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Le progrès est-il possible sans éducation ?

Publié le 27/02/2008

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On peut concevoir un progrès qui ne soit que le résultat de la découverte de nouveaux matériaux, de nouvelles plantes, animaux, de nouvelles techniques ou de nouvelles découvertes scientifiques. Aussi, il convient de comprendre ce que l'on entend par éducation, est-ce la simple transmission de savoir-faire, tradition orale, ou est-ce la transmission de connaissances via des institutions publiques ou privées. L'école pour tous n'est qu'un événement tardif dans l'histoire de l'humanité qui laisse à penser que l'humanité a pu progresser sans que les individus ou une minorité de ceux-ci puisse avoir accès à une quelconque éducation. Mais il semble paradoxal qu'une découverte, une invention puisse profiter à toute l'humanité sans qu'aucune éducation n'existe, sans véritable progrès intellectuel. Comment le progrès est-il possible, quel est son fondement ? Requiert-il une diffusion des connaissances intellectuelles ou n'est-il qu'une accumulation de découvertes techniques ? 

« Kant, représentant de la philosophie des lumières, propose un idéal pour l'humanité : l'éducation.

Et, comme tous lespenseurs du xviiie siècle, il choisit comme référence l'animal, en songeant à l'homme sauvage qui s'y rattache.L'animal utilise tous ses instincts pour se protéger et ne pas se nuire à lui-même.

Il est dès sa naissance « tout cequ'il peut être ».En revanche, l'homme se découvre sans instinct, contraint de se dicter les lois de sa propre conduite.

Or, dès sanaissance, il ne peut tout seul élaborer de plan.

Donc, d'autres doivent le faire pour lui.

Et, Kant propose d'abordune constatation.

Il s'agit de discipliner l'être car des penchants animaux le détourneraient de son véritable but.

Ilfaut donc qu'une discipline très précoce éduque l'enfant puisqu'il risquerait de se laisser submerger par les instincts.Cette éducation que chaque génération entreprend, correspond à l'histoire générale de l'humanité et chaque individucollabore au grand dessein du «parachèvement de la nature humaine ». Articulation des idées - Kant commence par énoncer une idée générale: L'éducation est fondamentale, car c'est par elle que l'hommedevient réellement homme.

(L'homme est donc essentiellement un être culturel.)- Il en tire une conséquence: Puisque ce qu'est l'homme dépend largement de son éducation, l'homme apparaîtcomme perfectible.–Il pose un problème: «Quelle est la limite de cette perfectibilité»? (En d'autres termes, quelles sont les limitesimposées à l'homme par sa nature – par ses «dispositions naturelles»?) Nous ne le savons pas, fauted'expérimentation sur l'éducation.

– Il exprime sur ce plan un regret: Que ces problèmes d'éducation soient sinégligés par les hommes supérieurs, les «grands ». Intérêt philosophique du texte Il est multiple.

Ce texte pose en effet le problème de la valeur de l'éducation, et de la possible perfectibilité del'homme, problème qui dépend largement du rapport entretenu chez l'homme entre la culture et la nature: l'hommeest-il avant tout déterminé par sa nature (déterminisme biologique) ou est-il essentiellement un être culturel, doncuniquement ce que l'éducation (entendue au sens large) le fait ? 3) Le progrès dû aux seuls développements techniques ? Le progrès est possible à partir des progrès techniques, au sens simple du mot : invention de nouveaux outils,découvertes de nouveaux matériaux, de nouvelles plantes à cultiver.

Les historiens et anthropologues ne s'y sontpas trompés, et ont le plus souvent compris l'histoire et la préhistoire en terme d'âge : pierre, bronze, fer, époquesqui ont progressée sans qu'il soit encore question d'éducation.

La notion même d'école est relativement tardive dansl'histoire de l'humanité.

En effet, l'école pour tous n'a fait son apparition lente qu'à partir de la Révolution françaisepuis sous Jules Ferry, autrefois l'école n'était réservée qu'à une minorité (futurs prêtres, noblesses, bourgeoisie)L'éducation était non institutionnalisée, simple transmission de savoir-faire appris tout au long de la vie dans unpremier par la famille ensuite par le travail.

Aussi, l'humanité a progressé sans qu'une éducation publique existe,développement basée essentiellement sur les techniques.

Le développement des techniques est un fait aisémentobservable.

Les préhistoriens ont d'ailleurs pris ce phénomène comme base de leurs classifications, non seulementparce qu'ils ne trouvent guère dans les vestiges exhumés d'autres signes distinctifs d'évolution, mais aussi parceque les formes d'outillage suivent dans la chronologie universelle un ordre constant : pierre taillée, pierre polie,métaux.

Le développement de la civilisation sous ses formes plus élevées est également associé, dans les faits, àd'autres inventions : le dressage des animaux, l'agriculture, la roue, l'utilisation de la force hydraulique.

Cependant, ilest difficile d'assigner à une technique particulière le rôle de critère décisif.

Il serait plus exact de faire coïncider lanaissance de la civilisation proprement dite avec un changement général d'orientation qui se produit au moment oùl'humanité cesse de se borner à utiliser les moyens que l'environnement lui offre par appropriation directe (chasse,pêche, cueillette) pour tenter d'asservir la nature par des procédés différés et artificiels (élevage, agriculture) dontl'effet n'est pas donné simultanément dans l'acte technique.

Mais Lévi-Strauss a démontré que le progrès n'est ni nécessaire ni continu. Il procède par bonds, par sauts, par mutations qui s'accompagnent de changements d'orientation.

Il est fonction d'une « coalition entre les cultures », d'une « mise en commun des chances » quechaque culture rencontre dans son développement historique.

Qualifiées par la diversité culturelle, les sociétés neconvergent donc pas vers un même but.

Au reste, les fins que la civilisation occidentale poursuit sont fixées avec la révolution néolithique.

Il convient donc de tempérer le triomphalisme dont s'est accompagnée la révolutionscientifique.

On ne doit pas tous nos progrès moraux aux développements des techniques. Le progrès technique est d'ailleurs en général une conséquence du développement intellectuel, et celui-ci, est, inversement, favorisé parle temps que les techniques nouvelles laissent libre pour une activité spéculative, soit dans une catégorie spécialede citoyens, formant une élite intellectuelle, soit dans l'ensemble même de la population qui, disposant de loisirs,peut s'intéresser à des réalisations qui ne sont pas subordonnées à la simple nécessité de subsister.

Aussi, il estdifficile de concevoir que l'humanité se développe sans aucune diffusion de connaissance, sans que les nouvellesdécouvertes arrivent jusqu'au peuple et par là même sans éducation.

Conclusion.

Il est difficile de concevoir un progrès sans éducation à partir du moment où on ne résume pas celui-ci à une simpleaccumulation de techniques.

Si on considère que le progrès est un avancement des connaissances, non passeulement cumulatif, que sa diffusion est un élément fondamental de progrès, l'éducation, levier de transmission de. »

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