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Le pouvoir doit-il se préoccuper de morale ?

Publié le 22/02/2012

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morale
    Introduction :               « Le politique est celui qui s'occupe de l'Etat » comme le rappelle Platon dans Le Politique. Or la politique comme il le développe dans la République « c'est ma morale de l'Etat ». Il semble donc qu'il est un lien majeur entre le pouvoir et la morale. Le pouvoir est la détention et l'exercice d'une prérogative développant ici une capacité législative ou régalienne. La morale quant à elle est l'ensemble des prescriptions qu'impose le devoir. Le devoir est l'obéissance à une loi morale universelle que nous construisons nous-mêmes et suppose d'une manière ou d'une autre l'autonomie de la volonté. Si l'on peut dire supposer un pouvoir vertueux qui s'occuperait de la morale, on peut se demander si le pouvoir a la nécessité de s'occuper de cette morale. En effet, n'est-il pas dangereux de confondre légalité et moralité ?             Si l'exercice du pouvoir ne s'embarrasse pas toujours de la morale (1ère partie), il faut bien voir qu'il a même un risque à associer ces deux sphères (2nd partie), bien qu'un pouvoir préoccupé de morale rende plus justice à l'idée de société (3ème partie).
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« Transition : Ainsi le pouvoir ne se préoccupe pas nécessairement de la morale voire s'y oppose dans son action de manièremanifeste.

On pourrait dire d'ailleurs qu'il serait dangereux que ce dernier s'en entiche. II – Politique et moralité a) Il y a une distinction nécessaire à faire entre le droit et la morale dans leur mode d'acquisition.

Pour Kant , comme on peut le voir à la lecture de la Fondation de la métaphysique des Mœurs et de l' Introduction à la Métaphysique des Mœurs la distinction entre droit et morale reprend la distinction entre l'intériorité de la loi et l'extériorité.

En effet on fait le devoir moral pour le devoir lui-même.

Il ne s'agit pas d'agir par devoir mais d'agir pourle devoir lui-même et c'est bien ce qui distingue le droit et la morale.

La morale est l'intériorisation de la loi ; d'une loique je me suis moi-même prescrite par l'usage de ma raison.

Le droit lui exprime une loi déterminée par le législateuren vue de la survie et de la conservation du lien social et de la communauté tel que cela transparaît dans laproposition VI de L'Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique .

C'est pourquoi on peut d'ailleurs utiliser la métaphore du berger et de son troupeau dans le domaine politique.

L'essentiel est donc de distinguer entrel'intériorité de la loi morale et l'extériorité de la loi juridique.

Ainsi l'impératif catégorique s'énonce de la manièresuivante : « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté comme loi universelle.

»(Fondation de la Métaphysique des Mœurs ) tandis que l'impératif du droit s'énonce de la manière suivante dans l'Introduction de la Métaphysique des Mœurs : « Agis extérieurement de telle manière que l'usage de ton arbitre puisse coexister avec la liberté de tout homme selon la loi universelle ». b) Effectivement il faut bien prendre la compte la diversité de ces deux sphères à savoir le droit et la morale, entant que le droit est l'émanation de la volonté du législateur.

Or à confondre les deux on risque de dénaturer ou decorrompre l'essence et le but de l'Etat mais aussi celui de la morale qui peut s'exprimer à travers le paradigme del'Eglise.

Et c'est bien que ce nous dit Kant dans La Religion dans les simples limites de la raison .

L'Etat est une société civile juridique tandis que l'Eglise est une société civile éthique.

Bien évidemment les deux sociétéscoexistent ensemble puisque l'on peut être citoyen et membre d'une église.

D'un point de vue de la fin de l'histoire,Kant admet que ces deux sociétés seront unifiée dans la morale c'est-à-dire que la société civile juridique deviendraéthique à partir du moment où l'homme sera devenu un homme moral.

Le droit et la morale seront alors confondus :il n'y aura que la morale.

D'où l'injonction kantienne dans La Religion dans les simples limites de la raison : « malheur au législateur qui voudrait établir par la contrainte une constitution à fins éthiques ».

En effet, un législateur quivoudrait imposer, pour augmenter l'étendue de sa domination sur les esprits par exemple, ou trouver le moyen dedévelopper une communauté éthique par l'intermédiaire de la loi juridique manquerait son objet puisque la décision neserait plus le fait d'un libre choix opéré par le membre de la communauté politique mais imposée de l'extérieur, gaged'hétéronomie et non d'autonomie.

Cette décision ne serait donc pas libre, c'est pourquoi, chez Kant , le législateur juridique manquerait inéluctablement son objet.

Il rendrait justement impossible toute constitution possible d'unecommunauté éthique ; celui-ci devant être basée sur la liberté de la volonté, c'est-à-dire être le fruit d'un librechoix faisant référence à une décision intérieure et non à une mesure imposée de l'extérieur telle que le serait uneloi ordonnant aux citoyens d'entrer dans une communauté éthique.

Les lois de contraintes sont effectivement« inaptes par définition à produire un état éthico-civil ».

Il y a effectivement un conflit d'intérêt entre la loi éthiqueet la loi juridique dans la mesure où la rectitude de l'intention est impossible à obtenir sous l'effet de la contrainte.Autrement dit, il y aurait contradiction avec le principe de la vertu ce qui dans une constitution politique aurait poureffet de mélanger deux concepts hétérogènes. c) Ce qu'il faut remarquer ici c'est que Kant produit deux définitions, l'une pour le droit l'autre pour la morale qui sont quasiment identique.

La différence essentielle est celle de l'extériorité qui est bien marquée dans la citationmême.

Cependant, on peut remarquer alors que le droit dépend de la morale en raison de la référence à la loiuniverselle.

Donc bien qu'en interaction le droit et la morale se distinguent par le rapport d'intériorité ou d'extérioritéimpliqué vis-à-vis du sujet.

Mais si cette distinction était si claire que cela on pourrait se demander pourquoi Kant dans l'Idée d'une histoire universelle d'un point de cosmopolitique note cette phrase en faisant référence au problème de l'établissement d'une constitution la plus parfaite possible et du rôle de l'insociable sociabilité : « Parcette voie, un accord pathologiquement , extorqué en vue de l'établissement d'une société, peut se convertir en un tout moral .

» (proposition IV).

Le problème est alors de comprendre comment on peut former une république vertueuse. Transition : Ainsi le pouvoir ne doit pas avoir pour volonté d'imposer la morale mais peut s'en préoccuper.

Sinon le risque seraitde réduire le moral au politique ce qui nuirait à l'un et à l'autre.

Cependant, comment comprendre alors cette volonté. »

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