Le pouvoir est-il le couronnement du bien ?

« Le pouvoir bafoue souvent la morale La passion du pouvoir conduit souvent le Prince à faire fi de toute préoccupation morale.

L'honnêteté, la justice et la liberté sont alors allégrement piétinées.

Quand le pouvoir persécute le s~ge D e la mise à mort de Socrate par la Cité ath énienn e aux humi­ liation s subie s par Hus­ serl et Jaspers sous le régime nazi, on trou ve ­ rait maints exe mples montrant que le pou- .SI un prince veut conser­ ver son tr6ne, il doit apprendre à savoir itre méchant, et recourir à cet art ou non, selon les néces- sita .• Nicolas Machiavel, Le Prince voir est souvent l'en ­ nemi de la justice , de la libert é, voire de la phi­ l osop hie.

Dans l e pro ­ cès qui oppose Socrate l e vertueux à ses acc u­ sateurs , c 'est bien la «per­ ve rs it é», co mm e le sou ­ lign e Platon , qui a le dernier mot.

orale et poli­ tique sont deux do naines distincts oin de penser , com­ me Platon , que la politique doive se subor ­ donner à la morale , Machiavel met l'ac­ cent sur le caractère amoral du pouvoir .

La politique est un domain e rés olument étrang er à t ou t e co nsidé r a tion d 'ordre éthiqu e.

Aussi l e Prince est-il par avance dispensé de se montrer bienfaisant.

Les moyens e mploy és importent peu; se ule compte la fin qu 'il s'est fixé e - c onqu érir ou co nserve r le pouvoir.

L'État totalitaire marque la victoire du mal on se ulemen t l e m eill e ur ne triom­ phe pas tou jours , mais c'es t souvent le pire qui parvient à s' imposer.

L'Allemagne na zie , l' Ita ­ lie fasciste ou l' U.R.S.S.

de Staline nous rappel­ lent que, si nous n 'y pre­ nons ga rde , le mal absolu peut s'empa­ rer de tous les leviers du pouvoir.

Le pouvoir bafoue souvent la mor ale.

De nombreux exemp les montr ent que l 'autorité politique peut tendre vers le pire.. »