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Le peuple a-t-il toujours raison ?

Publié le 04/10/2009

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Le peuple est l’ensemble des hommes, femmes et enfants composant une nation. Il se définit par une origine géographique, des coutumes et une histoire commune. A l’aune de l’avènement du ère des démocraties, il est intéressant de l’interroger sur le fondement même de ce régime qui est la possibilité pour le peuple de se déterminer lui-même de façon sûre et fondée sur le bien commun et une vue pertinente de la situation. Le risque serait alors de devoir reconnaître que le peuple s’il n’a pas toujours raison n’est pas nécessaire apte à se gouverner lui-même par l’intermédiaire de ses représentants ce qui ferait alors de la démocratie un fruit grouillant de vers, se détruisant de l’intérieure. Or force est de constater que le peuple est d’une certaine ce que l’on appelle l’opinion or elle ne possède ni la connaissance ni la sagesse généralement qui permettrait une solution pertinente à un ensemble de problèmes données. Dès lors comment voir dans la démocratie un régime valable ?

            Si le peuple est souverain et doit viser le bien (1ère partie), il n’en demeure pas moins soumis aux passions et à l’opinion qui ne sont toujours les meilleurs guident (2nd partie), l’alternative nécessaire serait alors une éducation du peuple afin justement qu’il pallie ses difficultés (3ème partie).

« dans une situation ou dans une disposition de sa façon de penser telles, que si on le consultait là-dessus, ilrefuserait probablement son assentiment ». Transition : Ainsi le peuple a et doit toujours avoir raison.

Cependant, l'histoire nous montre bien dans le cas des démocratiesnotamment au XX siècle que le choix du peuple n'est pas toujours le meilleur pour lui.

Dès lors, c'est le couragepolitique qui peut imposer la voie de la sagesse à la majorité ou la multitude. II – Peuple et opinion a) Effectivement, le problème essentiel est de voir que l'on ne peut pas définir le fait d'avoir raison c'est-à-diredétenir la vérité par la norme quantitative du nombre donc celui de majorité.

En effet, bien souvent, le peuple est ducôté de l'opinion.

Il n'est pas éclairé.

Or cela est d'autant plus voyant pour les sujets spécialisés, c'est-à-dire lessujets techniques comme on peut le voir avec Platon dans la République .

Socrate pose effectivement la question de savoir qui sera le plus à même de bien conduire un navire ou de bien décider ce qu'il faut faire dans la guerre.

Laréponse n'est pas la majorité mais bien le technicien c'est-à-dire le pilote et le stratège.

Le peuple n'est jamaissuffisamment spécialisé.

Mais plus radicalement c'est disqualifier l'opinion du peuple, en tant qu'opinion de lamajorité.

Or c'est bien pour cela que Platon disqualifie la valeur de l'opinion et la valeur de la majorité pour ce qui concerne la vérité et sa recherche dans la mesure où elle n'est pas sujette à la réflexion.

L'opinion est en effetsoumise à la séduction du discours, à la rhétorique comme on peut le voir dans le Gorgias .

L'opinion se courtise tandis que la vérité doit être connue de manière irréprochable.

Et c'est pour cela dans le Théétète l'opinion ne sera pas la définition adéquate de la science.

La vérité et l'opinion de la majorité sont donc radicalement différentes.

Etc'est bien ce que l'on peut voir chez Platon avec le cas de la ligne dans La République VI, 509d - 511 e.

L'enjeu général de ce passage est de classifier les différents niveaux ontologiques de l'être ou de la réalité et de les fairecorrespondre avec différents modes de connaissance.

La « parabole » de la ligne permet de schématiser cetargument et de nous orienter (comme une sorte de vecteur) vers la connaissance la plus claire, à savoir celle quinous fait remonter à l'Idée.

L'opinion est une croyance et en ce sens elle est de l'ordre du visible tandis que lascience est de l'ordre de l'intelligible.

Et cette distinction entre la science et l'opinion se retrouve dans le mythe dela caverne.

En effet, les personnes enchaînées et voyant les ombres portées sur la paroi de la caverne sont dansl'ordre de l'opinion et ce n'est qu'après s'être sorti de ces chaînes afin de remonter à la surface doncmétaphoriquement vers l'Idée que la science peut advenir.

Science et opinion sont donc dans deux ordres de réalitédifférente l'une le monde de l'apparence et l'autre le monde de l'Idée, des intelligibles, celui de la pensée.

En cesens, puisque la raison ou la vérité est un long chemin, il apparaît difficile de croire que la majorité puisse y advenirfacilement.

Ainsi la majorité est bien souvent comme l'ensemble de ces hommes enchaînés dans la caverne.

Lepeuple n'a donc pas toujours raison et elle est encore moins un critère de vérité.

On élit pas la vérité, elle doitadvenir avec clarté et évidence. b) L'opinion n'est donc pas un produit de la pensée elle ne peut donc pas avoir raison, c'est-à-dire être un critèrede vérité, ou alors de manière fortuite, c'est-à-dire par chance.

Le peuple véhicule en effet un ensemble decroyances, du préconçu et des préjugés c'est-à-dire un ensemble de dogme.

Or c'est peut-être pour ça queTocqueville dans De l'Amérique nous met en garde justement sur la dérive possible de la démocratie en tant que tyrannie de l'opinion.

Le problème en effet est celui de l'éducation du peuple or à l'époque de Tocqueville , il faut remarquer que l'ensemble de la population donc la majorité n'a pas reçu la moindre éducation et le tauxd'analphabétisme est si élevé que pour lui les élections n'ont aucun sens dans la mesure où les personnes necomprennent pas ni ne saisissent pourquoi et quelles sont les conséquences de leurs votes. c) Si l'on définit la démocratie comme le pouvoir appartenant au peuple, force est de constater que chaque hommeest différent, qu'il a des capacités (financières, intellectuelles, physiques etc.) différentes de son voisin.

Or pourque le pouvoir puisse appartenir au peuple et que le pouvoir fonctionne, il faut donc logiquement supposer uneégalité entre les hommes composant ce peuple.

Et c'est bien en ces termes que ce pose le problème pour JohnStuart Mill dans son ouvrage Considérations sur le Gouvernement Représentatif .

En effet, pour permettre à tout le peuple de participer au pouvoir, ce qui est une forme de démocratie, Mill se heurte à une double problème : celui dela participation et celui de la compétence.

Ce double critère repose sur la question de l'éducation et des capacitésintellectuelles et financières de chaque homme.

En effet, Mill craint de donner le pouvoir à des personnes nesaisissant pas l'intérêt de la communauté ou dépendante de quelqu'un.

En ce sens, l'égalité entre les hommessemblent pour Mill une des conditions préalables à l'avènement d'une démocratie pleine et entière intégrant latotalité du peuple.

Pour John Stuart Mill dans son ouvrage Considérations sur le Gouvernement Représentatif , au fil de l'histoire des sociétés humaines nous pouvons approcher de cet idéal de démocratie.

Mais avant sa réalisationdans l'histoire, la démocratie ne peut être qu'approcher et cela pour éviter que la démocratie ne se transforme endémagogie comme le monde antique le craignait déjà.

Ainsi l'égalité entre les hommes semble-t-elle bien être lacondition préalable et sine qua non de l'émergence de la démocratie conformément à sa définition mais il n'en. »

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