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Le progrès des sciences et des techniques est-il le garant d'un monde meilleur?

Publié le 04/02/2005

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La science ne suffit pas à cultiver l'esprit du moins si l'on s'écarte de cette foi positiviste du XIXème siècle, cette conviction qu'elle était seule facteur de progrès : l'emploi du mot science au singulier en est une résurgence, il faudrait évidemment mettre le mot au pluriel puisque c'est la diversité qui est majeure et non l'illusoire unité. Si le développement technique suppose une maîtrise indéniable de la nature, et s'il est l'expression d'une extrême complexité de l'intelligence humaine, il faut distinguer son existence de son application : « Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients. » Simone Weil, Oppression et Liberté, 1955.   Troisième partie : Sciences et aliénation Le danger pour l'intelligence n'est donc pas celui de la conception, qui témoigne au contraire d'un haut degré de sophistication et de précision, mais celui de la mise en oeuvre sociale : « Plus les techniques progressent, plus la réflexion est en recul. » Gabriel Marcel, Les Hommes contre l'humain, 1951. On construit donc une société centrée sur l'objet et non sur la personne. Heidegger va plus loin dans la critique, considérant qu'il ne s'agit pas de deux stades séparés et dissociés, mais que le processus technique lui-même est déjà marqué par l'absence de toute objectivité : « Quand nous considérons la technique comme quelque chose - de neutre, c'est alors que nous lui sommes livrés de la pire façon : car cette conception [...] nous rend complètement aveugles en face de l'essence de la technique. » Heidegger, La Question de la technique, 1953. On peut donc considérer que la technique contribue aussi à l'appauvrissement de l'intelligence, aliénant l'individu, l'obligeant à être un utilisateur et non plus un inventeur.

« un phénomène naturel, résultant des rapports directs ou indirects entre les sociétés ; ils y ont plutôt vu une sortede monstruosité ou de scandale.

» Lévi-Strauss, Race et Histoire , 1968.

Il faut donc accepter de dire que chaque société procède à des choix et que chaque société marche selon les finalités qui sont les siennes, qu'il n'y a doncpas à examiner ces différents parcours comme étant « bons » ou « mauvais », « méritoires » ou « insuffisants ».

Iln'y a donc pas à avoir de foi aveugle dans la « science ».

La science ne suffit pas à cultiver l'esprit du moins si l'ons'écarte de cette foi positiviste du XIXème siècle, cette conviction qu'elle était seule facteur de progrès : l'emploidu mot science au singulier en est une résurgence, il faudrait évidemment mettre le mot au pluriel puisque c'est ladiversité qui est majeure et non l'illusoire unité.Si le développement technique suppose une maîtrise indéniable de la nature, et s'il est l'expression d'une extrêmecomplexité de l'intelligence humaine, il faut distinguer son existence de son application : « Plus le niveau de latechnique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport auxinconvénients.

» Simone Weil, Oppression et Liberté , 1955. Troisième partie : Sciences et aliénation Le danger pour l'intelligence n'est donc pas celui de la conception, qui témoigne au contraire d'un haut degré desophistication et de précision, mais celui de la mise en oeuvre sociale : « Plus les techniques progressent, plus laréflexion est en recul.

» Gabriel Marcel, Les Hommes contre l'humain , 1951.

On construit donc une société centrée sur l'objet et non sur la personne.

Heidegger va plus loin dans la critique, considérant qu'il ne s'agit pas de deuxstades séparés et dissociés, mais que le processus technique lui-même est déjà marqué par l'absence de touteobjectivité : « Quand nous considérons la technique comme quelque chose - de neutre, c'est alors que nous luisommes livrés de la pire façon : car cette conception [...] nous rend complètement aveugles en face de l'essencede la technique.

» Heidegger, La Question de la technique , 1953.

On peut donc considérer que la technique contribue aussi à l'appauvrissement de l'intelligence, aliénant l'individu, l'obligeant à être un utilisateur et non plus uninventeur.

La technique est aussi l'ennemie du rêve et de l'imaginaire, elle enferme chacun dans les mêmes cadresque l'autre (des études ont même été entreprises sur le « formatage » de l'écriture par l'ordinateur).La quête de savoir doit passer par tous les domaines de la connaissance, dans la certitude que les uns tempèrent etcomplètent les autres, et que toute aspiration véritable à la culture exprime cette diversité :« La philosophie sans la science perd bientôt de vue nos rapports réels avec la création pour s'égarer dans desespaces imaginaires ; la science sans la philosophie mériterait encore d'être cultivée pour les applications auxbesoins de la vie ; mais hors de là on ne voit pas qu'elle offre à la raison un aliment digne d'elle, ni qu'elle puisse êtreprise pour le dernier but des travaux de l'esprit.

» Cournot, Sur les fondements de nos connaissances , 1851. Si l'on doit employer le mot « progrès » c'est donc uniquement dans ce sens :« L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté ; -progrès que nous avons à reconnaître dans ce qui en fait la nécessité.

»Introduction à la Philosophie de l'Histoire , Hegel. Conclusion : "On devrait se contenter de conclure que la domination de la nature n'est pasla seule condition du bonheur, pas plus qu'elle n'est le but unique de l'oeuvrecivilisatrice et non que les progrès de la technique soient dénués de valeurpour "l'économie" de notre bonheur." Freud, Malaise dans la civilisation.

La question n'est donc pas tant celle du progrès que celle du bonheur, quis'appuie nécessairement sur d'autres référents.. »

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