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Le langage peut-il mettre un terme à la violence ?

Publié le 04/02/2015

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Le langage est avant tout une faculté propre à l'homme. Il semble que les mots aient un pouvoir impressionnant, pour le meilleur et pour le pire. L’homme reconnaît l’autre homme lorsqu’il entre en conversation avec lui. Reconnaître autrui, c’est lui parler. Le langage est l’acte de l’homme raisonnable qui renonce à la violence pour entrer en relation avec l’autre. On peut donc se demander si le langage peut mettre un terme à la violence ; si parole et non-violence sont en corrélation ; si pour montrer son désaccord, la violence serait le meilleur moyen d’expression et si l’emploi du langage aurait pour seul intérêt de retarder la sollicitation de la violence. I) Le langage peut mettre un terme à la violence a) Une nécessité L’utilisation du langage est nécessaire à l’homme pour exprimer sa pensée. De plus, le langage serait la condition de la pensée : on ne peut pas penser quelque chose si on ne peut pas le formuler par des mots. En effet, le langage ne fait pas qu'exprimer la pensée : le langage constitue la pensée.
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« pour contester l’ordre établi et protester contre son injustice, ne risquerait-il pas de céder à la sollicitation de la violence ? II) La violence, s’exercerait donc en tout cas ? a) La violence, obligatoire pour exprimer son désaccord ? En effet la parole violente transgresse délibérément les normes du discours conformiste qui prétend justifier l’injustice, elle peut ainsi apparaître à l’homme révolté comme une contestation radicale de l’ordre établi.

Pour mieux exprimer son refus, il cherchera à s’exprimer dans un autre langage que celui de l’ordre qu’il conteste.

Pour lui, respecter les convenances de langage établies par la société, ce serait encore acce pter de se soumettre à ses lois .

En exprimant bruyamment sa colère, son mépris et sa haine de la société, il aura le sentiment de se libérer des contraintes qui voulaient l’obliger à se taire.

b) La violence, moyen d’expression Le plus souvent, la violence des opprimés et des exclus est davantage un moyen d’express ion qu’un moyen d’action.

Elle n’est pas tant la recherche d’une efficacité que la revendication d’une identité.

« Je suis violent, donc je suis.

» La violence est le moyen de se faire reconnaître pour ceux dont l’existence même reste non seulement inconnu e, mais méconnue.

La violence est alors le moyen de se révolter contre cette méconnaissance.

Parce qu’ils n’ont pas eu la possibilité de s’exprimer et de communiquer par la parole, ils tentent de s’exprimer par la violence.

Celle -ci se substitue à la parole qui leur est refusée.

La violence veut être un langage et elle exprime d’abord une souffrance ; elle est un « signal de détresse » à être déchiffré comme tel.

Mais, c’est une illusion de croire qu’une parole est d’autant plus forte qu’elle est plus viole nte.

En réalité, il y a une contradiction radicale entre la parole et la violence ; l’une cesse au point où l’autre commence.

Une parole qui devient violence se nie comme parole.

Seul le discours raisonnable est capable de mettre à jour les sophismes, les contradictions et les mensonges des discours officiels que les citoyens sont sommés d’approuver en silence.

Toutefois, le langage ne serait pas seulement un moyen de retarder l’emploi de la violence ? c) Le langage retarderait seulement l’emploi de la violenc e ? Nous savons que les mots ne peuvent vaincre mais convaincre.

Comment substituer la conversation à la violence sinon par un échange, par un dialogue où chacun accepte de parler avant d'agir, de retarder le recours à l ’épée.

Nous avons tous en mémoire la fable du Loup et de l’Agneau.

Cette bête sans défense tente de se sauver du loup grâce à la rhétorique, mais celui- ci sait dès le premier instant que rien ne l’ empêchera de la manger.

Voilà un exemple qui montre que le dialogue peut être parfois sans inté rêt véritable.

Toutefois, langage et violence peuvent aller de pair.

En effet, nombreux sont les écrits accompagnant la guerre.

Celle -ci se distingue d’une simple lutte animale par ces inscriptions écrites dans une histoire .

Par ailleurs, le terrorisme (l' emploi de la terreur à des fins politique s, religieuses ou idéologiques) se veut violence -information, voire violence pédagogique éduquant les masses.. »

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