle de notre liberté? Telles sont les questions que pose directement ce texte.

À celles-ci s'en ajoutent d'autres: comment,. »

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