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Le héros fait-il l'histoire ou l'histoire fait-elle le héros ?

Publié le 27/02/2008

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histoire
Ou au contraire, est-ce l?histoire qui fait le héros ? Le héros ne naît-il pas des circonstances dans lesquelles il évolue ? Un homme ne devient-il pas un héros parce que l?histoire lui en donne l?occasion, parce qu?elle lui offre cette transformation ? Le héros est-il le produit de l?histoire ? Il s?agit donc ici de déterminer si c?est l?homme exceptionnel qui est à l?origine de l?histoire et si c?est lui qui la construit par ses décisions, autrement dit si l?histoire est le résultat, la conséquence de l?action héroïque d?un homme ou bien si l?existence du héros en question est conditionnée par l?histoire. Ainsi, le héros est-il auteur ou acteur de l?histoire ? Dire qu?il fait l?histoire implique une certaine maîtrise : l?homme est maître de son destin, il décide du sens qu?il veut donner à l?histoire. De ce point de vue, l?histoire a une orientation. On peut donc se demander d?une part, si l?histoire a réellement un sens, si elle est un projet en perpétuelle construction ou si au contraire elle n?est qu?une suite absurde et incohérente d?événements soumis au flux du hasard. D?autre part, si l?histoire s?avère avoir un sens, ce dernier est-il réellement le fruit de la liberté humaine ?
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« Cependant, si l'importance accordée aux grands hommes, héros de l'histoire, conduit à concevoir l'histoirecomme étant le résultat des actions humaines, on ne peut s'empêcher de constater le désordre et l'irrationalitéqui la caractérise.

Le héros n'est-il pas simplement l'acteur d'un projet qui le transcende et qu'il ne soupçonnemême pas ? 2- Le héros produit de l'histoire ? Certes, l'histoire est le fruit des actions humaines.

Cependant, malgré la contingence et le désordre apparentde l'histoire, l'action humaine et donc l'action du héros obéit à quelque chose qui la dépasse et s'inscrit dansun projet.Les mythes eschatologiques, que l'on trouve particulièrement dans les récits religieux, cherchent à donner unsens au chaos en annonçant la fin des temps ou un avènement prochain.

La religion va permettre deréinterpréter les événements historiques à la lumière de l'histoire sainte et d'un plan divin, ce qui permet de voirun sens là où il n'y a à première vue que du chaos.Hegel dans La Raison dans l'histoire, pense le devenir historique à travers le concept de Raison universelle.

Il y a selon lui un mouvement historique qui obéit à une ruse de la raison.

La raison universelle se sert des passionset des buts particuliers des hommes, et ce, à leur insu, pour accomplir ses propres desseins. HEGEL : RIEN DE GRAND SANS PASSION Hegel envisage l'histoire comme le processus de réalisation de l'Esprit dumonde (qu'il nomme encore la Raison ou l'Idée), sa « marche graduelle parlaquelle il parvient à sa vérité et prend conscience de lui-même ».

C'estl'Esprit qui guide les événements historiques, et qui utilise les hommes et leurspassions pour progresser vers cette vérité les passions sont des instrumentsde l'Esprit, des ruses de sa volonté raisonnable. « Les grands hommes sont suivis par un cortège jaloux qui dénonce leurspassions comme des fautes.

En effet, la forme de la passion peut s'appliquerà leur manifestation extérieure et, dans le jugement qu'on porte sur eux, il estpossible de mettre l'accent sur le côté moral et dire que c'est leur passion quiles a poussés.En fait, ils ont été des passionnés, c'est-à-dire ils ont passionnémentpoursuivi leur but et lui ont consacré tout leur caractère, leur génie et leurtempérament.

Ce qui est en soi et pour soi nécessaire se manifeste ici sous laforme de la passion.

Ces grands hommes semblent obéir uniquement à leurpassion, à leur caprice.

Mais ce qu'ils veulent est l'Universel.

C'est là leur côtépathétique.

La passion est devenue l'énergie de leur moi ; sans la passion ilsn'auraient rien pu produire.

» HEGEL, La Raison dans l'Histoire, II, 2. Ordre des idées 1) Un double constat:a) On critique les grands hommes en dénonçant leur passions considérées comme des fautes.

b) On fait de leur(s)passion(s) la cause de leur action. 2) Critique de cette critique.

En réalité :a) les grands hommes agissent pour réaliser un but qui les dépasse : la réalisation de l'Universel (c'est-à-dire del'Esprit dans sa vérité) ;b) la réalisation de ce but se manifeste en eux sous forme de passion, celle-ci permettant la concentration detoutes leurs forces, capacités et énergie.

3) Conclusion générale : on ne peut reprocher aux grands hommes leurspassions, car sans elles ils ne pourraient remplir leur mission historique De même, Leibniz développe la théorie du Dieu calculateur dont l'homme ignore les raisons.Ces théories relèvent du providentialisme.

Elles estiment que l'histoire du monde est orchestrée par une volontéextérieure et toute puissante.Héritière de la pensée hégélienne, la philosophie marxiste théorise une matérialisme historique.

Pour Marx etEngels, les individus agissent en fonction de lois sociales qui les déterminent à leur insu et non en fonction desbuts qu'ils se fixent consciemment.De ces divers points de vue, une conscience historique est permise qui peut considérer l'histoire de l'extérieur,dans son ensemble et qui est capable de discerner un devenir historique et de se situer par rapport à lui.

De cefait, l'histoire obéit à un mouvement caché, inconnu des hommes mais cependant réel.

En ce sens, le hérosobéit de façon inconsciente à ce mouvement historique.Que faire pour sortir de cette dichotomie où le héros est présenté tour à tour comme acteur puis auteur del'histoire ? Peut-il devenir maître du devenir historique ? L'action du héros peut-elle être revalorisée ? 3- Nécessité de l'idée de progrès :. »

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