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Le mal est-il nécessaire à l'homme ou non ?

Publié le 01/11/2005

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Mais il faudrait tenter de déterminer de quel mal il s'agit, est-ce un mal physique ou moral ? Si l'on pense le mal, non pas dans sa dimension métaphysique mais comme un mal physique, une figure de la douleur, on retrouverait encore la même opposition. Il ne peut y avoir de mal physique sans bien être et de bien être sans douleur. Parce que si je ne sais ce qu'est la souffrance, je ne peux pas savoir que l'état dans lequel je suis est celui du bien être. C'est d'ailleurs l'unique moment, celui où je souffre, durant lequel je m'aperçois qu'auparavant j'étais bien. On a l'impression que l'homme a besoin de douleur aussi bien physique que morale pour qu'il prenne conscience que l'état précédent était soit du bonheur soit du bien être.     Deuxième partie : ...D'où la nécessité du mal ?    Il y a donc une certaine volonté chez l'homme d'éprouver la souffrance, une quête du mal, qui lui permet de s'assurer qu'il est heureux. Ainsi le mal devient une catégorie existentielle.

Le mal ne connaît pour nous que des acceptions négatives, il est donc a priori ce que l’on redoute, ce que l’on rejette, et l’idée d’un monde dans lequel on n’aurait pas à en éprouver les contraintes ne peut guère nous apparaître que comme une définition du paradis. Comment peut-on comprendre qu’il nous soit alors « nécessaire « ? La perspective de cette « nécessité «, en ce qu’elle heurte notre bonne conscience, nous semble évidemment choquante et tout le travail va consister à montrer comment nous sommes constitués par et pour ce mal que nous déplorons par ailleurs.

« Discussion : Le mal ne connaît pour nous que des acceptions négatives, il est donc a priori ce que l'on redoute, ce que l'on rejette, et l'idée d'un monde dans lequel on n'aurait pas à en éprouver les contraintes ne peut guère nous apparaître que comme une définition du paradis.

Comment peut-on comprendre qu'il nous soit alors« nécessaire » ? La perspective de cette « nécessité », en ce qu'elle heurte notre bonne conscience, nous semble évidemment choquante et tout le travail va consister àmontrer comment nous sommes constitués par et pour ce mal que nous déplorons par ailleurs. Suggestion de plan : Première partie : Mal et bien irréductiblement liés... La philosophie a toujours opposé le Bien et le Mal du point de vue de la morale.

On ne peut pas penser l'un des deux termes sansl'autre, aussi bien dans la philosophie antique que moderne.

Ainsi le mal est conçu dans son opposition au bien.

Dans ce sens, onpourrait dire qu'il est nécessaire à l'homme car il est interne à la conception même du bien.

Car comment pourrait-on déterminer cequ'est le bien s'il ne s'opposait pas au mal ? Il est donc nécessaire pour que l'homme puisse confronter ces deux termes, il estnécessaire qu'il puisse rejeter l'un pour accepter l'autre.

Par exemple si j'ai un choix à faire entre deux attitudes, comment savoirlaquelle appartient à la conception du Bien si je ne connais pas le mal ? Mais de quel ordre est cette connaissance ? "Et il est certain que ce sont nos sentiments, et non la raison, qui distinguent le bien et le mal en morale [...]." D.

Hume.

Il apparaîtqu'aucune perspective spécifiquement rationnelle ne parvienne à approcher les notions, et qu'en fait nous en ayons une perceptionplutôt intuitive, profondément déterminée en outre par notre appartenance culturelle. Mais il faudrait tenter de déterminer de quel mal il s'agit, est-ce un mal physique ou moral ? Si l'on pense le mal, non pas dans sadimension métaphysique mais comme un mal physique, une figure de la douleur, on retrouverait encore la même opposition.

Il ne peuty avoir de mal physique sans bien être et de bien être sans douleur.

Parce que si je ne sais ce qu'est la souffrance, je ne peux passavoir que l'état dans lequel je suis est celui du bien être.

C'est d'ailleurs l'unique moment, celui où je souffre, durant lequel jem'aperçois qu'auparavant j'étais bien.

On a l'impression que l'homme a besoin de douleur aussi bien physique que morale pour qu'ilprenne conscience que l'état précédent était soit du bonheur soit du bien être. Deuxième partie : ...D'où la nécessité du mal ? Il y a donc une certaine volonté chez l'homme d'éprouver la souffrance, une quête du mal, qui lui permet de s'assurer qu'il estheureux.

Ainsi le mal devient une catégorie existentielle.

« Vivre, c'est essentiellement dépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposer durement ses formes propres, l'assimiler ou tout au moins [...] l'exploiter.

» Nietzsche, Par-delà le bien et le mal .

Il y a une espèce de naïveté ou de fausse naïveté à vouloir représenter le monde comme le lieu d'une possible expérience du bien.

Il en va de l'expérience même de la vie d'être un combat, et le fait que la naissance elle-même ne soit pas unavènement heureux mais une lutte physique pour la conquête de l'existence prouve que dès les premiers instants le nourrisson estsoumis à cette loi universelle. Troisième partie : Par-delà le mal Si l'on considère que le bien et le mal sont sans cesse pensés de manière dialectique, c'est-à-dire dans une opposition, alors Nietzschea tenté de dépasser cette convention.

Dans son oeuvre s'intitulant Par-delà le mal et le bien , il a voulu contester le couple métaphysique du mal et du bien en essayant de penser un au-delà du mal.

Il s'est donc placé en dehors de la métaphysiquetraditionnelle, en dehors de l'opposition de ces deux termes. Nietzsche, La Généalogie de la morale : « Dans quelles conditions l'homme s'est-il inventé à son usage ces deux jugements de valeur : bien et mal ? Et quelle valeur ont-ils par eux-mêmes ? Ont-ils jusqu'à présent entravé ou favorisé le développement de l'humanité ?Sont-ils un symptôme de détresse, d'appauvrissement vital, de dégénérescence ? Ou bien trahissent-ils, au contraire la plénitude, laforce, la volonté de la vie, son courage, sa confiance, son avenir ? » Ainsi Nietzsche pose une nouvelle question : le bien et le mal nesont peut-être que des conventions. « La morale est une sorte d'art de l'insatisfaction des désirs de faire ce qui ne plaît pas et de ne pas faire ce qui plaît.

Si le bien plaisait,si le mal déplaisait, il n'y aurait ni morale, ni bien, ni mal.

» Valéry, Choses tues .

Cette dernière citation montre l'interaction entre les deux catégories et propose notamment de ne pas se limiter aux associations traditionnelles, bien/ jouissance, mal/souffrance. « Le plaisir est toujours un bien, et la douleur toujours un mal ; mais il n'est pas toujours avantageux de jouir du plaisir, et il estquelquefois avantageux de souffrir la douleur.

» De la recherche de la vérité , Malebranche. Conclusion : Tout le commentaire porte sur l'idée de « nécessité » car il faut savoir comment l'on comprend ce terme : signifie-t-il que toute expérience humaine est forcément liée à l'expérience du mal, ou bien dans une version plus essentialiste des choses, signifie-t-il que l'homme est mauvais et qu'il jouit de sa capacité à infligersouffrance et douleur à autrui ? "Les hommes sont méchants ; une triste et continuelle expérience dispense de la preuve ; cependant, l'homme est naturellement bon [...] ;qu'est-ce donc qui peut l'avoir dépravé à ce point sinon les changements survenus dans sa constitution, les progrès qu'il a faits et les connaissances qu'il a acquises ?" J.-J.Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.. »

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