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Le plaisir des sens est-il le souverain bien ?

Publié le 22/02/2004

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« 2)  Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est cette notion de plaisir. Il est absence de douleur pour le corps, absence de trouble pour l'âme. 3)  C'est à l'entendement d'opérer les bons choix et de chasser les opinions fausses. 4)  Il y faut de la prudence, chose plus précieuse que la philosophie elle-même, source de toutes les autres vertus, conditions de la «vie heureuse «.   1)  La thèse d'Epicure est que « le plaisir est la fin de la vie «. Cette définition de la fonction du plaisir est une position qui ne lui est pas personnelle mais qui renvoie plus généralement à la doctrine philosophique de l'épicurisme (« nous «). Quant à la « fin « de la vie, il faut entendre la finalité, à la fois le but et l'objet. Non pas ce qui est lointain, ou ultime, mais qui peut se réaliser dès maintenant, à condition de suivre certaines règles, que prescrit la philosophie. Ce n'est pas dans un au-delà, mais sur terre que nous pouvons trouver la vie heureuse. Quand il s'agit de vie, c'est la vie heureuse qu'il s'agit.

  • I) Le plaisir physique est le plus grand bien

a) Le plaisir est un absolu. b) Le bien supreme est ce qui satisfait le corps. c) Les hommes sont guidés par le principe de plaisir.

  • II) Le plaisir physique n'est pas le plus grand bien.

a) Les plaisirs de l'esprit sont supérieurs. b) Le plaisir est désordonné. c) Le plaisir des sens est vulgaire.

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« Mill, L'utilité est le fondement de la morale John Stuart Mill (1806-1873) est le père de l'utilitarisme, doctrine qui fait del'utilité la valeur morale la plus haute.

Encore faut-il savoir comment celle-ciest définie. «La doctrine qui donne comme fondement à la morale l'utilité ou leprincipe du plus grand bonheur affirme que les actions sont bonnes oumauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ouà produire le contraire du bonheur.

Par bonheur on entend le plaisir etl'absence de douleur; par malheur la douleur et la privation de plaisir.(L'Utilitarisme, 1861.) Faire de l'utilité et du plaisir personnel un principe moral a quelque chose deprovocant: il semble que si j'agis pour mon utilité, je n'agis pas par purdevoir, et donc pas de manière morale.

C'est ce que dirait Kant par exemple.Quant au plaisir, la morale chrétienne le considère comme immoral en tantque tel.

Le revendiquer comme valeur morale est donc quasiment scandaleux[voir Épicure à ce sujet].

Mill se défend que son propos ait une telle portéescandaleuse: il ne s'agit pas pour lui de tirer la morale vers le bas, mais detirer vers le haut les notions de plaisir et d'utilité.

Celles-ci consistent en faità accomplir en soi les qualités humaines les plus nobles («Mieux vaut être unhomme insatisfait qu'un porc satisfait» dit-il), et à travailler au bonheur del'humanité. Le texte de Mill est intéressant à mettre en regard de la conceptionkantienne de la morale, selon laquelle agir par devoir est strictement opposéà agir par utilité.

Encore faut-il bien garder en mémoire, lorsque l'on faitcette comparaison, que Mill ne confond pas utilité et intérêt égoïste.L'antinomie entre les deux auteurs n'est donc pas aussi forte qu'on peut lecroire au premier abord (contrairement à l'opposition Kant / Sade parexemple).

Ce qui est intéressant chez Mill, c'est qu'il introduit d'une part lanotion d'une quantification du bonheur: ainsi le bonheur n'est pas un étatfixe et défini: être absolument heureux n'est pas concept qui ait un sens, onest seulement plus ou moins heureux; de plus, Mill récuse qu'il y ait unedéfinition unique, universellement valable, du bonheur: la nature de ce quirend l'un ou l'autre heureux dépend des préférences de chacun ; le seuluniversel, c'est que chacun recherche le bonheur; quant à son contenu, ilvarie selon chacun. Freud nommera «principe de plaisir» cette aspiration fondamentale de l'être humain vers la satisfaction. On le voit, c'est simplement le principe du plaisir quidétermine le but de la vie, qui gouverne dès l'origine lesopérations de l'appareil psychique : aucun doute ne peutsubsister quant à son utilité, et pourtant l'univers entier [...]cherche querelle à son programme.

[...] On serait tenté dedire qu'il n'est point entré dans le plan de la "Création" quel'homme soit "heureux".

Ce qu'on nomme bonheur, au sensle plus strict, résulte d'une satisfaction plutôt soudaine debesoins ayant atteint une haute tension, et n'est possible depar sa nature que sous forme de phénomène épisodique.Toute persistance d'une situation qu'a fait désirer le principede plaisir n'engendre qu'un bien-être assez tiède ; noussommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nousdispenser une jouissance intense. Tous les hommes recherchent le bonheur, disait déjà Aristote.Mais queue recherchent-ils sous ce mot ? Dans un constat quipeut paraître pessimiste, Freud montre que l'idée même d'un étatde satisfaction durable est contradictoire, puisqu'elle ne peutrésulter que de changements successifs. Les hommes sont gouvernés par le principe de plaisir, tendance qui les pousse à chercher le plaisir et à. »

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