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Le passé est-il encore réel ?

Publié le 26/01/2004

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L'oubli est l'effet d'une assimilation. C'est un temps mort durant lequel se fait table rase ou place nette pour les choses nouvelles et plus nobles : "La faculté active d'oubli est une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l'ordre psychique, la tranquillité, l'étiquette." Des sentiments comme le bonheur, la sérénité, l'espérance, la fierté ou la jouissance de l'instant présent ne pourraient exister sans la faculté d'oubli. Freud de son côté a souligné le caractère vital de l'oubli des événements pénibles et désagréables. C'est spontanément que l'inconscient oppose une résistance aux souvenirs d'impressions ou à la représentation d'idées pénibles. Pour l'inconscient, l'oubli est un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger. S'il est souvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et de culpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'est jamais volontaire, il faut supposer une "économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l'oubli de certains événements sert l'intégrité de l'ensemble. Parfois tenu en échec par des instances plus puissantes qui cherchent à réaliser leurs buts, l'oubli s'opère par un déplacement d'objet. Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli sera transféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail".Le passé est imaginaire puisque le passé n'existe plus, on ne peut que l'imaginer.

Ce qui a été une fois l'est pour l'éternité. Le passé exerce encore une influence déterminante sur le présent. Freud dira que notre passé, notre enfance explique ce que nous sommes. Mais, seul l'instant présent est réel. Le passé n'est que du temps mort, disparu. Grâce à la faculté d'oubli (Nietzsche), les événements du passé ne pèsent plus sur notre agir et notre liberté.

« souvenirs sont ceux d'instants, et non d'une durée continue et indécomposable.

La conscience de la durée est uneconscience de l'attente, mais pas l'attention elle-même, volonté de l'intelligence où toute l'intensité se donne dansl'instant.

L'attention est une reprise de l'intelligence sur elle-même qui ne se répand pas dans la durée.

Elle est unpouvoir de commencement absolu où l'esprit vit une renaissance, alors qu'il tend à s'assoupir dans la durée.

Si laparesse est durable, l'acte de l'esprit est instantané.

L'essence de l'esprit n'est pas la durée, mais l'attention et lavolonté de l'instant.

Le temps se dévoile à nous dans l'instant immobile 'et brillant, où la vie apparaît dansl'intégralité de ses forces concentrées sur le moment même.

Nous saisissons la durée comme une série d'instants quimarquent les progrès de notre vie intime.

On peut reprocher à Bergson, dans sa tentative de distinguer la spécificitédu temps, de l'avoir du même coup déréalisé ou désubstantialisé, en refusant à l'instant une quelconque consistancepour n'en faire qu'un simple passage transitoire qui ne connaît jamais d'arrêt. On ne peut «vivre, dans le passé»celui qui vit dans le passé vit en dehors de la réalité.

Dans certaines formes de névrose, le malade reste «fixé» à unévadement passé ou à un stade de son évolution et refuse d'admettre que les choses ont changé.

Pour être enphase avec le réel, il faut accepter que le passé n'est plus et regarder le réel en face. Nietzsche fera même de l'oubli, le gardien de l'ordre psychique.

Dans LaGénéalogie de la morale, il a montré que l'oubli n'est pas une faculté passivequi résulte de l'inertie du psychisme, de ses fatigues ou de sa faiblesse.L'oubli est un pouvoir actif d'enrayement.

Il correspond à la phase de"digestion psychique" des événements, comparable à celle de la digestionorganique des aliments auxquels nous ne pensons plus une fois absorbés.L'oubli est l'effet d'une assimilation.

C'est un temps mort durant lequel se faittable rase ou place nette pour les choses nouvelles et plus nobles : "Lafaculté active d'oubli est une sorte de gardienne, de surveillante chargée demaintenir l'ordre psychique, la tranquillité, l'étiquette." Des sentiments commele bonheur, la sérénité, l'espérance, la fierté ou la jouissance de l'instantprésent ne pourraient exister sans la faculté d'oubli.

Freud de son côté asouligné le caractère vital de l'oubli des événements pénibles et désagréables.C'est spontanément que l'inconscient oppose une résistance aux souvenirsd'impressions ou à la représentation d'idées pénibles.

Pour l'inconscient, l'oubliest un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger.

S'ilest souvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et deculpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'est jamais volontaire, il faut supposer une"économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l'oubli de certainsévénements sert l'intégrité de l'ensemble.

Parfois tenu en échec par desinstances plus puissantes qui cherchent à réaliser leurs buts, l'oubli s'opèrepar un déplacement d'objet.

Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli sera transféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail". Le passé est imaginairepuisque le passé n'existe plus, on ne peut que l'imaginer.

Or, l'imaginaire est le contraire du réel.

Ma mémoirerecompose les événements que j'ai vécus et peut les déformer.

Elle ne m'offre qu'une image du passé, et non lepassé tel qu'il a réellement été.

De même l'historien ne peut pas décrire le passé tel qu'il a été, il ne peut que lereconstituer et l'imaginer à partir de documents fragmentaires.Le fait historique est un fait passé, donc n'est pas observable.

Mais on peut reconstruire le fait passé à partir deses « traces » présentes, des « documents » qui subsistent (nous avons vu que même en physique il n'est pasd'observation passive du donné).

Ces documents sont d'abord les témoignages, les récits qui nous ont légués lesgénérations précédentes.

Mais ces récits, malheureusement, n'ont pas toujours été établis selon les exigences del'esprit scientifique.

Nous pouvons connaître l'histoire romaine d'après Tite-Live, mais Tite-Live n'a fait que reprendreles écrits de ses prédécesseurs Polybe ou Valérius Antias.

Et quelle garantie nous offrent les premiers témoins ? Ona dit que l'historien se trouve dans la condition d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendud'un garçon de laboratoire ignorant et menteurs. [] Prétendre que le passé n'est pas réel, c'est jouer sur les mots, ou formuler un paradoxe de sceptique (l'un d'entreeux, Sextus Empiricus, prétendait en effet que «puisque ni le présent, ni le passé, ni le futur n'existent, le tempsnon plus n'existe pas, car ce qui est formé de la combinaison de choses irréelles est irréel»).

Si l'on admet que leréel, en tant qu'abstraction, est intemporel, alors on doit convenir que le passé est réel, qu'il a une réalité objective,même s'il n'existe plus au présent.

De plus, le passé est réel dans un autre sens encore.

Les événements du passécontinuent en effet de déterminer notre présent, que ce soit au niveau individuel ou collectif.

Cette action toujours. »

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