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Le droit peut-il se mêler de tout ?

Publié le 30/10/2005

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La liberté qui leur est laissée est celle que leur concède la loi, laquelle est, dans le système de Hobbes, l'expression de la volonté d'un pouvoir fort et absolu.    Deuxième partie : La régulation individuelle des comportements Poser la question de savoir si le droit peut se mêler de tout revient à se demander si l'homme est capable d'observer la justice dans son rapport avec les autres. Dans quelle mesure les hommes peuvent-ils être justes entre eux ? Car si l'on soutient que le droit n'a pas besoin de mêler de tout alors c'est qu'on soutient le fait que les hommes sont capables de déterminer seuls, les limites qu'ils ne doivent pas dépasser les uns et les autres. Or est-ce que cela semble réellement possible ? Est-ce que sans l'obligation juridique les gens pourraient s'auto-limiter ? « Le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles. Ces droits sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. » (Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen). Ainsi si l'Etat ne mettait pas des lois en vigueur afin de protéger les droits des individus, est-ce que ces individus eux-mêmes pourraient le faire seuls ?

Il y a une certaine drôlerie de l’expression familière « se mêler « qui présuppose un jugement : quand on se mêle de tout, cela sous-entend qu’on devrait s’en abstenir, qu’on manque de discrétion ou de retenue. Le droit a-t-il acquis avec la complexification des sociétés un tel caractère intrusif ?

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« Discussion : Il y a une certaine drôlerie de l'expression familière « se mêler » qui présuppose un jugement : quand on se mêle de tout, cela sous-entend qu'on devraits'en abstenir, qu'on manque de discrétion ou de retenue.

Le droit a-t-il acquis avec la complexification des sociétés un tel caractère intrusif ? Suggestion de plan : Première partie : La loi et le droit Il faut tout d'abord distinguer, selon Aristote, la loi et le droit.

La loi relève d'une législation universelle et elle se situe au niveau général et abstrait.

Alorsque le droit est particulier et concret.

Si le droit est particulier, singulier et concret alors il est nécessairement intrigué à la vie de l'individu.

Toute activitédu citoyen, vivant dans une cité, doit obéir à des droits.

C'est pour cela qu'Aristote distingue le droit naturel et le droit positif.

Le droit naturel relève del'activité spécifique de l'individu et donc à ce titre il forme la trame même de la vie. " Le DROIT DE NA TURE, que les écrivains politiques appellent communément jus naturale, est la liberté que chacun a d'user de sa propre puissance,comme il le veut lui-même pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie et, par conséquent, de faire, selon son jugement et saraison propres, tout ce qu'il concevra être le meilleur moyen adapté à cette fin.

", Thomas Hobbes, Léviathan . Dans ce texte, Hobbes oppose le droit naturel et la loi, naturelle.

Mais il montre aussi que c'est la loi de nature - ou raison - qui conduit les hommes àrenoncer à leur droit, c'est-à-dire à leur liberté. POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Le droit de nature, ou droit naturel est le droit que possèdent les hommes avant l'établissement des lois.

Le droit positif est le droit défini par la loi, limité,mais aussi garanti par elle.

Le droit renvoie à la liberté, la loi à la nécessité.Ce droit naturel, tel que Hobbes le décrit ici, peut sembler se confondre avec le droit du plus fort, que Rousseau dénoncera dans son Contrat social.

Mais iln'en est rien : c'est justement parce qu'il n'y a pas de plus fort et parce que les hommes sont égaux en droits que l'état de nature est, pour Hobbes, un étatde guerre.La loi naturelle ne doit pas non plus être identifiée à la loi positive.

La loi naturelle est la loi de la raison, qui oblige les hommes à renoncer à leur liberté.

Parle pacte d'association, les hommes renoncent donc à la fois volontairement et nécessairement au droit d'agir de leur propre chef.

La liberté qui leur estlaissée est celle que leur concède la loi, laquelle est, dans le système de Hobbes, l'expression de la volonté d'un pouvoir fort et absolu.

Deuxième partie : La régulation individuelle des comportements Poser la question de savoir si le droit peut se mêler de tout revient à se demander si l'homme est capable d'observer la justice dans son rapport avec lesautres.

Dans quelle mesure les hommes peuvent-ils être justes entre eux ? Car si l'on soutient que le droit n'a pas besoin de mêler de tout alors c'est qu'onsoutient le fait que les hommes sont capables de déterminer seuls, les limites qu'ils ne doivent pas dépasser les uns et les autres.

Or est-ce que celasemble réellement possible ? Est-ce que sans l'obligation juridique les gens pourraient s'auto-limiter ? « Le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.

Ces droits sont l'égalité, la liberté, lasûreté, la propriété.

» (Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen) .

Ainsi si l'Etat ne mettait pas des lois en vigueur afin de protéger les droits des individus, est-ce que ces individus eux-mêmes pourraient le faire seuls ? Le vrai problème qui est soulevé par la question est donc de savoir si l'hommepeut se comporter de manière juste avec son semblable ? L'homme est-il juste naturellement ou l'est-il uniquement en vue d'obéir à des règles ? "Le besoindu droit naturel est aussi manifeste aujourd'hui qu'il l'a été durant des siècles et même des millénaires.

Rejeter le Droit naturel revient à dire que tout droitest positif, autrement dit que le Droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays." Léo Strauss, Droit naturel et histoire . Troisième partie : Norme ou excès ? Si l'on demande si le droit peut se mêler de tout revient à se demander si le droit a le droit de se mêler de tout ? C ar il existe maintes et maintes situationsoù l'homme pourrait faire abstraction du droit et régler ses conflits sans législation aucune.

On peut observer par exemple aux Etats-Unis que le nombre deprocès augmente chaque année, mais ce qui est le plus frappant est la nature des procès en cours : il s'agit pour la plupart de conflits de voisinage ouencore de familles ; des choses qui ne devraient pas concerner un Etat, qui ne devraient pas faire appel au droit.

A insi aujourd'hui le droit est devenu unmode de communication entre les individus, il est le moyen par lequel les gens règlent leurs problèmes.

Cet état de fait n'est pas seulement observableoutre-Atlantique, mais devient commun en Europe tout aussi bien.

On se souvient de ce texte récent édicté en France sur les injures prononcées dans larue envers autrui.

Il est comique de se dire que l'énervement même nous est interdit et qu'il n'est pratiquement plus une attitude qui ne risque sanction.

Ons'assied dans le train et l'on entend dans le haut-parleur la voix du contrôleur ne faire qu'énumérer des interdits : ne pas fumer, ne pas utiliser de téléphoneportable...

La Constitution s'est engagée dans la protection de chaque individu quel qu'il soit alors elle ne peut plus reculer et malgré l'abus que l'on fait dela justice il est de son devoir de s'en mêler.

Mais cet emploi inconsidéré de nos droits pour nous protéger ne cache-t-il pas un tout autre problème ? Si l'on atant besoin de lois pour communiquer les uns avec les autres alors qu'est devenu le langage ? Conclusion : Il ressort à l'évidence de cette infinité de règlements qui entoure notre vie quotidienne que la vraie cause est moins dans le droit lui-même (qui ne fait jamais que poursuivre sa propre logique jusqu'à l'infini) que dans la société qui révèle ainsi ses carences, ses manques, ses impossibilités à traiter les différends entre sujets et non entre citoyens tenus à l'obéissance et au respect de la norme.. »

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