Le progrès économique est-il un facteur de liberté ?

« L'expansion économique ne favorise pas la liberté La libre concurrence, qui est bien l'un des principaux facteurs de l'expansion économique, aboutit à ce paradoxe: bien loin de favoriser les libertés, elle instaure un impitoyable régime de contraintes.

La recherche du profit ne profite pas à l'homme r% ans l'économie LJ de profit, les dis- positions pratiques de l'existence, qui préten- dent être à l'avantage «La liberté, en société capi- taliste, reste toujours à peu près ce qu'elle fut dans les républiques de la Grèce antique: une liberté pour les propriétaires d'esclaves.» Lénine, L'État et la révolution des hommes, font dépé- rir l'humain», écrit Theo- dor Wiesengrund Adorno dans Minima moralia.

Dès lors que la concurrence en vient à régler les rapports humains, ceux-ci som- brent dans la violence.

Or, la violence est tou- jours négation de la liberté.

L'expansion économique crée la servitude C omme le remarque justement Simone Weil: «Le capitalisme a réalisé l'affranchisse- ment de la collectivité humaine par rapport à la nature.

Mais cette col- lectivité a pris par rap- port à l'individu la suc- cession de la fonction oppressive exercée aupa- ravant par la nature» (La Pesanteur et la grâce).

L'homme est devenu l'esclave de son désir démesuré de richesses.

De l'abondance ne naît pas la démocratie I e sociologue Ray- mond Aton explique, dans Dix-huit Leçons sur la société industrielle, qu'il n'a pas été «démontré que les phénomènes poli- tiques soient détermi- nés univoquement par les phases de la crois- sance économique».

Selon lui, «la richesse ne suffit pas à répanche la démocratie politique».

L'expansion économique conduit à une lutte de tous contre tous Les lois du marché sont draconiennes.

L'homme n'est plus libre de choisir son emploi.

Il doit continuellement se battre pour le conserver.. »