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Le droit est-il juste ?

Publié le 29/10/2005

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droit
  En effet, le droit est aussi là pour permettre une permanence d'un pouvoir qui serait trop éphémère s'il n'était instauré dans la durée par des lois lui confiant une certaine continuité. Enfin, comment pouvons-nous agir justement si ce n'est par devoir ? Or, il nous faut bien présupposer le droit pour que se présente des devoirs... Pour poser notre réflexion, il nous faut donc mettre à jour ce qu'implique la notion de droit, nous interroger sur la légitimité de cet apport, pour ensuite identifier non seulement la valeur qu'il peut avoir, mais aussi la valeur qu'il peut donner à un homme.   I/ Le droit instaure l'égalité.               Que commence par inclure le droit ? Si nous reconnaissons que la force naturelle, qui distingue les individus entre eux, est légitime et qu'il n'y a rien à corriger dans cette distribution de qualités distinctes que la nature a opérée, alors tout effort pour instaurer un règne du droit serait insensé. Dès lors, ce sont ces différences naturelles que le droit entend remettre en question. Chaque personne est traitée comme une fin à part entière et non comme un pur et simple moyen. Les individus sont alors considérés comme égaux devant la loi. Ainsi s'instaure la première notion d'égalité qui n'apparaissait pas dans la nature.

Ces quelques mots parviennent à soulever une question bien complexe. Se demander si l’identification du droit et de la justice est légitime nous ouvre, en effet, de nombreuses pistes. Il s’agit d’abord de considérer le droit, et avant tout le droit naturel, dans ses applications. Celui-ci donne lieu à l’instauration d’une société régie par des lois (pouvoir législatif) et une autorité qui assure l’application de ces lois (pouvoir judiciaire). Or, qu’est-ce donc que la justice si ce n’est obéir aux lois ? C’est par rapport à elles que la société décrète qu’un individu est juste ou injuste. Dès lors, en responsabilisant chacun (nul n’est censé ignorer la loi) et en lui demandant de répondre de ses actes, le droit semble donner lieu à une instauration concrète de la justice. Nous devons cependant distinguer également ce qui est légal de ce qui est légitime. Si la légalité consiste en l’obéissance à la loi, il n’est pas dit alors que toutes les lois soient parfaitement justes. Nous pouvons donc remettre en question la légitimité de certaines lois qui nous conduiraient à devenir injustes. Dans ce cas, où irons-nous désormais poser l’étalon de la justice ? Peut-être est-ce la raison qui nous permettrait de faire une distinction claire entre ce quoi est juste et ce qui ne l’est pas. Nous devrons alors la supposer en tout homme, comme principe d’égalité, et nous la retrouverons comme étant aux fondements du droit lui-même.  En effet, le droit est aussi là pour permettre une permanence d’un pouvoir qui serait trop éphémère s’il n’était instauré dans la durée par des lois lui confiant une certaine continuité. Enfin, comment pouvons-nous agir justement si ce n’est par devoir ? Or, il nous faut bien présupposer le droit pour que se présente des devoirs… Pour poser notre réflexion, il nous faut donc mettre à jour ce qu’implique la notion de droit, nous interroger sur la légitimité de cet apport, pour ensuite identifier non seulement la valeur qu’il peut avoir, mais aussi la valeur qu’il peut donner à un homme.

droit

« bien ainsi, que la marque du juste, c'est la domination du puissant sur le faible et sa supériorité admise.

» Instaurerun droit autre que le droit du plus fort se résume donc à une tentative de prise de pouvoir des plus faibles sur lesplus forts.

Or, qui a-t-il de plus déloyal que ce moyen de s'imposer tout en prétendant instaurer…l'égalité ? Seul ledroit du plus fort reste alors légitime et juste.

Toute tentative pour l'entraver ou le faire disparaître est la pire desinjustices.

III/ Le droit du plus fort est une illusion Comment pouvons-nous cependant définir ce droit du plus fort ? Eneffet, nous avons convenu que le droit instaurait une certaine permanence.Les lois qu'il instaure acquièrent une continuité dans la durée.

Or, nous nesommes jamais les plus forts très longtemps.

Nous pouvons toujoursrencontrer quelqu'un de plus fort que nous-mêmes.

Si nous obéissons donc àcelui qui s'impose par la force aujourd'hui, nous lui désobéirons demain,lorsqu'il sera devenu plus faible.

Il apparaît alors impossible de construirequelque chose de durable sur un fond aussi chancelant.

De même, alors quenous nous devons d'obéir à la loi, obéir à une puissance imposée repose surde la nécessité.

La différence est importante ici dans la mesure où le devoirrépond d'un acte volontaire et libre, alors que la nécessité est entièrementsubie.

Si seule la force est légitimée, alors nous ne pouvons plus attendre dece qui nous gouverne un effort pour nous libérer, pour nous améliorer, pournous affranchir.

A l'inverse, un droit naturel qui nous présupposait égauxdevant la loi nous engage à nous considérer comme libres, responsables denos actions, et concernés par nos devoirs.

C'est ce que rappelle Rousseaudans Du contrat social .

« Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause ; toute force qui surmonte la première succède à sondroit.

Sitôt qu'on peut désobéir impunément on le peut légitimement, et puisque le plus fort a toujours raison, il nes'agit que de faire en sorte qu'on soit le plus fort.

Or, qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse ? S'il fautobéir par force on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus jamais forcé d'obéir, on n'y est plus obligé.On voit donc que ce mot de droit n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout.

(…) Convenons donc queforce ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes.

» L'expression « le droit du plusfort » n'a donc aucun sens dans la mesure où elle n'implique aucun devoir .

Or, il semble surprenant, voire impensable, que nous puissions faire quelque chose de juste autrement que par un acte libre, responsable et quirépond de notre propre volonté.

Conclusion : -En postulant que chacun est une fin en soi, le droit incarne la justice.-Cette égalité instaurée par le droit est le comble de l'injustice.-La force ne peut pourtant pas à elle-seule poser un seul devoir et efface toute possibilité d'un acte juste.- Le droit est juste dans la mesure où il permet à l'homme de se perfectionner à travers l'exercice de ses devoirs.. »

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